mercredi 5 septembre 2012

LES EPITAPHES DE LMG


En juin, j'ai reçu un courrier dérangeant, déroutant .... j'irais presque jusqu'à dire déplaisant .
Je suis très superstitieuse et je pense pouvoir dire que j'ai été perturbée pendant 24 heures .
Puis je me suis jetée à l'eau et mon courrier est parti vers Lolita ....
Voilà lisez attentivement son message et si le coeur vous en dit, écrivez lui .....







Bonjour Sophie

Une amie m'a fait découvrir votre blog, et en le consultant il m'a semblé que vous pourriez aimer ma démarche.
je m'explique:
Auriez-vous envie de participer à mon projet Epitaphes?
Le jeu est simple: Il suffit de me raconter par courrier postal votre propre mort, afin de me permettre d'en réaliser un dessin, qui vous sera ensuite offert.
J'envisage l'édition d'un ouvrage regroupant 365 morts imaginaires, en sachant que les textes eux, resteront confidentiels.
Les premières réalisations et les indications pour participer sont consultables sur mon modeste petit site, à cette adresse :
http://lmg-nevroplasticienne.com/

J'espère très sincèrement avoir l'honneur de dessiner votre mort et en attendant de lire vos impressions, je reste à votre disposition,
Amicalement,

LMG




Sur le site de LMG on peut lire :

"Depuis juin 2011 LMG diffuse un appel à contribution. Cette sollicitation invite amis, famille, collègues et inconnus, à imaginer et raconter par écrit leur propre mort. Dans un premier temps, entre le conte nécrologique et le récit testamentaire, les participants livrent par courrier postal le récit imaginaire de leur ultime départ. Après un premier travail de lecture, d’analyse et d’interprétation des textes reçus, LMG numérote, classe et référence les courriers avant de commencer le travail graphique à proprement parler: chaque réponse plastique est une interprétation graphique d’une confidence textuelle. Dans un second temps, pour chaque réponse reçue, LMG réalise un dessin au graphite et à la mine de plomb qui, sera ensuite offert à celles et ceux ayant participé. Ainsi, en faisant de la mort l’axe nodal de sa démarche, en sollicitant les autres à en parler, LMG tente d’en briser le tabou, si puissant dans nos sociétés occidentales actuelles."



LE SITE DE LMG


A VOUS DE JOUER OU PLUTÔT A VOUS DE MOURIR !


6 commentaires:

  1. Il semble que le mot "morbidité" ait été inventé juste pour qualifier cette démarche. Car il ne s'agit pas du tout d'épitaphe, mais bien de raconter sa propre mort, ce qui est tout différent.
    Moi, j'avoue ne pas comprendre du tout cette démarche - et je n'ai d’ailleurs pas envie de la comprendre.

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  2. pour des vivants avec une grande imagination...

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  3. les dessins sont superbes et comme l'écrit Philippe Ariès "la mort est iconophile". Bravo !

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  4. Dommage très cher Monsieur Hamel de n'avoir pas envie de comprendre, vous qui êtes , semble-t-il, professeur de Philosophie ! Il vous faudra peut être relire Jankélévitch pour saisir que la morbidité malsaine que vous évoquez n'a strictement rien à voir avec ma démarche.
    Je n'insiste pas puisque vous ne souhaitez ni débattre, ni échanger, ni "comprendre".

    Bien Cordialement.

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  5. @ M. Hamel : Toute démarche artistique s'expose à la critique et aux goûts du "regardeur". Dès lors, la critique est légitime. Encore faut-il que cette critique ne s'abandonne pas à sa propre caricature. "Morbidité", dites-vous... Permettez que j'ouvre mon Robert et lisons ensemble : 1. Caractère morbide, maladif ; 2. Ensemble des causes qui peuvent produire une maladie ; 3. Caractère morbide, malsain. Quant à "morbide", le Robert donne les synonymes : malsain, pervers, dépravé.

    Vous conviendrez aisément que la démarche, ici, a peu de chances de produire une maladie ; que si l'artiste va voir du côté de la mort, elle ne fait jamais référence à la maladie. Il ne resterait donc, pour justifier le choix de votre "morbidité" que la troisième définition. Et nous serions alors du côté de la morale. Soit. Bien que je ne pense pas que l'art doive se justifier sur le plan de la morale - en tout cas, dans le sens assez traditionnel, que vous semblez accorder à ce mot - discutons un peu.

    Qu'y a-t-il donc d'immoral ou de malsain dans la démarche de Lolita m'Gouni ? Elle interprète graphiquement des récits que lui ont librement adressés des individus justement intéressés par sa démarche. Bref, un échange consenti. Rien, donc, d'exhibitionniste ou de voyeuriste, ces "perversions" impliquant que le "regardeur" ou le "regardé" soit en position de victime. Rien, donc, dans ces conditions de malsain dans la démarche artistique.

    Qu'est-ce qui alors vous dérange moralement ? Moins la démarche, peut-être, que le sujet. La mort, ce n'est pas un sujet tout neuf, pourtant. C'est même un sujet philosophique vieux comme la vieille humanité pensante. Le problème viendrait alors de ce que Lolita m'Gouni incite ses contributeurs à imaginer - et non pas à penser - leur propre mort ? Il me semble là encore qu'il arrive à tout individu, au cours de son existence, de fantasmer ses derniers instants et qu'il vit même, accompagné - plus ou moins discrètement - par l'idée de sa mort. Cette idée, en Égypte, a pu prendre les proportions de pyramides ; à la Renaissance, de tombeaux marmoréens et monumentaux. Mais je vous parle d'un temps... Aujourd'hui, tout est fait, dans notre société, pour évacuer le sujet et rendre cette idée de mort - je ne parle pas de la mort pour philosophe, je veux parler de la mort concrète, individuelle - la moins visible, la plus insignifiante, la plus inoffensive possible. Lolita m'Gouni parle de "tabou". Elle a parfaitement raison, vous en conviendrez aisément. C'est même le dernier tabou. Peut-être parce que la prise de conscience, par l'individu, de la mortalité de son corps et de son esprit, ne serait pas sans impliquer une mise en danger du corps social. Mais cela nous mènerait bien trop loin...

    Autant vous dire que je trouve, moi, la démarche particulièrement salubre. J'ajouterai que des récits reçus par l'artiste, nous ne savons rien. Seules demeurent les épitaphes - car, ne vous déplaise, ce sont bien des épitaphes, des épitaphes graphiques portés sur les tombeaux imaginaires des participants - les épitaphes qui invitent les "regardeurs" à devenir de nouveaux inventeurs d'histoires, à créer, c'est-à-dire à vivre. Puis, voyez comme ces dessins sont lumineux (au sens propre), comme les noirs ne jouent qu'à rendre la lumière plus vive, plus palpitante. Mais il est vrai que nous sommes là plutôt en poésie qu'en philosophie.

    Cordialement,
    un gisant satisfait.

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  6. Je reviens sur mon message d'hier qui m'a valu une volée de bois vert.
    Ce qui m'a choqué - et sans doute la brièveté de mon message en a été la conséquence - c'est qu'il y ait eu sollicitation pour participer à cette démarche. Demander à quelqu'un de raconter sa propre mort, j'ai vu là une manipulation de l'imaginaire - pour ne pas dire de l’inconscient - qui pourrait être assez dangereux.
    Alors, après ça, que des gens parfaitement libres apportent spontanément leur récit de mort à ce site et soient du coup l'occasion d'une création : bien sûr je n'ai rien à objecter à cette démarche.

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