jeudi 30 octobre 2008
mardi 28 octobre 2008
VENTE-FLASH DANS LES CINEMAS GAUMONT ET PATHE
DANS LA RUBRIQUE :"LES GRIGRIS DE SOPHIE "AIMENT LE CINEMA .......
Profitez de ce tarif exceptionnel le mardi avant que le film ne quitte l'affiche de certains cinémas .
Offre valable pour le mardi uniquement en réservant votre place en ligne 30 minutes avant le début de la séance.
Découvrez toutes les semaines des séances à seulement 3,50 € dans les cinémas Gaumont & Pathé !
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Ce tarif n'est pas proposé en caisses.
dimanche 26 octobre 2008
LEA, FLORENT ET VICTOR......VICTOR, FLORENT ET LEA
Les enfants d'hier sont devenus les artistes d'aujourd'hui.......
Où il est question de rencontres, d'un samedi pluvieux qui eut au moins cet avantage.....
Voici le travail de LEA , de FLORENT et de VICTOR et trois blogs à découvrir ....
Où il est question de rencontres, d'un samedi pluvieux qui eut au moins cet avantage.....
Voici le travail de LEA , de FLORENT et de VICTOR et trois blogs à découvrir ....
jeudi 23 octobre 2008
LES EX-VOTO DANS L'ART CONTEMPORAIN AU PALAIS DU TAU
Bilan d'un week end culturel fait de déceptions et de grands plaisirs...
Déception hélas en découvrant l'exposition "LES EX VOTO : DANS L'ART CONTEMPORAIN" au Palais du Tau à Reims.
J'ai toujours adoré les ex-voto et me régale à chaque voyage devant les découvertes du bord de la route ,ou faites dans les églises , les chapelles.
Bref j'avais l'eau à la bouche et .....rien de ce que j'ai vu dimanche n'a déclenché d'émotion.
Parlez moi des stèles de BERNARD COULON, des tapisseries de PERELI ZSUZSA dans ce lieu sublime qu'est LE PALAIS DU TAU mais les vidéos de SIGALIT LANDAU , de RAPHAEL ZARKA ...... n'ont pas comblé mon attente votive et "cette rencontre artistique inédite entre le laïc et le sacré" n'a eu d'intérêt que le titre .
un lien si vous voulez en savoir plus sur cette exposition :
http://www.paris-art.com/agenda/expos-photos/d_annonce/Dove-Allouche-Matthew-Buckhingham-Ex-Voto-dans-l-art-contemporain-11807.html
Nous avons continué par "LA FETE EST PERMANENTE " au FRAC, "JEAN -JACQUES LENTZ" (et revu avec plaisir les gravures de CLAUDINE DIVRY ,MARIE-CHRISTINE BOURVEN et VICTOR LEJEUNE)
et ....." TOUS PASSAGERS " à l' ANCIEN COLLEGE DES JESUITES .
Thierry Delcourt dit de lui : " il griffe le temps comme il griffe la toile pour en laisser émerger une figure improbable : croix, fenêtre, soleil noir, masse palpitante qui se refuse à la mort ".
MARIE-PIERRE GABEUR "le monde est en danse"
http://www.gabeur.com/
Les expositions :
- EX -VOTO .....jusqu'au 26 octobre
- " TOUS PASSAGERS " ....jusqu'au 31 octobre
-JEAN-JACQUES LENTZ ....jusqu'au 9 novembre
-LA FETE EST PERMANENTE ....jusqu'au 18 janvier 2009
Déception hélas en découvrant l'exposition "LES EX VOTO : DANS L'ART CONTEMPORAIN" au Palais du Tau à Reims.
J'ai toujours adoré les ex-voto et me régale à chaque voyage devant les découvertes du bord de la route ,ou faites dans les églises , les chapelles.
Bref j'avais l'eau à la bouche et .....rien de ce que j'ai vu dimanche n'a déclenché d'émotion.
