Trop de morts en ce début d'année 2010 ... LHASA, MANO SOLO et ROHMER nous ont quittés .
la chanteuse LHASA DE SELA est décédée le 1er janvier d'un cancer à l'âge de 37 ans
"JE REMERCIE TON CORPS DE M'AVOIR ATTENDUE, IL A FALLU QUE JE ME PERDE POUR ARRIVER JUSQU'A TOI " avait écrit LHASSA dans une de ses chansons.
Valérie Lehoux lui rend un si bel hommage dans Télérama qu'il serait dommage de ne pas le citer (merci Papou !) :
"Elle venait de temps en temps, à pas et à mots comptés, toujours très douce en dépit du tourbillon des sentiments forts qu’elle portait dans sa voix grave. En un peu plus de dix ans, Lhasa n’avait sorti que trois disques, magnifiques. Parce que pour elle, les chansons devaient s’apprivoiser, longuement, avant de se livrer. Et que chacune d’entre elles devait être une nécessité. Jeune femme posée, réfléchie, cérébrale… mais aussi habitée par une étrange sagesse, comme venue du fond des âges, un instinct ancestral et une intelligence aiguë, qui impressionnaient ceux qui la rencontraient. Lhasa ressemblait aux « femmes qui dansent avec les loups » de Clarissa Pinkola Estés, créatures éternelles et animales qui nous ramènent à l’essentiel. Dès son premier album en 1998, son chant avait sidéré, par sa joie et sa mélancolie mêlées, sa puissance tellurique et pourtant délicate. Un blues, en espagnol. A l’époque, Lhasa (qui signait encore Lhasa de Sela) n’avait que 26 ans, mais une histoire déjà extraordinaire : un père mexicain, ancien ouvrier devenu prof de philo ; une mère américaine, harpiste et photographe ; neuf frères et sœurs, dont plusieurs artistes de cirque ; et une enfance passée à bourlinguer dans le sud des Etats-Unis et le Mexique à bord d’un bus familial. Ses deux autres disques (The living road, en 2003 et Lhasa, en 2009) avaient creusé un peu plus profondément encore le sillon de cette voix unique, qui mariait les langues (espagnol, français, anglais) pour dire l’errance, les feux qui réchauffent ou qui brûlent, les grands espaces du dehors et du dedans."
MANO SOLO le chanteur à la voix déchirante et déchirée est décédé ce dimanche 10 janvier .
Ce poignant hommage de sa mère Isabelle "
"Il ne viendra plus. Il ne viendra plus nous invectiver. Il ne viendra plus nous encourager. Il ne viendra plus nous donner tout ce qu'il avait : son talent, sa force, son élan, sa générosité."
et ces phrases glanées dans ses chansons :
"Mes amis ne pleurez pas, le combat continue sans moi. Tant que quelqu'un écoutera ma voix, je serai vivant dans votre monde à la con","J'ai tellement parlé de la mort, que j'ai cru la noyer, la submerger de ma vie, l'emmerder tant et tellement, qu'elle abandonne l'idée même de m'emmener avec elle",
"je vous laisse le pire"
"je suis mort mais rien n'est fini "
RHOMER, enfin, que j'ai découvert à 20 ans avec Perceval le gallois et qui a accompagné ma vie en me donnant "régulièrement de ses nouvelles "(je reprends les propos de CHRISTOPHE HONORE )
TROP C'EST TROP, ON ARRÊTE LA POUR 2010 !
(formule incantatoire, désir profond, souhait total ....)
la chanteuse LHASA DE SELA est décédée le 1er janvier d'un cancer à l'âge de 37 ans
"JE REMERCIE TON CORPS DE M'AVOIR ATTENDUE, IL A FALLU QUE JE ME PERDE POUR ARRIVER JUSQU'A TOI " avait écrit LHASSA dans une de ses chansons.
