lundi 21 novembre 2011

LA PRIEUSE DE RAYMOND REYNAUD PAR ALICE ANGLADE

Alice Anglade me donne l'autorisation de publier ce texte magnifique  sur ce tableau qu'elle aime tant ...




" Raymond Reynaud me demande de lui écrire quelque chose … J’ai déjà beaucoup écrit sur son œuvre que j’aime réellement, profondément.
Je n’ai jamais eu l’occasion de parler de « La Grande Prieuse Dorée » dont je suis l’heureuse propriétaire depuis 10 ans environ.
L’œuvre est sur un chevalet, au pied de mon lit. Depuis que je l’ai je ne m’endors jamais sans l’avoir contemplée. C’est à dire que je n’y lance pas qu’un regard pour m’assurer qu’elle est là, mais que je la regarde vraiment et toujours avec un immense plaisir, une émotion qui ne tarit jamais.
« La Prieuse » est une absolue réussite et tout à fait significative du monde et du style de Reynaud. Monde et style étant bien évidemment indissociables. La Prieuse baigne dans une lumière à dominante jaune, soutenue par des touches de blanc et de rose.
  Comme souvent, le corps n’oppose pas de frontières entre lui et l’extérieur. Il est aéré, dématérialisé. La chair et la dentelle de la robe se confondent.
La Prieuse, blanche, est lumière. Elle est impalpable, fluide, elle est le feu de la pensée, elle traduit l’amour de la mystique ravie à elle même, abîmée dans la communication avec le divin.

Notons au passage que le Christ, dans nombre d’icônes Russes, est blanc, lui aussi. Nous avons là un exemple de la très grande culture picturale de Raymond. Son œuvre s’appuie sur l’histoire de l’Art, de la peinture. Elle s’appuie mais ne copie pas. Comme tous les vrais artistes Reynaud fait jouer son alchimie personnelle et crée une œuvre étonnante.
 
La Prieuse est au centre d’une architecture qui rappelle les cathèdres du moyen-âge. Mais la façon dont cette construction est traitée est presque caricaturale, réduite à un trait blanc qui devient volute baroque par endroits, comme par jeu. Reynaud a le sens de l’humour. Il travaille sérieusement mais ne se prend pas au sérieux. Ce n’est pas le moindre des charmes qu’il exerce sur nous.

La Prieuse est entourée de rosaces, comme celles des cathédrales. Elles rappellent l’ornementation fleurie du tapis qui constitue un temps d’arrêt devant la Prieuse, crée une perspective en étage subtile qui s’allie à une autre perspective, en profondeur cette fois, mettant en valeur la tête du personnage.

La perspective chez Reynaud est toujours un casse tête. Et c’est ce qui me plaît : ses tableaux à la fois simples par leurs formes et si complexes par leurs couleurs et leur perspective sont inépuisables.
 
On pourrait encore parler de cette œuvre sous d’autres angles : ses rapports avec les peintres bruts, l’Art Africain, Océanien, avec l’Art contemporain et plusieurs de ses courants. On pourrait essayer de trouver d’où vient la poésie qui se dégage de toutes ses œuvres.

On n’en finit pas, quand on regarde le travail de Raymond, de réfléchir, de s’émerveiller. On le reconnaît tout de suite car il a un style, un monde très personnels. On n’est jamais lassé car il se renouvelle sans cesse.
C’est un grand artiste un peintre et un plasticien : ses sculptures et le travail effectué sur sa maison en témoignent.

Je vais terminer par un vœu : Que plusieurs musées français aient l’intelligence de lui acheter une œuvre, la conserve et la fasse découvrir aux générations suivantes. Raymond est un artiste contemporain qui doit avoir sa place dans l’Histoire de l’Art de notre époque."



http://reynaud.raymond.free.fr/

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