jeudi 31 mars 2011

CATHERINE URSIN ET SES FEMMES DE METAL





Quand une grigriteuse rencontre une avaleuse de métal ...


Peut- être que les coups de foudre artistiques s’apparentent aux coups de foudre amoureux .. Cela vous tombe dessus sans que la raison bien sûr ait son mot à dire . On tombe amoureux sans savoir pourquoi d’un être humain ou d’une œuvre d’art puis les jours passent et tout parait évident et limpide . On se rend compte que ce n’est pas un hasard et que les raisons sont multiples . Et bien moi ce week end j’ai eu un véritable coup de cœur pour CATHERINE URSIN et ses femmes de métal. Cette belle découverte je la dois à mon Isabelle de Beauvais !

Il y a du Marie Morel, du Frédérique Prokop dans les tourments, dans les souffrances de Catherine et cette comparaison est un hommage car ces deux artistes sont chères à mon coeur , indispensables à ma vie .

" Il est peut-être des vies lisses se déroulant sans coups ni heurts. Des vies qui glissent à la surface sans se blesser, sans un accroc, sans jamais déchirer la blancheur des chemins bien tracés et des peaux enfantines. Mais rares sont ceux qui traversent les ans sans s’y égratigner, ni se recoudre ." C’est la métaphore de la couture que brode sans se lasser CATHERINE URSIN , Pénélope moderne. Elle récupère et assemble les bouts de métal dont l’usure raconte une histoire, et les motifs une époque. Et c'est pour cela que le trés beau texte écrit pour Frédérique Prokop trouve ici un écho :

" On peut y voir des épidermes suturés comme des patchworks, inquiétants comme des secrets enfouis mais rassurants comme ces vieux édredons rapiécés qui témoignent qu’on peut vieillir et s’abîmer sans être jeté, que l’on peut demeurer au coeur d’un foyer sans plus avoir le brillant des vitrines. Car ces coutures sont organiques : chaque suture est écriture. Un alphabet de cicatrices à déchiffrer dans les mémoires des épidermes, dessinant un nouveau contour, façonnant un nouveau relief. Sutures mais aussi nervures : comme autant de lignes de forces, de vaisseaux par lesquels l’énergie circule, chaque fil noué est un lien de plus, un ancrage."


C'est sur la souffrance faite aux femmes que travaille CATHERINE URSIN .

Ainsi cette longue et superbe litanie :


femme-cancer - femmes pendues - femmes noyées - femme recousue - femme qui ne parle plus - bouches cousues - paupières cousues - sexes cousus - ventres cousus - femmes attachées - femme brisée - femme attachée à la mort - femme clouée - femme mangée - femme dévorée par les charognards - le cancer - les loups - femme découpée - femme au coeur cousu, recousu, écorné, chiffonné - femme morte - femme poussière - femme effondrée - femme malade - femme folle - femme habitée - femme-oiseau - femme-crapaud - femme clouée - femme ensorcelée - femme sorcière - femme entière - femme sauvage - femme en flammes - femme brûlée, femme séparée, femme découpée - femme endeuillée - femme noire, femme rouge - femme sang - femme en colère, femme perdue, femme transparente - femmes disparues...



CATHERINE URSIN FEMME EN FUSION ASSURÉMENT.....





http://lesacrificedesfemmes.uniterre.com/

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