Le choc et le bonheur de replonger dans un rêve ancien et dans le souvenir d'un tableau aperçu au musée de Pecs ....
"Femme peintre n’est pas homme peintre" par Sylvain Piron
" Par delà les discours et les écoles, Natacha Fayard est autodidacte comme tant d’autres.
Peindre lui est devenu une nécessité depuis une décennie maintenant. Son regard et ses mains ne se perdent pas en conjectures : pas de conceptualisme, pas de débauche de technicité, pas de revendication énoncée. Non, rien d’autre que quelque chose de physique dans sa peinture acquise au bout d’une longue lutte au corps à corps. Pas d’état d’âme non plus. Refus de parler de soi. Il n’y a pas de regard omniscient dans ses tableaux. Autrement dit elle ne dirige pas le regard du regardant, ne l’influe pas non plus. Elle laisse à voir le résultat d’une lutte, où le combat mis en suspens comme sur « pause » au moment où la scène prend du sens. Selon les titres , il s’agit d’avant le drame, pendant ou après. Mais toujours, le temps est là, maîtrisé par différents procédés : les jeux de plans avec des mises au points plus ou moins nettes, le mouvement de formes qui convergent et prennent sens peu à peu lorsque le regard devient actif, le choix des cadrages qui laissent filer un hors champ en dehors du cadre. Bref l’espace est campé dans un monde où état présent, sentiment d’éternité, mémoire collective se conjuguent et se superposent pour fabriquer un lieu onirique emprunt d’un fatalisme tragique, lancinant, mais jamais triste.
Une générosité dans sa peinture. Aucune inhibition ou peur de la toile remplie. Elle peint, gratte, peint, gratte, griffe, colle , regratte et repeint. Il n’y a pas le blocage de la toile gérée par un souci d’économie et d’équilibre puriste qui rend le regard cérébral. Exit la froideur clinique. Les couleurs varient d’une toile à l’autre sans aucun symbolisme, ni aucune psychologie. Le pigment est prétexte à variation, chatoyant, vibrant ou grinçant, les tonalité et contraste jouent plus proche de la musique et du rythme, que de la représentation à proprement dit. Le maillage des couleurs sert de révélateur au sujet. Les couleurs, ni aplat, ni tracé, jouent le rôle de facettes, de petits plans successifs qui scintillent et se font écho dans une trame qui enveloppe et dévoile tout autant le sujet qui n’est autre qu’une certaine somme de ses facettes. Natacha F. est une processuelle joyeuse qui s’enivre à partir de l’enchaînement provoqué d’accidents et de rattrapages , de provocations et d’esquives camouflages."
Une générosité dans sa peinture. Aucune inhibition ou peur de la toile remplie. Elle peint, gratte, peint, gratte, griffe, colle , regratte et repeint. Il n’y a pas le blocage de la toile gérée par un souci d’économie et d’équilibre puriste qui rend le regard cérébral. Exit la froideur clinique. Les couleurs varient d’une toile à l’autre sans aucun symbolisme, ni aucune psychologie. Le pigment est prétexte à variation, chatoyant, vibrant ou grinçant, les tonalité et contraste jouent plus proche de la musique et du rythme, que de la représentation à proprement dit. Le maillage des couleurs sert de révélateur au sujet. Les couleurs, ni aplat, ni tracé, jouent le rôle de facettes, de petits plans successifs qui scintillent et se font écho dans une trame qui enveloppe et dévoile tout autant le sujet qui n’est autre qu’une certaine somme de ses facettes. Natacha F. est une processuelle joyeuse qui s’enivre à partir de l’enchaînement provoqué d’accidents et de rattrapages , de provocations et d’esquives camouflages."
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