François Chauvet aime la couleur et les accrochages à touche touche . Moi aussi !
Cette exposition 21 est tout particulièrement chaleureuse avec ses 15 artistes "Bruts, Naïfs, Décalés, Cabossés, Singuliers".
Mais comme le titre l'indique il faut se méfier des apparences et ce monde tout en couleurs, faussement naïf, montre du doigt des blessures enfouies et des vies cabossées.
L'invité d'honneur est une incroyable vieille dame de 95 ans dont la vie difficile nous fut dévoilée dans le film magnifique de Mario Del Curto "Yvonne Robert, une femme qui vient de l'ombre".
Elle a su magnifier les scènes de son enfance, de sa vie rurale comme si elle ne voulait garder de son passé que les souvenirs les moins douloureux . De courtes phrases accompagnent ses tableaux, simples et profondes à la fois.
Coup de cœur absolu pour les travail de l'Esat Arc en ciel de Cholet .
Pour les trognes de Robert Baffreau, les dessins de Christine Bonnin et de Fabien Dupont , les peintures de Marie-Christine Bouyer et les œuvres colorées de Marie-Thérése Goulet.
Sont présentés aussi les fascinantes abstractions géométriques de Lionel Sergent (découvert en 2013 par François et dont certains tableaux avaient été montrés dans l'Expo 13), les personnages de Victor Lepetit, tout entortillés de ficelles, à mi chemin entre momie et poupées sacrificielles, à la fois précieux et fragiles, les forains dansant du cirque de Zoudou, les sourires omniprésents, les gros yeux amusés des personnages de Jean-Baptiste Brun.
Les regards sont aussi à l'honneur chez Osama qui privilégie le rouge et mêle dans ses tableaux objets de récupération et journaux égyptiens.
A noter aussi la palette éclatante, pleine de force et de vitalité de Pedrao do Maranhao, la grande liberté de ton de Sapiens et sa sympathique déclaration : "on peut tous faire quelque chose. Il n'y a pas les artistes et les autres. J'ai appris seul et je souhaite que tout le monde connaisse ce plaisir là".
Quant à Dominique Eustase ses tableaux naïfs,parfois de très grande taille et plein de détails, nous montrent des personnages chevauchant des cocottes en papier, des poissons ailés, des arches de Noé, des fragments de vie et des scènes de contes. Elle peint la richesse et la luxuriance d'un monde rêvé .
J'ai aimé plonger dans les arabesques de Daredo qui, après ses madones et ses fétiches, propose ses tout nouveaux dessins au bic où monstres et anges déchus côtoient des oiseaux bicéphales et des hommes aux bras tentaculaires.
Hélène Blondin, elle, exprime l'abandon et la fragilité de l'instant.
Je suis profondément émue par "ses personnages créatures qui nous fixent comme s'ils étaient aplatis derrière une plaque vitrée, isolante qui nous empêcherait d'entendre leurs cris, leurs rires, leurs pleurs, leurs soupirs comme l'a si justement écrit son amie Izabella Ortiz.
Vous l'avez deviné, c'est avec enthousiasme, je vous conseille cette exposition !
photos-montages de Nadia Guillemot
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JUSQU'AU 16 MAI 2017