Parlez moi des stèles de BERNARD COULON, des tapisseries de PERELI ZSUZSA dans ce lieu sublime qu'est LE PALAIS DU TAU mais les vidéos de SIGALIT LANDAU , de RAPHAEL ZARKA ...... n'ont pas comblé mon attente votive et "cette rencontre artistique inédite entre le laïc et le sacré" n'a eu d'intérêt que le titre .
un lien si vous voulez en savoir plus sur cette exposition :
http://www.paris-art.com/agenda/expos-photos/d_annonce/Dove-Allouche-Matthew-Buckhingham-Ex-Voto-dans-l-art-contemporain-11807.html
Nous avons continué par "LA FETE EST PERMANENTE " au FRAC, "JEAN -JACQUES LENTZ" (et revu avec plaisir les gravures de CLAUDINE DIVRY ,MARIE-CHRISTINE BOURVEN et VICTOR LEJEUNE)
et ....." TOUS PASSAGERS " à l' ANCIEN COLLEGE DES JESUITES .
Le Cosmos rouge de FREDERIC VOISIN (ou le rêve d'Antoine ....)
Thierry Delcourt dit de lui : " il griffe le temps comme il griffe la toile pour en laisser émerger une figure improbable : croix, fenêtre, soleil noir, masse palpitante qui se refuse à la mort ".
K.TY HOUDRY ou "le goût de l'alchimie en peinture"
Les Tremblements de bois et de fer de MARC GERENTON
http://gerenton.fr/marc-weblog/index.php
Les Aérials de CARLO WIELAND
"Les Aérials sont des instants de peintures en devenir, il n'y a ni début ni fin"
MARIE-PIERRE GABEUR "le monde est en danse"
http://www.gabeur.com/
Les expositions :
- EX -VOTO .....jusqu'au 26 octobre
- " TOUS PASSAGERS " ....jusqu'au 31 octobre
-JEAN-JACQUES LENTZ ....jusqu'au 9 novembre
-LA FETE EST PERMANENTE ....jusqu'au 18 janvier 2009
dimanche 19 octobre 2008
RICHARD LONG AU MAMAC DE NICE
Si vous habitez NICE cette exposition est pour vous....
Déjà présent au MAMAC en 2004 dans l’exposition collective Intra-Muros, Richard Long se voit ici offrir une carte blanche afin de créer in situ des œuvres éphémères associées aux sculptures et photographies. La présente exposition regroupera des travaux récents,des œuvres réalisées in situ sur les cimaises du musée.
"Quoiqu’il cite plus volontiers parmi ses contemporains Hamish Fulton, Carl Andre ou Lawrence Weiner, Richard Long est trop systématiquement associé aux émergences américaines du Land Art, de l’art environnemental et des Earth Works initiées vers 1967. Comme elles, le sculpteur utilise le cadre et les matériaux de la nature, comme elles, les œuvres crées in situ subissent l’érosion du temps dont il ne reste que le souvenir photographique.
A l’instar de Robert Smithson, Long intervient dans le lieu de l’œuvre en déplaçant, transportant, accumulant et traçant les matériaux mais sur un mode de "transformation douce" ,reposant sur l’utilisation d’un matériel rudimentaire fourni par le paysage, à échelle humaine et soumis aux contraintes naturelles. Lui-même l’affirme avec force : « pour moi, Land Art est une expression américaine. Cela veut dire des bulldozers et de grands projets. C’est de la construction sur de la terre qu’ont achetée les artistes, le propos est de faire un grand monument permanent, cela ne m’intéresse pas du tout ». L’appellation Land Art est aussi pratique qu’imprécise puisqu’elle rassemble certaines œuvres de l’Arte Povera ou de Supports-Surfaces dans leur rapport entretenu avec la nature. Est-ce placer un artefact dans la nature ? Est-ce encore faire entrer le naturel dans l’espace muséal ? Est-ce plutôt utiliser le naturel dans le paysage ? Quarante années depuis, la question demeure."
Déjà présent au MAMAC en 2004 dans l’exposition collective Intra-Muros, Richard Long se voit ici offrir une carte blanche afin de créer in situ des œuvres éphémères associées aux sculptures et photographies. La présente exposition regroupera des travaux récents,des œuvres réalisées in situ sur les cimaises du musée.
