vendredi 7 décembre 2012

DANIELLE JACQUI ET LE JOURNAL LA CROIX

Où il est de nouveau question de DANIELLE JACQUI ...
Grâce à cette photo mise sur facebook par Hugues Leroy



" Ce que la gare d'Aubagne aurait pu être ...
 Le montage photo graphique avait été effectué par mon ami Bernard Consoloni.
A bien regarder vous pouvez vous apercevoir, que les pièces fabriquées, répondaient exactement aux surfaces à imp
liquer.
Vous comprendrez aussi, que je me suis contrainte justement, à privilégier les nécessités du visuel général, plutôt que de faire des pièces de pur plaisir inventif!
J’avais été jusqu’à compter le nombre de carreaux de même dimension nécessaire pour réaliser par exemple les entourages de portes!
J’avais mesuré la longueur du bâtiment pour réaliser les bandes horizontales qui séparent les portes et les fenêtres!

Changer la nature du projet, why no?
 Encore que, mais il faut tout de même des considérations concernant la réalité du travail de réflexion plusieurs fois, et des efforts consentis pour ce faire!"

 http://www.organugamme.org/

Et un texte de DIDIER MÉREUZE publié cet été dans le journal LA CROIX sur " CELLE-QUI-PEINT":


" Après avoir métamorphosé sa maison en musée vivant de l’art brut, cette septuagénaire autodidacte rêve, pour Aubagne, d’une ultime grande œuvre : son Colossal
Si vous voulez savoir où elle est, comment la trouver, ce n’est pas compliqué. Vous ne pouvez pas vous tromper. Vous prenez l’autoroute qui descend d’Aix à Aubagne, sortez au Pont de l’Étoile, poursuivez, à droite, sur la D 96. Un panneau annonce Roquevaire. Quand vous atteignez le vieux pont, vous savez que vous êtes arrivé.
Encastrée dans une suite de mornes bâtisses, une façade se détache, illuminant la rue de ses mille couleurs. Émaux, peinture, céramique recouvrent entièrement les volets et les murs piqués de petites ailes de moulin à vent…
C’est là, dans cette maison extraordinaire, tout à la fois son havre et son chef-d’œuvre, qu’habite Danielle Jacqui, « celle-qui -peint », comme on l’appelle, mais qui, aussi, sculpte, coud, brode… sans autre formation que son passage, lorsqu’elle était enfant, dans une école adepte de la méthode Freinet.

PRODUIRE SES PROPRES IMAGES AU LIEU D’EN ACHETER POUR LES VENDRE

Le visage serein, le regard pétillant derrière ses lunettes, la vieille dame qui ne fait pas son âge (elle a 78 ans ; elle en paraît dix de moins !) accueille le visiteur sur le pas de sa porte, réjouie de l’effet produit.
« Pour moi, lance-t-elle, c’est la vraie reconnaissance. Cette façade m’a demandé dix ans de travail. J’ai commencé par peindre les volets avec des pots de peinture récupérés. Ensuite, j’ai collé des dessins. »
C’était à l’orée des années 1980. Dix ans après que, brocanteuse insatisfaite de son état (« Il est tout de même plus passionnant de produire ses propres images que d’en acheter pour les vendre !» ), elle s’est mise à « barbouiller » des tableaux, « comme on me l’avait appris, quand j’avais 12 ans. Jamais, je n’aurais pensé qu’ils puissent être considérés comme de l’art ! » Très vite, cependant, ils se vendent. Alphonse Chave, galeriste de Vence, grand spécialiste de l’art brut, lui en achète quatre !

UN IMAGINAIRE EXTRAORDINAIREMENT LIBRE

Certes, toutes ses œuvres ne trouvent pas preneur. Ou bien, c’est elle qui ne se résout pas à s’en séparer. Elle invite à les découvrir à l’intérieur de sa « maison-musée », fabuleux capharnaüm. Ou plutôt caverne d’Ali Baba. Du rez-de-chaussée à l’étage, des centaines de tableaux, draps peints, sculptures, poupées petites ou géantes en broderies, laines, tissus, boutons, morceaux de laiton… emplissent par centaines aussi bien le jardinet que le bureau, les chambres, la cuisine, la salle de bains…
Une véritable caverne d’Ali Baba, aux trésors placés sous le signe d’un art qu’elle ne veut pas « naïf », mais « populaire ». Hors norme dans tous les cas. Témoignant d’un imaginaire extraordinairement libre au point qu’il peut effrayer certains visiteurs. Gnomes joyeux et rigolards, pour les uns, plusieurs de ses personnages sont ressentis, par d’autres, comme de terrifiantes Gorgones.
Ceci explique-t-il cela ? Longtemps, Danielle Jacqui a souffert (et souffre encore ?) d’une « drôle de réputation ». « Certains pensaient que je n’étais pas bien dans ma tête. Quand je me suis mise à peindre ma maison, les gendarmes sont venus ! » Elle ne leur en tient pas rigueur, d’autant, reconnaît-elle, qu’elle a bénéficié d’aides de la Drac et du conseil général pour achever sa façade. La Ville d’Aubagne, elle, soutient la manifestation qu’elle organise, l’été tous les deux ans, depuis 1988 : le Festival international d’art singulier.



UNE FOLIE DOUCE

« Art singulier », une expression que Danielle Jacqui préfère à« art brut – « l’art est singulier ou non. Mieux vaut parler de “singuliers”de l’art ! » Cependant, elle-même se définit par le concept d’« organugamme » . « Il s’attache aux personnes ordinaires – explorateur, chercheur, artiste… – qui se dépassent dans leurs
 limites. »Comme elle l’a fait en se lançant dans l’aventure titanesque du Colossal : une structure monumentale de trente mètres de long, douze de haut, douze de large, avec passages, étage, tours et fenêtres en arrondis… « Une folie douce, du jamais vu, convient-elle. Mais après la maison, je ne pouvais pas faire moins. Je n’allais pas redescendre les marches. »
Elle y travaille depuis novembre 2006 ! À l’époque, la mairie d’Aubagne lui avait demandé de recouvrir sa gare de céramiques. « En découvrant le projet, elle a reculé. À la place, elle m’a proposé d’élever ma propre gare, “la gare Jacqui” ! »
La construction du Colossal aurait dû s’achever cette année. Des dissensions avec la Ville concernant l’emplacement prévu l’ont empêché de démarrer. Pourtant Danielle Jacqui garde espoir. Dans un hangar qui lui sert d’atelier, des milliers de pièces en céramiques sont soigneusement alignées, dessinant les fresques qui habilleront son Colossal. « Elles sont prêtes. Il n’y a qu’à les mettre en place. Le problème, c’est que plus le temps passe, plus j’en crée de nouvelles ! »

À lire : ORGANuGAMME (sic !), catalogue d’exposition rétrospective de Danielle Jacqui, au Musée d’art naïf de Nice. Éd. Nice Musées, 2008."


L'article ...

La réponse de Danielle sur son blog ...




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