LES GRIGRIS DE SOPHIE: CLAUDINE GOUX A LA GALERIE LE COEUR AU VENTRE A LYON ...

Voici un texte écrit en mai 2012 par Bernard Chevassu ....

Écoutez voir…

" « Écoutez voir... » Ainsi l’histoire pourrait-elle commencer, suscitant l’attente d’une suite que l’on serait à loisir libre d’écrire, puis de poursuivre le temps d’une pause peut-être, pour mieux s’en imbiber sans doute.

L’histoire de personnages étranges, ceux de Claudine Goux, échappés de quelque lointaine mythologie dont s’évaderaient des sons en quête d’oreilles complices. Manière d’esquisser une impossible réalité. Animée d’une musique muette qui pourtant dirait tout, elle se dévoile à ceux-là seuls qui savent l’entendre.

L’histoire de corps offerts, ceux de Raâk, dont le désir est à l’image du manque qui nous anime, de ces vides qui ne sont peut-être que « pleins », à l’incandescence sensuelle. Vénus immuables auxquelles le regard s’aheurte pour s’imprégner un instant de cette tendresse qui en émane.

L’histoire d’une re/récréation du monde à laquelle Gérard Sendrey nous convie, que l’on emprunterait par quelque sente discrète, telle une mémoire estompée que l’on (re)découvrirait, enfouie en ces territoires secrets que l’on aborde en silence pour mieux en goûter l’infinie présence.

Trois histoires en somme, qui s’inviteraient autant qu’elles nous inviteraient, faisant leur cette part d’intime que l’on projette en l’autre pour ne point dévoiler la nôtre…"

DU 5 OCTOBRE AU 24 NOVEMBRE

Vernissage et Inauguration de la Galerie, le samedi 6 octobre à partir de 17 heures

27 rue Tramassac

69005 LYON (quartier Saint Georges)

Jean Chatard a écrit un texte très poètique sur le travail de Claudine Goux :

" On le sait bien, Claudine Goux dénoue le temps .

Elle bouge un soleil, quelque part dans l'ivraie et faufile l'instant avant d'incendier tout de l'Amazone

bleue . Elle hisse un totem jusqu'au regard des faons afin de louvoyer en des folies certaines .

Avec un trait de plus elle courbe l'été .

Ouvrez la porte des saisons, colorées, pour tout dire, de rires et de nerfs

d'ombres armées peut être d'amadou !

Ecoutez le steel -band porter ses fruits légers, parfois répercuté sur la couleur ouatée de paquebots anciens, là entre l'aile et le chant, sur l'écho de la nuit, qui range ses collets !

Claudine Goux pose l'avril à ses côtés et danse chaque soir sur les marges de l'arc-en-ciel . Ses oiseaux sont marchands, ses hommes de papier, ses couleurs partagées entre drame et candeur .

Imaginez aussi l'espace d'un instant, un long silence que l'on vêt, que l'on touche du doigt, que l'on nomme ancolie, sur la plage allongée entre le ciel et nous !

Surtout, n'oubliez pas de moudre un peu de vent sur le visage inquiet de l'ennui terrassé, car on ne s'aventure, en ces ombres menues, que porteur de miracle ou voleur de rosée ! "