Plus précisément, Long présentera des photographies issues de ses derniers voyages (Inde, Egypte et Afrique du Sud) ainsi que des sculptures de la série Fingerprints réalisées sur des objets en bois (piquets de tentes touaregs, dossiers de campement ou tablettes coraniques) glanés entre Agadez, au Niger et Essaouira au Maroc.
Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice
Promenade des Arts – 06364 Nice cedex 4
Tél : 04 97 13 42 01 – Fax : 04 97 13 42 02
.......jusqu'au 16 novembre 2008.........
Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice
Promenade des Arts – 06364 Nice cedex 4
Tél : 04 97 13 42 01 – Fax : 04 97 13 42 02
samedi 18 octobre 2008
LE CRI D'EDVARD MUNCH ET LES GRIGRIS DE SOPHIE
Voici un de mes tableaux préférés.....
LE CRI (Skrik, 1893) est un célèbre tableau expressionnistede l'artiste norvégien EDVARD MUNCH.
Cette œuvre, symbolisant l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle est souvent considérée comme l'œuvre la plus importante de l'artiste. Le paysage au fond est Oslo, vu depuis la colline d'Ekeberg.
Munch écrit :
« Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d'un coup le ciel devint rouge sang — je m'arrêtais, fatigué, et m'appuyais sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et la ville — mes amis continuèrent, et j'y restais, tremblant d'anxiété — je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers. »
Un jour j'ai rencontré ce petit personnage, visiblement effrayé, et je lui ai fait une broche ....
LE CRI (Skrik, 1893) est un célèbre tableau expressionnistede l'artiste norvégien EDVARD MUNCH.
Cette œuvre, symbolisant l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle est souvent considérée comme l'œuvre la plus importante de l'artiste. Le paysage au fond est Oslo, vu depuis la colline d'Ekeberg.
Munch écrit :
« Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d'un coup le ciel devint rouge sang — je m'arrêtais, fatigué, et m'appuyais sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et la ville — mes amis continuèrent, et j'y restais, tremblant d'anxiété — je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers. »
Un jour j'ai rencontré ce petit personnage, visiblement effrayé, et je lui ai fait une broche ....
vendredi 17 octobre 2008
A QUOI SERVENT LES GRIGRIS ?
Trouvé sur Google alors que je cherchais une définition du mot "GRIGRIS "......
"Un gri-gris est un objet auquel on confère un pouvoir magique ou dont la présence se révèle bénéfique et bienveillante.
Cet objet peut prendre les formes les plus les plus étonnantes.
Parmi les plus classiques, on relève les photographies de proches, les pierres ramassées au bord des chemins ou encore les gri-gris vestimentaires : chapeau, pantalon, foulards... Il y a ceux issus des superstitions courantes comme le pompon de marin. Enfin, il y a les uniques et originaux, comme le portrait de John Kennedy."
.....IL Y A BIEN SUR AUSSI LES GRIGRIS DE SOPHIE ..........
"Un gri-gris est un objet auquel on confère un pouvoir magique ou dont la présence se révèle bénéfique et bienveillante.
Cet objet peut prendre les formes les plus les plus étonnantes.
Parmi les plus classiques, on relève les photographies de proches, les pierres ramassées au bord des chemins ou encore les gri-gris vestimentaires : chapeau, pantalon, foulards... Il y a ceux issus des superstitions courantes comme le pompon de marin. Enfin, il y a les uniques et originaux, comme le portrait de John Kennedy."
.....IL Y A BIEN SUR AUSSI LES GRIGRIS DE SOPHIE ..........
dimanche 12 octobre 2008
BERNARD COULON : " JE PEINS POUR TUER MA MORT ".
BERNARD COULON EST MORT CE VENDREDI 10 OCTOBRE 2008....
Quelques heures plus tôt je parlais avec Marie, ma belle-soeur, son amie de cette exposition dont je rêve sur REIMS: les stèles magnifiques présentées au cryptoportique .
Je suis triste pour sa femme Arielle et pour Thomas son fils .
Je suis triste pour ses oeuvres en devenir.
