Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs … mais c’est aussi un blog !

Les Grigris de Sophie ce sont bien sûr des broches, des colliers et des sacs …

Mais c’est aussi un blog ! Un blog dans lequel je parle de CEUX et de CE que j’aime …
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous trouverez ici des artistes, des lieux insolites, des recettes, des films, des expositions, des musiques, des spectacles, des photographies d’amis ….
Tout ce qui rend la vie meilleure, tout ce qui rend ma vie meilleure !

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mardi 19 avril 2016

CRÉATIONS SINGULIÈRES A LA PERRINE A LAVAL


Tout d'abord il y a eu le flyer tout particulièrement réussi avec le lumineux dessin de Patrick Chapelière.
Et puis un remarquable lieu d'exposition avec de belles salles et un grand salon en rotonde muni d'immenses miroirs permettant aux Lacoste d'être vus de tous côtés.
Enfin les œuvres, principalement celles de deux collectionneurs : Michel Leroux et sa collection "Art Obscur" et Michel Basset mais aussi des oeuves appartenant aux artistes.
De très belles peintures, de superbes sculptures, de très beaux dessins, parfaitement mis en valeur.

Un monde fou en ce samedi de vernissage et la présence bien réelle de la plupart des artistes. Le plaisir des rencontres ajoutant au plaisir de voir . 
A noter aussi des cartels pour chaque artiste, indispensables pour connaitre le parcours de chacun .

Bref un très bel accrochage, une exposition à ne pas manquer !

 "Vous connaissez Robert Tatin ? 
Venez découvrir également les œuvres de Cahoreau, Cerisier, Chapelière, Fillaudeau, Girard, Hubert, Lacoste, Le Cour, Lorand, Monchâtre, Nitkowski, Paillard, Reumeau, Rigal, Robert, quinze autres créateurs originaux!
 Ces artistes autodidactes, appelés aussi « Singuliers », « Bruts », « Naïfs » ou encore « Hors-les- Normes », sont présentés par l'association CNS 53 (Création Naïve et Singulière en Mayenne) au Musée-école de la Perrine"



 
 Antoine Rigal

 Jean-Louis Cerisier


 Jacques Reumeau


 Patrick Chapelière et Yvonne Robert


 Cénéré Hubert

 Yvonne Robert


 Noël Fillaudeau


 Alain Lacoste



  Antoine Rigal


 Marc Girard


 Gustave Cahoreau

  François Monchâtre

 Noël Fillaudeau



 Robert Tatin



 Alain Lacoste

 Marc Girard



 Cénéré Hubert


 
Serge Paillard


 Patrick Chapelière

 Yvonne Robert


 Gustave Cahoreau

 Noel Fillaudeau


 Stani Nitkowski


Patrick Le Cour


 Joël Lorand

 Robert Tatin

Pour accompagner mes photos aujourd'hui le texte  que  Michel Basset a écrit pour le catalogue  :

ART BRUT, ART NAÏF, ART SINGULIER.

"Au regard de l’histoire de l’art, il y a peu, vraiment peu de temps, guère plus d’un demi-siècle, que ces mots art brut, art naïf, art singulier, se sont progressivement imposés dans le champ lexical de l’amateur d’art. Étant donné la jeunesse de l’apparition de ces formes d’art sur la place publique, il est parfaitement compréhensible que ce pouvoir de nommer soit, encore aujourd’hui, un champ clos de querelles intestines, de batailles quasiment idéologiques, de controverses non dénuées d’une recherche inavouée de pouvoir. Nous le savons tous, nommer est toujours une façon de dominer. Et, tel le choix du prénom de l’enfant qui vient de naître, nommer est loin d’être un acte anodin.

Et pourtant, même dans ce domaine aussi vaste, aussi varié, aussi multiple, aussi insaisissable qu’est l’univers de la création plastique, nous autres qui ne sommes que langage, [L’homme est un être parlé (J. Lacan)… et parlant.] sommes condamnés au sens en nommant toutes ces réalités. C’est ça ou le chaos.

Il convient donc d’essayer de clarifier le sens de toutes ces appellations et, si possible, d’en justifier la pertinence. Malheureusement, dans notre pays, préciser une notion, tenter de délimiter le champ de chacun de ces concepts, c’est encore trop souvent fabriquer quelques boîtes bien solides, aux contours bien délimités et aux volumes parfaitement clairs. Le flou, l’imprécis, l’indéterminé, l’incertain, l’approchant, le tangent doivent être bannis. Le travail de cet artiste dans la case art brut, celui-là dans la cellule art singulier, ce troisième dans le casier art naïf. Inutile de vous préciser que cette manière de procéder est source de querelles sans fin. Querelles non dénuées d’ailleurs d’arrière-pensées économiques. Un exemple : actuellement l’art brut a le vent en poupe. Oh ! la brise est encore légère mais tout de même : la dernière exposition d’art brut à la Maison Rouge (Paris) a rencontré un beau succès. Et les œuvres des auteurs historiques d’art brut sont maintenant cotées à des prix très élevés. Il n’est donc pas sans importance d’être reconnu sous cette appellation et cela se fait, le plus souvent, grâce au pouvoir de marchands peu scrupuleux. 

Plus féconde me semble être une autre manière de procéder pour approcher ces trois mouvances. Soit un triangle équilatéral imaginaire dont chaque sommet représente vraiment l’œuvre archétypale : l’une de la création brute, l’autre de l’univers singulier, la troisième de l’invention naïve. Cette mise en place étant faite, il est alors possible de placer, au mieux de notre sensibilité, chaque œuvre à qualifier sur cette surface du triangle : Ce travail-là est plutôt naïf, celui-ci très proche du brut, ce troisième réellement singulier, etc. Cette manière de procéder a le mérite d’éviter ces jugements inutilement trop rigides.

