lundi 2 mai 2011

" SOUS LE VENT DE L'ART BRUT" (LA COLLECTION CHARLOTTE ZANDER) A LA HALLE SAINT PIERRE

IL y a au moins 1 bonne raison de ne pas manquer "Sous le vent de l'Art Brut "(il ne faut jamais manquer une exposition de la Halle Saint Pierre), il y a  49 bonnes raisons d'aller découvrir une partie de la collection Zander (les artistes), 450 bonnes raisons de courir (les oeuvres ), bref même si vous avez le temps puisque l'exposition se termine le 26 août il est urgent d'y aller le plus vite possible pour se donner la possibilité d'y retourner et d'y retourner encore !
Il aura fallu un demi-siècle à Charlotte Zander pour réunir cette incroyable et fabuleuse collection, (4000 oeuvres ) à nous de savourer comme il se doit ce qu'elle nous offre de folie, de naïveté, de mysticisme , de marginalité , à nous ses choix éclairés et ses coups de coeur, ses histoires d'amour qui deviennent nos coups de coeur et nos histoires d'amour ." 




* Comme le dit le catalogue : «dans cette pelote prodigieusement colorée, patiemment enroulée» par la fée Zander pendant un demi-siècle d’explorations, «le commissariat de l’exposition  (Martine Lusardy) de la Halle Saint-Pierre a délibérément tiré un fil et c’est celui de l’art brut».


* " Maniaquerie du remplissage méthodique de la surface, dérive de la pointe du pinceau et enthousiasme de la couleur, épanchement des idées en direct de l’âme à destination la toile libérée de tout souci d’académisme. Embarquement immédiat pour une balade en terre inconnue".

* "L'intelligence de cette exposition tient à la présentation généreuse du travail de chacun de ces « outsiders » : la plupart ont la place pour s'installer, et montrer, au travers d'une bonne dizaine d'oeuvres, leurs cheminements et obsessions".


* " Tous les maîtres sont là avec des œuvres fortes mais la collection de Charlotte Zander fait également la part belle aux découvertes : Surjeni et ses sirènes, Friedrich Schröder-Sonnenestern et ses créatures hantées par Bosch et Dali, Ilija Bosilj, dont les personnages légers s'envolent avec des grâces à la Chagall, Sava Sekulic, hanté par les ailes et les tentacules. Obsessionnels, la couleur explose, ou le trait, dans des toiles qui ont la fraîcheur singulière et joliment obtuse des visions de Carl Gustav Jung. "






Il faut lire le très beau texte de Jean-Louis Lanoux  extrait du catalogue et qui sert de présentation  : " L’art brut in Zanderland " :


" Il est des collections prisons. Il est des collections volières. Des collections disciplinaires où les œuvres, esclaves d’une doctrine esthétique, défilent sous l’uniforme d’un parti-pris formel. Et des collections buissonnières où chacune n’est là que pour nous inviter à ouvrir la porte étroite de la cage conceptuelle. A la seconde série appartient la Collection Charlotte Zander. C’est à ce volatile programme que souscrit aujourd’hui la Halle Saint-Pierre. C’est à cet élan d’échanges et de liberté qu’elle invite son public. Dans cette pelote prodigieusement colorée, patiemment enroulée par Charlotte Zander, le commissariat de l’exposition de la Halle Saint-Pierre a délibérément tiré un fil et c’est celui de l’art brut.

En puisant quelques pépites dans une collection unique par sa façon de combiner art naïf, art brut et outsider art, l’exposition de la Halle Saint-Pierre s’emploie à affiner les critères qui permettent de se reconnaître dans le maquis de la création autodidacte de qualité. Elle montre combien la notion d’art brut est toujours pour cela un sésame, à condition que son emploi ne soit pas restrictif. A rebours des tentatives qui visent à diluer l’art brut dans le mainstream pour le faire servir de vitamine à un art conceptuel épuisé, elle en renouvelle la validité sur le mode d’une ouverture à des formes d’art voisines et pourtant différentes. Si elle s’attache à illustrer une fois de plus la spécificité de l’art brut, c’est sans en faire un bunker. A son public qui sait qu’on décloisonne d’autant mieux la pensée qu’on dispose de repères souples pour appréhender un domaine complexe, cette exposition propose d’en finir avec l’étanchéité immuable des catégories. Loin de durcir les frontières entre elles, elle veut contribuer, suivant en cela l’exemple de Charlotte Zander, à les rendre sinon poreuses du moins communicantes. Son point de vue étant celui de l’art brut qui se fonde sur l’opposition et les correspondances entre Conscient et Inconscient, elle contribue à en étendre le champ par des incursions exploratoires sur des territoires limitrophes qui réservent plus de surprises que l’on croit.

