lundi 5 décembre 2011

RAYMOND REYNAUD : LES TABLEAUX

Laurent Danchin  a écrit sur RAYMOND REYNAUD ...mais il était avant tout son ami ....

 " S'il est un singulier parmi les singuliers, c'est bien Raymond Reynaud, le seul proche de l'art brut à avoir fait école : ... le "mouvement singulier Raymond Reynaud" où on désapprend la nature morte et le paysage de style provençal pour aller chercher autre chose de plus indéfinissable, à l'intérieur ! ...
 Avec une obstination monacale, il travaille à la gouache, en enlumineur, d'immenses feuilles de papier marouflées ensuite sur des panneaux trouvés aux "bordilles". Ou alors, il esquisse avec des débris, d'étranges totems plus peints que sculptés. "




Je ne résiste pas au plaisir de mettre en ligne le tout premier tableau de Raymond ....




Et d'autres bien sûr ....














Un autre texte de Laurent Danchin :
(préface du catalogue Raymond Reynaud, réalisé à l’occasion de la rétrospective du Château de l’Empéri, à Salon-de-Provence, du 13 juillet au 29 septembre 2007. Texte repris sous le titre « Hommage à Raymond Reynaud – Un classique de l’art singulier », dans Artension n° 37, septembre-octobre 2007)

Raymond Reynaud : un classique de l’art singulier

" Trois grandes familles d’inspiration se partagent le domaine de l’art populaire inventif à l’époque moderne et contemporaine : dans l’ordre historique de leur apparition, l’art naïf, l’art brut et l’art singulier.
 Raymond Reynaud, cas exemplaire de cette dernière catégorie, est un des grands classiques actuels de l’art singulier en France et sa réputation s’étend jusqu’en Amérique où ses travaux ont été présentés à la fameuse Outsider Art Fair de New York, la foire internationale de l’art non-professionnel, moteur du deuxième marché artistique mondial.
Pourtant, bien que son œuvre n’appartienne pas à l’art contemporain au sens officiel, Reynaud n’est pas un autodidacte et il revendique hautement sa formation, d’abord aux cours du soir de l’école d’art de Salon de Provence, sa ville natale, puis dans une série de stages d’éducation populaire où il a été initié aux principes de l’’école de Paris’. Aussi ‘singulier’ qu’il soit, son art s’inscrit donc dans une culture, une tradition.
 Bien plus – et c’est une dimension de son parcours dont il est fier – Raymond est sans doute le seul artiste ‘singulier’ en France à avoir fait école, et les travaux de ses élèves, à sa demande, accompagnent souvent les siens dans ses expositions, témoignant de la vitalité de son ‘mouvement’ :
 le Quinconce Vert, fondé en 1978 et devenu, depuis 1990, le Mouvement d’Art Singulier Raymond Reynaud. En amont comme en aval, la démarche du ‘maître de Sénas’ relève d’un processus de transmission, et c’est ce qui la distingue clairement de l’art brut, auquel on est tenté parfois de l’assimiler.
Minutieux, presque monacal, ornemental et symbolique jusqu’à l’ésotérisme, l’art de Raymond Reynaud tourne le dos au réalisme, cherchant une vérité intérieure, poétique et spirituelle, qu’il enseigne à ses disciples par la voie maïeutique, à la façon de Socrate ou du Lee Strasberg de l’Actor’s Studio : par la recherche méthodique, exigeante, laborieuse même, d’une autre façon de voir les choses, afin de trouver au fond de soi sa vraie inspiration et de s’engager sur un autre chemin que celui des pratiques habituelles. « Rimes » et « rythmes », « mystique » et « mystère » se confondent dans le langage de Reynaud qui, pour explorer l’inconnu, donner à voir le jamais vu, s’appuie sur l’échafaudage de théories à lui seul familières : aujourd’hui Charles Darwin et le dessin (dessein ?) intelligent, hier le magnétisme, les forces du plexus ou le troisième cerveau.

Car Raymond est aussi un philosophe populaire, dont l’ambition sociale retrouve celle de célèbres prédécesseurs comme Chomo, Chaissac ou le Facteur Cheval. Artiste artisan, peintre ouvrier, il veut prouver la valeur de sa classe d’origine face au matérialisme mondain de la culture des ‘bourgeois’. Plus méditatif que spontané, son art, bizarre sans doute mais pareil à nul autre, est un art engagé, une forme de résistance, écologique à sa manière, au côté destructeur et malsain de la société de consommation. Et c’est pourquoi, plutôt que vendre, Reynaud préfère montrer l’exemple en exposant ses polyptyques, ses mandalas et ses totems dans son propre musée, comme autrefois on chantait la gloire du ‘bon Dieu’ sur les tympans ou chapiteaux des petites églises romanes qu’il aime tant. "


Raymond Reynaud est mort le 10 juillet 2007, à trois jours du vernissage de son exposition, dans sa 87ème année.
Sa femme Arlette attend toujours qu’un musée soit consacré à son œuvre dans sa région."


http://reynaud.raymond.free.fr/

http://www.mycelium-fr.com/#

Raymond Reynaud et Les Grigris de Sophie :
http://lesgrigrisdesophie.blogspot.com/search/label/Raymond%20Reynaud


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