Il ne nous reste plus maintenant qu’à qualifier, ici un peu rapidement, ces trois concepts archétypaux que nous avons placés, par commodité, aux trois sommets du triangle. Leurs créateurs ont tous une caractéristique commune et c’est la seule : Ils sont tous autodidactes  et, de plus, produisent des œuvres en un style à nul autre pareil.Ajoutons que beaucoup ont eu une vie très difficile avec, très souvent, une ou plusieurs ruptures d’ordre social et/ou psychologique. Ceci expliquant peut-être cela.

L’artiste naïf, lui, est en admiration devant la nature ou les scènes un peu extraordinaires de la vie courante (une fête, un mariage, une fanfare…) Contrairement à tous les artistes, le naïf essaie de reproduire la réalité mais, faute de formation technique, échoue dans sa tentative et, malgré lui, crée un univers plastique digne d’intérêt. Dans cette exposition, Yvonne Robert est très près de l’artiste naïf (regardez ses personnages.) mais, contrairement à celui-ci, s’autorise à écrire une ou deux phrases sur l’œuvre elle-même. C’est une singulière et non une naïve proprement dite.

 L’auteur d’art brut, lui, ne sait pas qu’il crée une œuvre, ne fait pas ‘’du beau’’, ne montre pas son travail et, bien évidemment, ne vend pas. (Très souvent son travail n’est découvert… et commercialisé qu’après sa mort.) Il crée sans cesse et, s’il ne le fait pas, s’effondre psychologiquement (Soyons quelque peu incorrects, c’est l’art des personnalités ‘’perturbées’’.) Son travail doit être approché non pas en prenant comme critère la beauté plastique, mais doit être regardé sous l’angle du mystère. Ici, Gustave Cahoreau est quasiment un artiste brut. Voilà plus de quarante ans qu’il répète inlassablement, tous les jours, des heures durant, pratiquement le même dessin… qu’ensuite, il lui arrive de détruire. Mais pourquoi fait-il cela ? Que cherche-t-il à dire, à faire ? Il y a quelque chose de fascinant dans le travail de ces auteurs d’art brut et cela, d’ailleurs, d’autant plus que l’on connaît la vie de ces personnages si particuliers. Regardez aussi ici le travail de Serge Paillard. Mais que cherche-t-il dans ces univers minuscules, ce singulier très proche de l’art brut ? 

Le créateur singulier, lui, s’invente un univers plastique en ne tenant compte que de son propre imaginaire. Contrairement à nombre de peintres amateurs ou professionnels, il ne peut être rattaché à aucune école reconnue. Il ne refuse pas de montrer son travail et vend ses œuvres sans difficultés. Malheureusement, très souvent, lui aussi a une personnalité singulière et parfois un contact avec autrui qui n’est pas toujours des plus faciles. Dans cette exposition, Alain Lacoste et Joël Lorand sont vraiment des singuliers dont l’importance est reconnue par nombre d’amateurs de notre pays et d’ailleurs. (Lausanne, Londres, New-York.) Chacun développe un style tout à fait original, qu’on ne peut confondre avec aucun autre. Voyez aussi, ce retour à l’enfance que l’on devine dans les maisons, nimbées d’un peu de mystère, de Jean-Louis Cerisier.
Hélas, il faut bien le dire, la mode aidant, nombreux sont les créateurs se réclamant de l’art singulier, mais beaucoup de leurs travaux ne présentent que peu d’intérêt.

Enfin, il convient de ne pas passer sous silence cette éternelle mais fort légitime revendication de tous les créateurs. Aucun ne supporte d’être reconnu dans la filiation d’une mouvance ou d’une école. Pour le dire un peu brutalement, tous ressentent leur style comme unique. Bref, aucun n’accepte d’être nommé c’est-à-dire classé. Et nombre s’en ressentent profondément humiliés. A peine certains vont-ils reconnaître avoir été influencés voire seulement encouragés par tel ou tel de leurs pairs, et encore seulement au début de leurs travaux. (Faut-il le préciser : l’auteur d’art brut, lui qui ne sait même pas qu’il fait œuvre, est étranger à la querelle.) A mon avis, celle-là n’aura pas de fin. Tout en sachant parfaitement que son essai d’analyse n’épuise en rien l’œuvre, le commentateur classera et le créateur protestera…"


CNS 53 " CRÉATION NAÏVE ET SINGULIÈRE EN MAYENNE"

 SERGE PAILLARD ET LES GRIGRIS

YVONNE ROBERT ET LES GRIGRIS 

 JOËL LORAND ET LES GRIGRIS

 PATRICK CHAPELIÈRE ET LES GRIGRIS

ROBERT TATIN ET LES GRIGRIS 

 FRANÇOIS MONCHATRE ET LES GRIGRIS

GUSTAVE CAHOREAU ET LES GRIGRIS 

NOËL FILLAUDEAU ET LES GRIGRIS

LA MAYENNE ET LES GRIGRIS

ALAIN LACOSTE ET LES GRIGRIS

JEAN-LOUIS CERISIER ET LES GRIGRIS

LA COLLECTION "ART OBSCUR"

(cliquer sur les liens)

10 allée Adrien Bruneau 
Musée-école de la Perrine 
53000 Laval

Entrée libre 

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