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dimanche 26 janvier 2014

LES VITRAUX DE COCTEAU DANS L'EGLISE SAINT MAXIMIN DE METZ


La ville de Metz recèle de nombreux trésors patrimoniaux.
Les vitraux de Chagall à la Cathédrale en sont un des exemples les plus connus.
 D’autres le sont moins, c’est le cas de l’église St Maximin et ses vitraux de Jean Cocteau.

L’église elle-même a été construite entre le XIIème et le XVème siècle, à cheval donc entre les styles roman et gothique. Un mélange a priori étonnant mais qui se révèle discret. D’autant que les vitraux de Cocteau attirent toute l’attention. Des vitraux réalisés en 1962 soit un an avant la mort de l’artiste. Un patrimoine d’une richesse incomparable puisqu’il n’existe en France que trois séries de vitraux réalisés par Jean Cocteau (à la Chapelle Saint Blaise des Simples à Milly la Forêt (là où Cocteau a été inhumé) et à la chapelle Notre-Dame de Jérusalem à Fréjus).

Marie Antoinette Kuhn-Mutter de l’Académie Nationale de Metz, dépeint parfaitement cette œuvre si particulière :
 « L'iconographie des vitraux de Jean Cocteau, par le choix des formes, par l'expression de certains symboles sacrés, par les références aux mythes, par la présence d'une végétation débordante, exubérante, peut nous déconcerter tant elle est différente de celle d'autres vitraux messins contemporains. Il faut s'imposer un regard différent, afin de découvrir ce qui échappe, tenter de saisir l'insolite, l'inattendu, tenter de s'investir dans les amalgames de formes, les jeux de formes que l'on n'attendait pas. Chaque vitrail offre sa part de mystère et de rêve, de réel et d'imaginaire ; tout thème, jamais entièrement résolu, jamais tout à fait univalent, permet à chacun de faire appel à son imaginaire, à sa sensibilité et pourquoi pas à son admiration. C'est la création toute entière que le poète a voulu envisager, que l'artiste a voulu signifier en faisant usage de sa virtuosité picturale qui égale bien sa virtuosité verbale. »  



 " Quel sens donner à cette oeuvre ? Jean Cocteau semble n'avoir laissé aucun écrit donnant à expliciter son intention".
P. Philippe Boissé





"Sa marque personnelle dans les vitraux de Saint-Maximin c’est d’avoir fait surgir des frémissements végétaux, minéraux et charnels, jusqu’à ce que naisse une sorte d’hymne poétique exprimant la communion entre la nature et l’homme en puisant dans les coutumes et traditions de tout horizon.
Par l’étrangeté des associations mémorielles qu’elles suggèrent, les formes apparaissent comme évoquant souvent le mystère de cérémonies rituelles qui ne sont pas nécessairement chrétiennes. Fidèle en cela à l’esprit de l’art contemporain, Jean Cocteau considère en effet que l’espace concret de la perception n’est jamais homogène, il est toujours ouvert et pluriel."
 Christian Schmitt





Pour Cocteau la transcendance peut se manifester librement par toutes les formes d’ouverture et tout particulièrement par ces fenêtres que sont les vitraux de l’église. C’est là plus précisément qu’il trouvera « le » passage privilégié entre le Ciel et la Terre.
En considérant les vitraux comme une porte ouverte aux dieux et à l’au-delà, il faut donc interpréter les signes et symboles apparaissant dans ces fenêtres, résultat du travail de l’artiste, comme la traduction graphique de cette communication et ce dialogue.
A la fois « imago mundi » et lieu de l’au-delà, les vitraux de Saint-Maximin vont pouvoir nous révéler l’univers de cet artiste génial, un monde fait de mystères et de symboles mis en scène grâce à une écriture picturale et un chromatisme exceptionnels.
Finalement tout l’art de Jean Cocteau ne sert qu’à matérialiser l’invisible… et « flasher les mystères…pour en faire une illumination »"
 Christian Schmitt



 " Le résultat est une œuvre originale, face à laquelle il faut s'imposer un autre regard que celui habituellement adopté dans une église vis-à-vis des vitraux. Il faut tenter de saisir autant les symboles sacrés que l'insolite et l'inattendu, entrer dans le mythe et dans le mystère, écouter ce que Cocteau a voulu signifier ".
P. Philippe Boissé




"Les formes sont toutes géométriques et les lignes qui parcourent et traversent ce vitrail permettent des relations rythmiques inouïes.
Plus étonnante est en réalité la figuration elle-même. Ce vitrail nous montre un homme aux bras levés qui apparait dans le premier compartiment à partir du bas. Ce motif n’est pas insignifiant ou banal car il se réfère à une thématique d’une grande portée.
Il existe en effet dans l’humanité deux pulsions, la première est la connaissance, la deuxième est l’immortalité et celle-ci s’exprime souvent par cet homme aux bras levés. Mircea Eliade nous dit que lorsque le chaman adopte cette position pendant les cérémonies, il s’exclame : « J’ai atteint le ciel. Je suis immortel. »"
 Christian Schmitt





C'est l'atelier des maîtres-verriers Emile et Michel Brière de Levallois-Perret qui a été chargé de la réalisation et des travaux de pose.


** A lire aussi le petit fascicule proposé dans l'église avec un texte du Père Philippe Boissé
" Les vitraux de l'église Saint-Maximin de Metz - Les chemins d'une signalétique sacrée
**LE TEXTE DE MARIE-ANTOINETTE KUHN 

**Le retour en grâce des vitraux de Jean Cocteau sur France Bleu

** Bravo  à  Christian Schmitt pour l'extraordinaire travail de recherche qu'il a réalisé sur ces vitraux  (Etude complète et détaillée des 24 verrières  )






 Pour Jean-Michel ...


" Faites semblant de pleurer, mes amis, car les poètes ne font que semblant d'être morts" 
Cocteau 

1 commentaire:

Georg-Friedrich a dit…

Merci Sophie pour cet article qui me rappelle de bons souvenirs liés à un passage malheureusement éclair dans cette belle ville de Metz. J'avais aimé les vitraux de Cocteau, mais également tous les autres vitraux contemporains et anciens - cette cathédrale est vraiment magnifique, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur d'ailleurs, avec sa belle pierre dorée et lumineuse!