Pour toi BERNARD ce tableau de GOYA que tu aimais tant ....
Ce SATURNE DÉVORANT UN DE SES ENFANTS (Saturno devorando a un hijo) qui me fascine et me terrifie autant que lorsque j'étais enfant...
.....et ce texte de Patrick Lepetit, son ami :
"Evidemment, parler de Bernard Coulon, c’est parler de son travail, de ce cheminement de la pensée dans la matière qui a absorbé jusqu’à la fin l’essentiel de son énergie et lui confère une place parfaitement singulière parmi ses pairs. Dans son petit livre Marelle sur les Parvis, Gabriel Bounoure, de la Nouvelle Revue Française, écrivait : « Si variés, si follement sensibles, si noirs, si désespérés, si pleins de rumeurs d’univers, si emportés par un temps inconnu ou immobilisés dans l’instant de félicité, tous les grands poèmes d’aujourd’hui témoignent de l’aptitude de l’homme à parler à l’homme au dessus de l’abîme, - comme si le poète jugeait possible de se faire créateur de l’homme avec son souffle, l’espace d’une seconde, comme s’il jugeait possible de faire de sa particularité compliquée et misérable la manifestation de cette simplicité absolue – qu’on ne peut sans doute refuser d’appeler l’Etre ».
Avec ses mains, avec son âme, de manière très exactement métaphysique, mais par delà toute référence à une transcendance identifiable, il me semble bien que c’est là précisément ce que Bernard Coulon a toute sa vie entrepris de faire, à travers ses espaces-surfaces et ses talismans, ses partitions et ses alphabets, ses reliefs et ses stèles, tous ces poèmes matérialisés qu’il nous laisse en héritage, lui qui écrivait en décembre dernier « je peins pour tuer ma mort ».
Il s’agit bien là d’un parcours d’ordre métaphysique, donc, en ce sens qu’il est quête dans l’abstraction, « peut-être une prière au sens religieux », disait-il, des causes premières et des premiers principes, à travers les jeux de la lumière, de l’espace et du temps, les questionnements sans fin sur le vide et la mémoire. Ne confiait-il pas en effet travailler « sur le vide, sur l’insupportable mémoire »…
[A l’orée des années 1970, après avoir renoncé à la figuration, à laquelle il devait revenir plus tard par le truchement de dessins qui forment une facette aussi splendide que mal connue de son œuvre, Bernard Coulon entreprenait la construction de ces premiers reliefs peints enchâssés dans des boites fermées par une vitre que l’on appellera ensuite espaces-surfaces. Le verre déjà y faisait son apparition comme frontière entre l’espace intérieur de l’artiste et le regard du spectateur, devant dépasser son propre reflet, se dépasser dans une démarche volontaire, pour y atteindre. Puis progressivement, les boites, « aux apparences de stèles ou de reliquaires», dit Michel Voiturier, se firent de moins en moins profondes, les noirs, les blancs et toutes les nuances de gris supplantèrent les couleurs qui avaient jusqu’alors habité l’œuvre. Le verre, enfin, de plus en plus présent dans sa matérialité blessée, griffée ou peinte, polie et dépolie, s’affirmait non plus comme interface entre deux réalités mais comme acteur de plein exercice de l’œuvre, ouvrant celle-ci à une approche moins conflictuelle – « Finis les buissons agressifs d’autrefois », notait ainsi Yves Daïdé en 1996 -, dévoilant parfois des arrière-pays qui me faisaient, à moi, songer parfois à certaines œuvres de Claude Gelée, le Lorrain.]
