vendredi 29 avril 2011

PHILIPPE MONAUX ET SON ATELIER DE RESTAURATION

Depuis des années je passais en allant en ville devant une vitrine attirante,  remplie de trésors nombreux et variés, de sculptures, de vierges, de petits autels ...
A Noël j'ai eu envie comme cadeau d' une petite tête présentée dans un vieux globe de mariée .
Hélas le temps que je me décide celle- ci était vendue .
Mais je suis rentrée dans cet atelier et j'ai vu que l'intérieur était lui aussi plein de charme, empli d'un joyeux et total désordre ...
Voici donc  PHILIPPE MONAUX sur les Grigris,  restaurateur d'art et créateur  ...










Voici un texte "L’art de restaurer l’art" écrit par Olivier Michaux en 2007 qui décrit l'homme et le lieu :

"Sitôt la porte de l’atelier franchie,vous pénétrez dans un autre monde : celui des greniers de grands-parents où, enfants vous alliez jouer à cache-cache dans de vieilles malles coloniales, entre les lustres poussiéreux et les mannequins unijambistes. Ici, ça ne sent pas la morue jusque dans le coeur des frites comme chez Brel mais l’essence de térébenthine, les huiles et l’encaustique. Tréteaux en guise de pierre angulaire d’un établi,
plâtre délayé dans une gamelle en plastique pour le pansement de circonstance d’une statue défectueuse,
le chirurgien de l’art est à l’ouvrage. « Ici, c’est mon univers maintenant, je me sens bien dans tout ce "foutoir"  organisé ».
Foutoir, le mot est un peu fort.Alcôve de sérénité sans aucun doute, atelier certainement, mais en aucun cas galerie d’exposition. Une rubrique à brac, une façade sans brique pour « broc » où une vieille cage à oiseaux rouillée jouxte une statue de biche à la patte cassée, des cadres sans miroir ou orphelins de tableaux posés à même le sol au milieu d’autres statuaires, des émaux placés sur des étagères attendent d’être choyés et ramenés à la vie. Ici la boîte aux lettres vide de missives amoureuses, là un vieux tambour attend dans un coin
le retour hypothétique d’un grognard napoléonien. Les commandes sont nombreuses, le bouche-à-oreille fonctionne à plein, question de confiance et de sérieux.
« J’ai beaucoup de clients qui sont des marchands parisiens, ils me demandent pas mal de montage en
plus de la réparation. Ici, regardez, je leur ai adapté d’anciens pieds de mannequin de couture, je les aiélectrifiés pour fabriquer des lampadaires originaux. Il y a beaucoup de recyclage et de création, c’est ce
qui est intéressant ». Des pièces uniques qui ensuite prendront le chemin des Etats Unis où un véritable
marché est en train d’exploser.
Patience, inventivité, persévérance et rapidité sont les qualités premières d’un restaurateur d’art.
« Je n’ai pas le choix, quoi qu’il arrive, je dois toujours trouver la solution, réinventer des techniques, innover, bricoler pour satisfaire la clientèle de particuliers mais aussi de professionnels rémois ou de la région ».

Pour ce restaurateur sans toque mais déjà étoilé de son savoir faire et de sa rigueur, le menu est varié :
de la terre cuite, en passant par les régules, le statuaire, la restauration de cadres ou de sculptures en béton.
 « Je suis un touche à tout, mais mon domaine de prédilection reste la terre cuite à cause de son toucher et de sa  sensualité  . Aux antipodes, j’aime aussi travailler le béton pour son contraire ». Comme quoi, il faut de tout pour faire un monde !
Mais pour ce globetrotter qui a exercé les boulots les plus divers, de facteur en passant par vendeur de soutiens gorge, cueilleur d’amandes dans le Gard ou électricien en Allemagne, le quartier ne lui était pas étranger. Les oeuvres d’art, il les a côtoyées pendant près de 20 ans avant de se lancer dans cette
nouvelle aventure.
« J’étais aboyeur dans l’étude des commissaires-priseurs Collet et Guizzetti rue du Temple à Reims.
Je décrivais les objets mis en vente aux enchères, je baignais donc en permanence dans ce milieu particulier qu’est le domaine de l’art.
J’ai acquis un bagage en étant confronté chaque jour avec les pièces les plus disparates qui soient".
Puis un jour, s’étant enrichi de culture artistique, il a voulu voler de ses propres ailes, passer à la vitesse supérieure, achever de se construire, lui qui maintenant répare les objets « détruits » et abîmés par
le temps. Trop modeste, Philippe Monaux oublie de signaler qu’il a également fréquenté l’école Blot à
Reims. Pour un ancien globe-trotteur, c’était dans l’ordre des choses de faire un grand voyage…de la rue
du Temple au 21, rue Henri IV, soit quelques centaines de mètres !
« Je voulais rester dans ce quartier qui possède une vraie âme, un quartier qui vit avec et par ses artistes, sans oublier tous les artisans alentour.
On se connaît tous et il y a une réelle fraternité et convivialité ici ».

Si le coeur vous en dit, passez donc la tête dansl’entrebaillement de la porte de l’atelier du 21 rue Henri IV, vous verrez, ça vaut le détour !"



Philippe Monaux.
Atelier de restauration.
 21, rue Henri IV à Reims
Tél. 06 75 58 59 20

Plâtre - Terre cuite – Glace – Bronze - Papier - Patines diverses -
Montage lustrerie - Electrification luminaire.

Du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h30
Samedi de 10h à 13h

LE LIEN

Février 2015 ....
De nouvelles propositions magnifiques !









Une adresse qui vaut décidément le détour !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire