GERALD FINOT est né le 19 juin 1954 à Quatre Champs près de Vouziers,
là où il habite aujourd’hui, pas loin de la maison de sa mère et de son frère …Son père était maçon .
Il a obtenu un certificat d’études avec mention (Premier du canton se plaît- il à ajouter) et est parti comme apprenti dans la mécanique auto.
De plus loin qu’il remonte, il se voit comme rebelle et marginal.
Mais cet homme qui se dit « désabusé », misogyne nous a reçu très longuement (presque 5 heures !), nous a offert à boire et nous a fait visiter LE JARDIN DES DEUX MONDES .
Il y a du Bodan Litnianski dans cet « anartiste » inclassable, du Richard Greaves aussi !
Dans son jardin des « îlots d’objets »amoncelés dans un équilibre miraculeux. On sent son émerveillement presque enfantin face à ses montées verticales aussi fragiles que solides. La rouille qui s’est déposée sur les objets montre que les constructions sont anciennes.
Elles portent des noms étonnants « La fête foraine », « L’homme qui marche », « La maison des fées », « Vaisseau », « L’arbre le Général » et sont faites de fer à repasser, de boites de conserve, de landau, de sculptures sur bois, de bicyclettes, de bidons, de bouchons de bouteilles, de casques, de plaque d'immatriculation, de marionnettes, d'enjoliveurs, de chaussures, de boites à oeufs ….
Un inventaire à la Prévert n’y suffirait pas bien sûr.
Chaque objet n’est pas là par hasard, chaque objet a une histoire qu’il aime raconter.
Mais cet « arbrutiste »complètement autodidacte est un homme cultivé.
Il cite avant tout Calaferte mais se réclame de Brel, Brassens, Ferré , aime Renaud, Béranger, Thiefaine et Tachan , évoque Picasso, Duchamp.
Il déclame des vers de Victor Hugo, écrit des textes proches de Michaud, récite des poèmes , joue de la guitare.
Il se dit « luciférien », s’intéresse à la numérologie et aux anges rebelles.
Dans sa vie GERALD FINOT a fait plein de petits métiers, il a été marionnettiste, chanteur des rues, ébéniste aussi .
Dans son jardin des accumulations colorées et ubuesques mais aussi des totems noirs ,recouverts d’huile de vidange, donnant l’impression de bois brulés, portent les noms de « Daisy », de « Bathin » mais aussi des totems de couleurs vives , des panneaux écrits en rouge, des citations d’Arthur Rimbaud, d’Hervé Bazin, d’Antoine de Saint Exupéry , de Nougaro, de Chomo …
Il rend hommage aussi avec une de ses installations à Tinguely et à Niki de Saint Phalle .
D’autres sculptures en pierre cette fois s’appellent « Hommage à Zadkine », « Maternité », « Espoir », « Sorcière », « Mécanoïde », « Lilith », « Viking » ou « Cathédrale ».
Au sol juste avant d’entrer dans sa maison les noms qui l’inspirent, on y trouve Raymond Moralès .
GERALD FINOT a beaucoup voyagé, en France surtout et a eu un vrai émerveillement pour les sculptures gigantesques de cet artiste de Port-de-Bouc .Il a fait la route " comme Jack Kerouac" et parle des rencontres qu’il a pu faire. Le voici maintenant « voyageur immobile ».
Véritable cabotin, se livrant pour nous à un one man show passionnant, nous présentant ses lectures du moment, ses textes, les livres de Franz Bartelt où son nom est cité, la page qui lui est consacrée dans " Aux pays d'André Dhôtel" , les articles de journaux qui parlent de lui et nous on l’écoute submergées par tant d’informations, par ce débit qui n’appartient qu’à lui, par son énergie, son enthousiasme .
Au mur de sa maison de très nombreuses cartes postales, des reproductions, des photos de Camille Claudel, de Petit Pierre, de Chomo; deux sculptures de pierre " La Marquise " et " Jubilator" ainsi qu'une grotte salle de bain …
Nous repartons avec un CD de photos prises en 2006 par Matt Bosma , un visteur de passage qui s'est pris de passion pour l'homme et l'incroyable jardin .
Les constructions ont évolué, elles se sont transformées. Suivant les saisons la végétation donne au lieu un aspect différent . Nous reviendrons c'est sûr !
Gérald Finot
6 rue des Vignes
08400 Quatre-Champs
Pour Romain et Laurence ....
Ouah, j'adore. Il faudrait retenir toutes ces adresses où partir sous les ambiances * fantastiques* du rêve.
RépondreSupprimerJ'ai le souvenir d'un improbable mais inoubliable après-midi...
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