samedi 20 novembre 2010

DEUX VISIONS DE L'APOCALYPSE : ALBRECHT DURER ET FREDERIC VOISIN A L'HOTEL LE VERGEUR DE REIMS

" L'exposition présentée au musée le Vergeur est conçue comme une découverte du texte de l'Apocalypse à travers deux regards distants de 500 ans."


" Contrairement à la définition usuelle, l’Apocalypse n’est pas la fin du monde mais plutôt une période de révélation entre la fin d’un monde et le début d’un nouveau. C’est précisément cette dualité que l’exposition met en lumière en présentant deux artistes et deux visions d’un même texte, celui de Saint-Jean, écrit en 90 après J.C et dernier livre de la Bible.
ALBRECHT DURER réalise 16 gravures de bois illustrant le texte biblique en 1511. Par la générosité d’une riche famille rémoise, le Musée-Hôtel Le Vergeur dispose du premier tirage de cette édition. Une oeuvre qui vient d’être restaurée. DURER est un artiste majeur de son époque, contemporain de Léonard de Vinci et de Michel-Ange. L’imprimerie vient de faire son apparition et la gravure, en plein essor, est aussi célèbre que la peinture. Pour autant, la période est difficile : quand ce ne sont pas les guerres de religion qui font rage, c’est la peste noire qui décime les populations. La réforme combat l’obscurantisme moyen-âgeux. C’est la fin d’un monde. Bientôt, un autre émergera. Une forme d’apocalypse. Pas très loin de penser que nous vivons la même « expérience », FREDERIC VOISIN revisite chacun des thèmes abordés par DURER, en le confrontant aux réalités de notre siècle.Un siècle dans lequel FREDERIC VOISIN s’est résolument inscrit. Illustrateur dans la presse quotidienne, à Libé notamment, dans la presse magazine, dans la publicité, il nous dit avoir découvert la peinture avec le « mac ». Au début des années 90, il est à Londres où il travaille pour la presse « rockn’Roll » et commet des pochettes de vinyles veillissants et de CD’S naissants ( déjà une apocalypse !). Il a, avoue-t-il, et ceci explique cela, un intérêt marqué pour les religions et, singulièrement, pour la période de la Renaissance. C’est précisément ce qui l’amènera à ce projet d’illustration contemporaine du texte de Patmos.« On connaît le monde finissant, on ne connaît pas le monde qui viendra, on a peur de l’inconnu... » Les planches présentées sont, naturellement plus modernes, mais elles procèdent d’une même allégorie, celle de la confrontation du bien et du mal, de Dieu et du Diable et au final de l’apparition d’une « nouvelle Jérusalem ». Quand DURER illustrait ce combat par la chevauchée des chevaliers- la balance vide, signe de famines, la faux signe de mort – FREDERIC VOISIN inscrit les signes monétaires, symboles d’une puissance monétaire chancelante, les morts par milliers des holocaustes, sans oublier le 11 septembre ( plus rien ne sera plus comme avant), la pollution… » L’exposition n’est surtout pas une comparaison« , nous dit FREDERIC VOISIN , " le texte de Jean est la base pour décrypter, pour comprendre les deux interprétations" . "




L’exposition se déroule au Musée Hôtel Le Vergeur jusqu’au 23 décembre 2010.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire