mercredi 16 novembre 2011

MICHEL-ANGE FACE AUX MURS D'ARMAND FARRACHI

Pour Vincent C. ...


" Il fallait peindre, et peindre encore, jusqu'à la nausée, peindre dans l'inconfort de postures forcées, peindre debout, assis, agenouillé ou accroupi, raidi par l'immobilité, muscles contraints, tête baissée, ou se tenir longtemps couché, le nez dans le plâtre et les couleurs délayées, en fermant les paupières contre les projections, de même qu'en sculptant contre les éclats du marbre, et lorsqu'il se redressait pour essuyer les brosses, une si rude fatigue accablait ses muscles et lui serrait les os qu'il avançait bossu, nuque torse, vertèbres jointes et, plein de tourment, s'accrochait un instant à la rambarde avant de se risquer sur une échelle, doutant s'il pourrait redescendre sans être précipité au sol, et si ce vertige lui venait de l'étourdissement des sens ou de la tentation du vide."

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