Le travail actuel sur le verre commença au début des années 1990. « Le verre m’a toujours questionné », écrira plus tard Bernard, « sa surface pratiquement invisible (être ou ne pas être) et son espace à la fois limité et illimité de par sa transparence ». Dès lors, Bernard joua sur la profondeur de la lumière, qu’il creusait, piégeait, canalisait, explorait de toutes les manières par le moyen, notamment ces dernières années, des couleurs enfin retrouvées mais rarement chaudes, d’alphabets de signes perdus qui renvoient à un mystère dont la lisière du verre cèle les arcanes. Aboutissement d’une longue démarche offrant les clés d’une traversée, moins évidente qu’on ne le supposerait, des apparences, cette œuvre se mit en résonance avec le réel, tout en conservant une part de son secret qui est aussi celui de l’artiste qui se livrait ainsi tout en se protégeant. En résonance, ai-je dit, car, comme l’indiquent certains titres, une vibration, d’ordre musical, parcourt les travaux, établissant une relation au monde dont on ne peut que constater qu’elle n’est pas sans lien avec ce qu’il faut bien appeler le sacré, en ce qu’il est volonté de conjurer ou d’habiter la mort, mais un sacré qui prend la forme d’un élan « vers l’espace, le temps, la lumière », d’une attente, au moins d’une interrogation sur la présence, au sens où l’entend Yves Bonnefoy, de présence au monde.
Miroitements et transparences font alors vibrer les stèles, toujours au bord d’un mystère qui refuse de dire son nom, d’un vertige qui nous emporte avec l’artiste dans la lumière hiératique d’un temps qui vibre, d’un espace où la beauté, ce caprice du hasard dans l’œil de celui qui regarde, nous entraîne au-delà de ces miroirs où le poète René Char déjà avait inscrit : « Nous n’avons qu’une ressource avec la mort : faire de l’art avant elle ». Car ici, on piège le temps, on dialogue – mais avec qui ? - sur le silence du temps, on veille sur le silence et la durée, on transmue par une alchimie à nulle autre pareille la lumière en temps, un temps qui au-delà des hommes, par delà la mort, devient celui de l’œuvre, cette œuvre qui, comme toutes les œuvres de quelque importance, transcende l’humaine condition en l’éclairant.
En ces temps de néons blafards, crus, faits pour éblouir vainement, voire aveugler, dans la bonne logique du spectacle, ce travail, fruit d’une « démarche exigeante qui se déroule à l’abri du goût du jour », disait déjà le docteur Demol, très proche de lui, en 1990, cette création inclassable mais d’une grande rigueur dans sa cohérence comme dans son inventivité qui tutoie en permanence l’ineffable ne pouvait, à notre grand dam, que rester discrète. Retrouvant depuis peu, sans doute intuitivement, le souffle des hommes de foi qui donnèrent aux édifices du moyen âge leur si précieuse et si pure lumière intérieure, Bernard Coulon écrivait pour sa part : « Mon travail n’est pas plus que celui de l’homme préhistorique qui laisse un signe, une trace dans l’espace et le temps. De simples signes, et non une écriture, à moins que l’écriture ne soit que des signes qui se tordent, qui dansent, qui questionnent le vide ». Ailleurs, il précisait : « Les signes sont des traces, comme les cendres. Ce qui n’est plus là, sous forme de fragments ».
« Etre au monde est une belle oeuvre d’art qui plonge ses artisans dans la nuit » affirmait René Char. Bernard est donc désormais lumière, cette lumière qu’il poursuivait. Son corps, devenu cendres, « entre héritage du temps et incinération purificatrice du Phénix » dirait son ami Jacky Legge, ces cendres qui donnent aujourd’hui un sens singulier à certains des derniers travaux, va être rendu à la poussière, mais il reste quant à lui bien présent parmi nous à travers ces œuvres qui ne cesseront jamais de nous interpeller, car, comme disait Char, encore, « Vivre, c’est s’obstiner à achever un souvenir ? Mourir, c’est devenir, mais nulle part, vivant ? » et puis, « La grandeur réside dans le départ qui oblige. Les êtres exemplaires sont de vapeur et de vent ».
Et le temps est venu pour nous de laisser ses Veilleurs du Temps le veiller.
Patrick Lepetit
In Memoriam Bernard Coulon
Quelques heures plus tôt je parlais avec Marie, ma belle-soeur, son amie de cette exposition dont je rêve sur REIMS: les stèles magnifiques présentées au cryptoportique .
Je suis triste pour sa femme Arielle et pour Thomas son fils .
Je suis triste pour ses oeuvres en devenir.
