mercredi 25 mars 2009

MONIQ ROBERT EXPOSE A BEAUVAIS





Je viens de recevoir un mail de mon amie Isabelle ( récemment installée à Beauvais) et quelques photos qui m'ont donnée envie d'en savoir plus sur MONIQ ROBERT :
"Quelques photos d'une expo que je viens d'aller voir.
Les piles de vieux draps sont des moulages en plâtre (tellement fins qu'il faut se rapprocher très près pour le comprendre !).
Les tableaux au mur représentent des blessures de guerre
L'expo est interactive : chaque visiteur est invité à écrire un "secret" sur un papier de soie qu'il dépose dans la boite contenant une robe de soie,




A la fin de l'expo, l'artiste coudra tous les petits papiers sur la robe avec du fil de soie et l'exposera (mais on ne sait pas encore quand et où).
En attendant, la main de chaque personne qui dépose son secret dans la boite est photographiée et affichée, et le visiteur repart avec un double de la photo.
J'ai donc eu ma photo souvenir sur une sorte de carte postale
Le lieu de l'expo est amusant aussi (sorte de grange pourtant tout près du centre ville)"


Il est trés interessant de se promener sur le site de MONIQ ROBERT :
http://www.moniq-robert.com/Moniqrobert/Accueil.html










J'ai senti "l'esprit grigris" flotter dans ses propos et eu beaucoup d'émotion en lisant ce témoignage :


" Le drap fut un objet magique dans mon enfance…
À cette époque, ma mère tenait un café-épicerie séparé par une série de présentoirs et une commande à tiroirs remplie de rubans, de fils et d’aiguilles.
Fillette, il m’était facile de glisser mon petit corps derrière le meuble encombré de marchandises et de surprendre les conversations secrètes des adultes.
Bien séparés étaient le côté des femmes et le côté des hommes.
Les femmes parlaient beaucoup de leur sang et les hommes, souvent silencieux, buvaient obstinément des verres de rouge.
Je pressentais que l’histoire était grave.
La morphologie de ces gens correspondait rarement à leur sexe. Les femmes étaient costaudes et certains hommes peu vaillants voire délicats.
Sans oser bouger, j’écoutais les confidences que je ne devais pas entendre mais avec la conviction de ne pas vraiment désobéir, persuadée de mon bon droit en quelque sorte.
Ma mère, portant chaque jour un tablier blanc amidonné et passant légèrement d’un monde à l’autre m’apparaissait rédemptrice mais pas suffisamment pour me rassurer sur la douleur de ces gens.
C’était trop rouge de part et d’autre de la commode aux rubans.
Le jour de la fête du village, mes parents tendaient des draps blancs sur les rayons de l’épicerie et sur les tables du café.
La commode était déplacée, il n’y avait plus de séparation entre le monde des hommes et le monde des femmes. Exceptionnellement ils se mélangeaient.
C’était au mois d’août à une époque où le soleil d été était toujours présent.
J’ai le souvenir d’une pièce immaculée, inondée de lumière qu’aucune violence ne pouvait atteindre.
Mais le soir, après la fête, les draps étaient tachés de vin rouge et de cendre.
Quelques hommes ivres s’attardaient et si leur folie et leur déséquilibre me faisaient peur, je savais que le lendemain tout serait nettoyé car la fête durerait trois jours.
Et, pendant ces trois jours, la blancheur et la lumière par les draps pourraient renaître.
Le drap fut l’objet sur lequel, enfant, je pus compter…. "





Le" finissage" de l’exposition aura lieu le samedi 28 mars à 14h . Moniq nous proposera un moment créatif...


et pour en savoir plus sur le lieu d'exposition :

http://www.ecumedujour.org/


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