vendredi 6 janvier 2012

INDIGNEZ-VOUS DE MARIE-CHRISTINE BOURVEN







INDIGNEZ-VOUS !


A l’aube des nuits verticales, plus rien ne trouble la lenteur de l’été.
Le paysage s’épanche et se déverse à l’envers du ciel.
Il se creuse à mains nues, à la pioche, au couteau.
L’avenir se débite à l’égoïne, tandis que j’égraine en rosaire des copeaux d’incertitude, un rêve me coule entre les doigts !
Pas de vacarme, ni de vacances, ni d’errance, ni de douceur, ni de moiteur. Pas de hasard, pas de fortune… Pas d’équivalent général… Pas de sources, ni de ressources…
Le Général est équivalent ! Le Général est au zénith !
Et moi, la miette, la particule, la molécule, la parcelle, le grain… Je n’équivaux à rien !
Car je m’éreinte entre deux chaises
En sursis dans l’entre-deux… et je m’échine entre deux rives
Je balance, dodelinante, déroulant l’instant de nuls jours -
C’est moi la Joconde indolore
C’est moi la petite Odalisque des bois de cervoise
C’est moi l’Olympia des murs fédérés
C’est moi l’enceinte acoustique du verbe altéré
C’est moi l’inquiétude atone
C’est moi l’intervalle entre deux lunes.
Lune pleure, l’autre s’épanche
Eclipse et Lunatique



Dressé comme un gratte-ciel, dans la verticalité du vide
L’horizon donne le vertige…
Les lendemains ne chantent plus.
Décrochez-moi la lune et je traverserai l’impossible !
J’irai d’infinis en infinis sur le fil du rasoir, étendre mes brise-lames
J’irai conquérante aux quatre vents des turpitudes éparpiller mes apparences, enjamber des cabrioles de fou et crucifier la forfanterie de ces temps révolus
ou susurrer sur le bout de mes lèvres le tintamarre rugissant des paroles falotes,
et murmurer tout bas ce qui ne peut être hurlé, le solde de l’entre-deux
Au cœur des déserts urbains.
Au cœur des forces centrifuges
Hommes et Femmes des névralgies sereines
Jamais nous n’atteindrons, ni le but, ni la fin, ni le haut, ni le bas, ni l’ivresse, ni l’ascèse
Nous naviguons à vue - Filles et Fils de Noé -
Entrelacés - Entrecoupés
Entretissés de mots mêlés


Lune chagrin, l’autre espérance
De l’autre côté des miroirs se meure la plainte inversée des lunes en flottaison…
Eclipse et Lunatique, deux êtres funambules, voyagent sans retour
De Lunes de miel en Lunes de fiel.
De Sofia en Utopia
Lune de la sagesse, ici ou là-bas, les rêves se mesurent à l’aune de la démesure.
Mais vain est le passé car nous perdons la foi
Nous avons contrefait les belles utopies. Et vain est l’avenir.
Aux bords des Abymes professent les bienheureux car en Utopia, on clame encore une ère nouvelle et des lunes pour enchanter les lendemains brumeux…


De Lunes de miel en Lunes de fiel.
Eclipse et Lunatique
Voyage sans retour et sous nos pas, l’horizon échancré se dissout dans la liqueur des villes
La carte du temps se cristallise
- Hadès, présent perpétuel, enfer des philosophes, envers des apparences facondes.
Ultime dérivation de nos épopées vitales car aux abords des trous noirs, la gravitation jubile…


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