Pour toi BERNARD ce tableau de GOYA que tu aimais tant ....
Ce SATURNE DÉVORANT UN DE SES ENFANTS (Saturno devorando a un hijo) qui me fascine et me terrifie autant que lorsque j'étais enfant...
.....et ce texte de Patrick Lepetit, son ami :
"Evidemment, parler de Bernard Coulon, c’est parler de son travail, de ce cheminement de la pensée dans la matière qui a absorbé jusqu’à la fin l’essentiel de son énergie et lui confère une place parfaitement singulière parmi ses pairs. Dans son petit livre Marelle sur les Parvis, Gabriel Bounoure, de la Nouvelle Revue Française, écrivait : « Si variés, si follement sensibles, si noirs, si désespérés, si pleins de rumeurs d’univers, si emportés par un temps inconnu ou immobilisés dans l’instant de félicité, tous les grands poèmes d’aujourd’hui témoignent de l’aptitude de l’homme à parler à l’homme au dessus de l’abîme, - comme si le poète jugeait possible de se faire créateur de l’homme avec son souffle, l’espace d’une seconde, comme s’il jugeait possible de faire de sa particularité compliquée et misérable la manifestation de cette simplicité absolue – qu’on ne peut sans doute refuser d’appeler l’Etre ».
Avec ses mains, avec son âme, de manière très exactement métaphysique, mais par delà toute référence à une transcendance identifiable, il me semble bien que c’est là précisément ce que Bernard Coulon a toute sa vie entrepris de faire, à travers ses espaces-surfaces et ses talismans, ses partitions et ses alphabets, ses reliefs et ses stèles, tous ces poèmes matérialisés qu’il nous laisse en héritage, lui qui écrivait en décembre dernier « je peins pour tuer ma mort ».
Il s’agit bien là d’un parcours d’ordre métaphysique, donc, en ce sens qu’il est quête dans l’abstraction, « peut-être une prière au sens religieux », disait-il, des causes premières et des premiers principes, à travers les jeux de la lumière, de l’espace et du temps, les questionnements sans fin sur le vide et la mémoire. Ne confiait-il pas en effet travailler « sur le vide, sur l’insupportable mémoire »…
[A l’orée des années 1970, après avoir renoncé à la figuration, à laquelle il devait revenir plus tard par le truchement de dessins qui forment une facette aussi splendide que mal connue de son œuvre, Bernard Coulon entreprenait la construction de ces premiers reliefs peints enchâssés dans des boites fermées par une vitre que l’on appellera ensuite espaces-surfaces. Le verre déjà y faisait son apparition comme frontière entre l’espace intérieur de l’artiste et le regard du spectateur, devant dépasser son propre reflet, se dépasser dans une démarche volontaire, pour y atteindre. Puis progressivement, les boites, « aux apparences de stèles ou de reliquaires», dit Michel Voiturier, se firent de moins en moins profondes, les noirs, les blancs et toutes les nuances de gris supplantèrent les couleurs qui avaient jusqu’alors habité l’œuvre. Le verre, enfin, de plus en plus présent dans sa matérialité blessée, griffée ou peinte, polie et dépolie, s’affirmait non plus comme interface entre deux réalités mais comme acteur de plein exercice de l’œuvre, ouvrant celle-ci à une approche moins conflictuelle – « Finis les buissons agressifs d’autrefois », notait ainsi Yves Daïdé en 1996 -, dévoilant parfois des arrière-pays qui me faisaient, à moi, songer parfois à certaines œuvres de Claude Gelée, le Lorrain.]
