samedi 16 janvier 2010

FREDERIQUE PROKOP CHEZ ROSE ET SON ROMAN

A propos de l’exposition Petits Bobos et autres Croûtes ......




Je sors de chez ROSE ET SON ROMAN .
C'est avec un peu de retard que je viens de découvrir les créations de FREDERIQUE PROKOP puisque l'exposition a commencé le 5 janvier mais quelle surprise, quel choc aussi en entrant dans la librairie ...
Une chose est sure " FREDERIQUE PROKOP a un univers très particulier qui ne ressemble à rien de ce que vous avez déjà vu .
Elle dissèque les petits bobos, sublime les grands tourments ... Tout ça de façon délicieusement poétique" mais aussi cruelle, douloureuse, dérangeante .
L'indifférence est impossible .
Il parait que petit à petit le groupe de ses admirateurs grossit, grossit, grossit.
Cela ne m'étonne pas.
Moi j'y retourne mercredi avec Apolline et la semaine prochaine avec ma petite soeur !









J'aime beaucoup le texte qu'Anne Paulerville a écrit sur l'exposition :
" Ces sutures qui tissent nos vies ":


" Jusqu 'au 3 février, la galerie d’art, librairie et salon de thé Rose et son Roman expose les œuvres de Frédérique Prokop : sur tissu et papier, poésie aigre-douce à l’aiguille et à l’encre.
Il est peut-être des vies lisses se déroulant sans coups ni heurts.
Des vies qui glissent à la surface sans se blesser, sans un accroc, sans jamais déchirer la blancheur des chemins bien tracés et des peaux enfantines. Mais rares sont ceux qui traversent les ans sans s’y égratigner, ni se recoudre
C’est la métaphore de la couture et du tissu que brode sans se lasser la plasticienne Frédérique Prokop, Pénélope moderne. Car les mailles à l’envers sont aussi nécessaires que les mailles à l’endroit, elle tricote et défait, récupère et assemble les étoffes dont l’usure raconte une histoire, et les motifs une époque.
« J’avais cinq ans et j’ai commencé à vieillir » confie la vieille petite fille au centre de la couverture, se souvenant de la gifle à la chevalière qui la marqua de son sceau écarlate, et des larmes qui ornent l’étoffe, constellations de perles sur fond de bleus. On peut y voir des épidermes suturés comme des patchworks, inquiétants comme des secrets enfouis mais rassurants comme ces vieux édredons rapiécés qui témoignent qu’on peut vieillir et s’abîmer sans être jeté, que l’on peut demeurer au coeur d’un foyer sans plus avoir le brillant des vitrines. Car ces coutures sont organiques : chaque suture est écriture. Un alphabet de cicatrices à déchiffrer dans les mémoires des épidermes, dessinant un nouveau contour, façonnant un nouveau relief. Sutures mais aussi nervures : comme autant de lignes de forces, de vaisseaux par lesquels l’énergie circule, chaque fil noué est un lien de plus, un ancrage."







Petites filles figées (marionnettes ?), PETITES FILLES DÉTRUITES AUX COEURS QUI SAIGNENT, ces petites filles ne sont pas anonymes et portent les paisibles prénoms de Céleste, Alice, Anne, Rose,Elisabeth ou Violette, ces petites filles aux visages fermés dérangent, effraient presque ( j'ai ressenti un malaise presque identique il y a quelques années en découvrant les dessins d'HENRY DARGER )
REPULSION ET FASCINATION....
Moi j'aime tout particulièrement le mélange des matières et la vaste couverture murale.
C'est une merveille d'originalité mais sombre, si sombre.
Sans doute la face obscure de mes Grigris ......










Le texte de Nicolas Monteil trouvé sur le blog de l'artiste :
"Le travail de Frédérique Prokop relève toujours de l’ambivalent, de l’équivoque et du polysémique. Les formes fascinent et rebutent, séduisent et inquiètent. Parce que son œuvre s’établit au sein et à propos de l’espace clos de la famille et du couple avec tout ce qu’il peut avoir de terrible, elle utilise, détourne ses attributs : papiers de soie, roses, ouvrages pour dames, ustensiles de couture, mouchoirs d’enfants. En proférant sa révolte le pétale devient macule, le papier de soie chair blessée, le fil suture suintante.
La représentation de l’enfance qui est donnée dans les vieilles petites filles relève de cette ambiguïté. Renouant de façon brutale avec la représentation de l’enfant avant l’Emile de Rousseau, lorsque le monde de l’art ne représentait l’enfant que comme un adulte en puissance dans le déni total de son statut, Frédérique Prokop veut nous parler des blessures imposées inconsciemment à ces enfants par le monde adulte .Meurtries avant l’âge, vieillies prématurément parce qu’elles ont fait trop tôt l’expérience de la perte et ont pris conscience que vivre c’est apprendre à mourir. "



http://fprokop.canalblog.com/


À découvrir chez Rose et son roman,
au 76 rue Chanzy à Reims,
jusqu’au 3 février.
D'autres écrits d'Anne Paulerville :

2 commentaires:

  1. j'aime bcp c'est original, je vois d'où vient la violette !!!

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  2. bonsoir,
    votre blog est vraiment formidable! j'admire votre rapidité de blogueuse et
    surtout votre enthousiasme ! je pense que frédérique sera très contente, moi je suis ravie !merci, merci beaucoup.
    à bientôt
    françoise

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