Valérie Lehoux lui rend un si bel hommage dans Télérama qu'il serait dommage de ne pas le citer (merci Papou !) :
"Elle venait de temps en temps, à pas et à mots comptés, toujours très douce en dépit du tourbillon des sentiments forts qu’elle portait dans sa voix grave. En un peu plus de dix ans, Lhasa n’avait sorti que trois disques, magnifiques. Parce que pour elle, les chansons devaient s’apprivoiser, longuement, avant de se livrer. Et que chacune d’entre elles devait être une nécessité. Jeune femme posée, réfléchie, cérébrale… mais aussi habitée par une étrange sagesse, comme venue du fond des âges, un instinct ancestral et une intelligence aiguë, qui impressionnaient ceux qui la rencontraient. Lhasa ressemblait aux « femmes qui dansent avec les loups » de Clarissa Pinkola Estés, créatures éternelles et animales qui nous ramènent à l’essentiel. Dès son premier album en 1998, son chant avait sidéré, par sa joie et sa mélancolie mêlées, sa puissance tellurique et pourtant délicate. Un blues, en espagnol. A l’époque, Lhasa (qui signait encore Lhasa de Sela) n’avait que 26 ans, mais une histoire déjà extraordinaire : un père mexicain, ancien ouvrier devenu prof de philo ; une mère américaine, harpiste et photographe ; neuf frères et sœurs, dont plusieurs artistes de cirque ; et une enfance passée à bourlinguer dans le sud des Etats-Unis et le Mexique à bord d’un bus familial. Ses deux autres disques (The living road, en 2003 et Lhasa, en 2009) avaient creusé un peu plus profondément encore le sillon de cette voix unique, qui mariait les langues (espagnol, français, anglais) pour dire l’errance, les feux qui réchauffent ou qui brûlent, les grands espaces du dehors et du dedans."
MANO SOLO le chanteur à la voix déchirante et déchirée est décédé ce dimanche 10 janvier .
Ce poignant hommage de sa mère Isabelle "
"Il ne viendra plus. Il ne viendra plus nous invectiver. Il ne viendra plus nous encourager. Il ne viendra plus nous donner tout ce qu'il avait : son talent, sa force, son élan, sa générosité."
et ces phrases glanées dans ses chansons :
"Mes amis ne pleurez pas, le combat continue sans moi. Tant que quelqu'un écoutera ma voix, je serai vivant dans votre monde à la con","J'ai tellement parlé de la mort, que j'ai cru la noyer, la submerger de ma vie, l'emmerder tant et tellement, qu'elle abandonne l'idée même de m'emmener avec elle",
"je vous laisse le pire"
"je suis mort mais rien n'est fini "
RHOMER, enfin, que j'ai découvert à 20 ans avec Perceval le gallois et qui a accompagné ma vie en me donnant "régulièrement de ses nouvelles "(je reprends les propos de CHRISTOPHE HONORE )
TROP C'EST TROP, ON ARRÊTE LA POUR 2010 !
(formule incantatoire, désir profond, souhait total ....)
C'est en nous quittant qu'ils nous offrent la chance de créer leur souvenir...
RépondreSupprimer(et merci de votre message sur mon blog)
Des mots comme des larmes dans un coeur gros comme ça. Merci Grigris
RépondreSupprimerPAPOU
J'ajoute ce superbe texte d'Elizabeth Bishop trouvé sur le blog de Saint Loup ....
RépondreSupprimerUn Art
Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître ;
tant de choses semblent si pleines d'envie
d'être perdues que leur perte n'est pas un désastre.
Perds chaque jour quelque chose. L'affolement de perdre
tes clés, accepte-le, et l'heure gâchée qui suit.
Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître.
Puis entraîne toi, va plus vite, il faut étendre
tes pertes : aux endroits, aux noms, au lieu où tu fis
le projet d'aller. Rien là qui soit un désastre.
J'ai perdu la montre de ma mère. La dernière
ou l'avant-dernière de trois maisons aimées : partie !
Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître.
J'ai perdu deux villes, de jolies villes. Et, plus vastes,
des royaumes que j'avais, deux rivières, tout un pays.
Ils me manquent, mais il n'y eut pas là de désastre.
Même en te perdant (la voix qui plaisante, un geste
que j'aime) je n'aurai pas menti. A l'évidence, oui,
dans l'art de perdre il n'est pas trop dur d'être maître
même si il y a là comme (écris-le !) comme un désastre.
Publié par St Loup
http://stloup.blogspot.com/
[Traduction d'Alix Cléo Roubaud, Linda Orr et Claude Mouchard]