Le travail actuel sur le verre commença au début des années 1990. « Le verre m’a toujours questionné », écrira plus tard Bernard, « sa surface pratiquement invisible (être ou ne pas être) et son espace à la fois limité et illimité de par sa transparence ». Dès lors, Bernard joua sur la profondeur de la lumière, qu’il creusait, piégeait, canalisait, explorait de toutes les manières par le moyen, notamment ces dernières années, des couleurs enfin retrouvées mais rarement chaudes, d’alphabets de signes perdus qui renvoient à un mystère dont la lisière du verre cèle les arcanes. Aboutissement d’une longue démarche offrant les clés d’une traversée, moins évidente qu’on ne le supposerait, des apparences, cette œuvre se mit en résonance avec le réel, tout en conservant une part de son secret qui est aussi celui de l’artiste qui se livrait ainsi tout en se protégeant. En résonance, ai-je dit, car, comme l’indiquent certains titres, une vibration, d’ordre musical, parcourt les travaux, établissant une relation au monde dont on ne peut que constater qu’elle n’est pas sans lien avec ce qu’il faut bien appeler le sacré, en ce qu’il est volonté de conjurer ou d’habiter la mort, mais un sacré qui prend la forme d’un élan « vers l’espace, le temps, la lumière », d’une attente, au moins d’une interrogation sur la présence, au sens où l’entend Yves Bonnefoy, de présence au monde.
Miroitements et transparences font alors vibrer les stèles, toujours au bord d’un mystère qui refuse de dire son nom, d’un vertige qui nous emporte avec l’artiste dans la lumière hiératique d’un temps qui vibre, d’un espace où la beauté, ce caprice du hasard dans l’œil de celui qui regarde, nous entraîne au-delà de ces miroirs où le poète René Char déjà avait inscrit : « Nous n’avons qu’une ressource avec la mort : faire de l’art avant elle ». Car ici, on piège le temps, on dialogue – mais avec qui ? - sur le silence du temps, on veille sur le silence et la durée, on transmue par une alchimie à nulle autre pareille la lumière en temps, un temps qui au-delà des hommes, par delà la mort, devient celui de l’œuvre, cette œuvre qui, comme toutes les œuvres de quelque importance, transcende l’humaine condition en l’éclairant.
En ces temps de néons blafards, crus, faits pour éblouir vainement, voire aveugler, dans la bonne logique du spectacle, ce travail, fruit d’une « démarche exigeante qui se déroule à l’abri du goût du jour », disait déjà le docteur Demol, très proche de lui, en 1990, cette création inclassable mais d’une grande rigueur dans sa cohérence comme dans son inventivité qui tutoie en permanence l’ineffable ne pouvait, à notre grand dam, que rester discrète. Retrouvant depuis peu, sans doute intuitivement, le souffle des hommes de foi qui donnèrent aux édifices du moyen âge leur si précieuse et si pure lumière intérieure, Bernard Coulon écrivait pour sa part : « Mon travail n’est pas plus que celui de l’homme préhistorique qui laisse un signe, une trace dans l’espace et le temps. De simples signes, et non une écriture, à moins que l’écriture ne soit que des signes qui se tordent, qui dansent, qui questionnent le vide ». Ailleurs, il précisait : « Les signes sont des traces, comme les cendres. Ce qui n’est plus là, sous forme de fragments ».
« Etre au monde est une belle oeuvre d’art qui plonge ses artisans dans la nuit » affirmait René Char. Bernard est donc désormais lumière, cette lumière qu’il poursuivait. Son corps, devenu cendres, « entre héritage du temps et incinération purificatrice du Phénix » dirait son ami Jacky Legge, ces cendres qui donnent aujourd’hui un sens singulier à certains des derniers travaux, va être rendu à la poussière, mais il reste quant à lui bien présent parmi nous à travers ces œuvres qui ne cesseront jamais de nous interpeller, car, comme disait Char, encore, « Vivre, c’est s’obstiner à achever un souvenir ? Mourir, c’est devenir, mais nulle part, vivant ? » et puis, « La grandeur réside dans le départ qui oblige. Les êtres exemplaires sont de vapeur et de vent ».
Et le temps est venu pour nous de laisser ses Veilleurs du Temps le veiller.
Patrick Lepetit
In Memoriam Bernard Coulon
vendredi 3 octobre 2008
GRIGRI OU BROCHE DE GRAND CREATEUR
Hier sur Google une personne a tapé " GRIGRI OU BROCHE DE GRAND CREATEUR " et est arrivée ...sur mon blog !!!
Il y a de quoi illuminer une journée ....
Il y a de quoi illuminer une journée ....