Aussi ne s’est-on pas contenté de réunir ici quelques unes des vedettes dont sont familiers les amateurs d’art brut : Carlo Zinelli, Fleury Joseph Crépin, Johann Fisher, Auguste Forestier, Augustin Lesage, Gaston Mouly, Michel Nedjar, Bill Traylor, Oswald Tschirtner, August Walla, Scottie Wilson, Josef Wittlich, Adolf Wölfli, pour ne citer que les plus connus qui ne sont pas les moins fameux. Certes, le visiteur ne sera pas frustré de leurs images. Il sera même comblé sur le triple plan des retrouvailles, du méconnu, de l’inédit.
Mais il ira à la découverte (à la redécouverte pour les plus informés) de créateurs trop peu souvent présentés dans notre pays, bien qu’importants : Ilija Bosilj et Sava Sekulic notamment. Surtout, il aura le loisir de considérer d’un œil neuf, c’est à dire d’un œil alternativement porté sur la réalité extérieure des tableaux et sur le contenu latent de ceux-ci, quelques unes de ces œuvres estampillées « naïves » mais où le vent de l’art brut trouve cependant à souffler : André Bauchant dont on ne peut s’empêcher de soupçonner l’anguille brute sous la roche naïve ; Anselme Boix-Vives, Saint-Brice et Gaston Mouly que l’on pourrait être tenté de traiter de naïfs alors que les signes de prédation archaïque clairement à l’œuvre dans leurs compositions florales exotiques ou farouchement ludiques font définitivement pencher du côté brut de la force psychique ; Séraphine

Le rôle de l’art brut et des créations qui lui sont apparentées, c’est de nous donner accès à la chimère, de débusquer son refuge à partir duquel nous construisons, sans le savoir, notre petit for intérieur. Devant les terrifiantes images de Friedrich Schröder-Sonnestern, le frisson qui nous saisit nous persuade combien celui qui les a faites s’est aventuré loin en terrain exposé pour assigner à l’Autre sa place et nous le rendre du même coup moins dangereux. Le profit psychique est d’autant plus évident qu’il s’accompagne de plaisir esthétique. Avec l’art brut, « l’esprit s’achoppe à l’inouï », selon une formule d’ Edmond Jabès. "








*Tim BROWN                                                     




* Jean-Pierre Nadeau







* Jeffry HILL



*Ida BUCHMANN



* Anselme BOIX -VIVES




* Sava SEKULIC



* Louisiane SAINT FLEURANT



*et l'article de Michel Leroux sur le blog de Jean-Michel Chesné:
http://jmchesne.blogspot.com/2011/03/la-seconde-mort-de-louisiane-saint.html


* Prospère PIERRE-LOUIS



* Wolfgang TEUCHER




* NIKIFOR





* Friedrich SCHRÖDER-SONNENSTERN




Richard ANTILHOMME - André Bauchant - Anselme BOIX-VIVES - Ilija BOSILJ - Tim BROWN - Ida BUCHMANN - Rosie CAMANGA - CARLO - Fleury-Joseph CREPIN - Préfète Duffaut - Curtis Lee FARLEY - Johann FISCHER - Auguste Forestier - Pietro Ghizzardi - Madge GILL - Thomas GRUNDMANN - Margarethe HELD - Jeffry HILL - Chris HIPKISS - Vojislav Jakic - Rosemarie Koczÿ Augustin LESAGE - Gaston MOULY - Jean-Pierre NADAU - Michel NEDJAR - NIKIFOR - Heinrich Nüsslein - Prospère PIERRE-LOUIS - Vasilij Romanenkov - Henri ROUSSEAU - Robert Saint-Brice Louisianne Saint Fleurant - Friedrich SCHRÖDER-SONNENSTERN - Sava SekuliĆ - Zbyněk Semerák - Séraphine DE SENLIS - Matija Skurjeni - Louis SOUTTER - Wolfgang TEUCHER - Bill Traylor - Daniel TROPPY - Oswald TSCHIRTNER - Willem VAN GENK - Germain VAN DER STEEN Auguste WALLA - Alfred WALLIS - Scottie WILSON - Josef WITTLICH - Adolf Wölfli.


Des blogs et d'autres photos de cette superbe exposition sur :



* http://www.hallesaintpierre.org/

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