lundi 21 janvier 2013

THE MUSEUM OF EVERYTHING BOULEVARD RASPAIL A PARIS


"Il reste encore quelques semaines pour aller visiter  The Museum Of Everything.
 Installé dans une ancienne école du Boulevard Raspail, cette exposition éphémère a déjà séduit 350 000 visiteurs qui ont eu l'occasion de la découvrir à la Tate Modern et chez Selfridges à Londres, au Musée Agnelli en Italie  ou au Garace Centre  pour la Culture Contemporaine à Moscou.
 Réunissant des artistes méconnus, illustrateurs, graphistes, plasticiens, du XIXe siècle à nos jours, The Museum of Everything attise la curiosité des passants qui se demandent s'il s'agit d'un nouveau concept-store ou d'une galerie."







 J'avais été intriguée par les flyers rouges, noirs et blancs puis par le site évoquant un musée ambulant, nomade et original, j'aimais l'idée des œuvres qui circulent, qui viennent à vous avec leur lot de promesses   beaucoup moins celle des "produits" spécialement crées pour l'occasion (les prix pratiqués dans la boutique sont élevés et les produits dérivés nombreux )  :
" The Museum of Everything" est le seul musée ambulant au monde qui présente les œuvres d’artistes non découverts, involontaires et spontanés des 19e, 20e et 21e siècles. Depuis 2009 plus de 350 000 personnes ont visité nos installations à Londres, Turin et Moscou
The Museum of Everything travaille avec les artistes, les conservateurs et les penseurs les plus en pointe du monde. Il a crée une série d'ouvrages,  plusieurs films et sa propre marque de
 produits ."

Il y avait dans tout cela beaucoup de paradoxes, un côté établi, mercantile mais foutraque  aussi et plein de charme ; une date de vernissage qui changeait .... bref j'hésitais entre agacement et totale envie de découvrir de nouvelles œuvres d'Art Brut dans un nouveau lieu .

 Je n'avais pas réussi hélas à me rendre boulevard Raspail avant Noël . Par chance l'exposition itinérante du MUSEE OF ERVERYTHING , devant l'immense succès rencontré, continuant  jusqu'au 24  février, j'ai pu enfin samedi me rendre sur les lieux !

Surprise totale, je pensais trouver une petite exposition sympathique esprit roulotte et artistes peu connus .
Le lieu est gigantesque (une ancienne école catholique et une surface de 1000 m2 ), les oeuvres très nombreuses ( 500 dit la publicité ) accrochées à touche touche (tout ce que j'aime), on retrouve les grands noms de l'Art Brut (la première pièce est consacrée à Darger, mais il y a aussi Aloïse Corbaz, Nek Chand, Bill Taylor, August Walla, William Scott, Emile Ratier, Judith Scott, Alexander Pavlovich Lobanov, Edmund  Monsiel, Joseph Wittlich , Jean Perdrizet, ACM, Guo Fengyi...  .
 Il y a aussi des artistes que je ne connaissais pas Emery Blagdom, Oskar Voll et beaucoup d'autres ...

Il y a des poupées bizarres, des totems (Calvin Black, Hawkins Bolden, William Dawson, Nek Chand)des diatribes religieuses peintes sur des panneaux de bois (Révérend Jesse Howard, William Blayney ) et des palais minuscules (ACM), une pièce entière consacrée à George Widener et à ses chiffres . 
Il y a des tambours et des guitares peints,des camions en tôles colorées,  des oeuvres qui clignotent, toute une pièce réservée à Morton Bartlett avec des mannequins, des coffres de vêtements et de bien étranges et dérangeantes photographies.

Au 2éme étage les machines à guérir d'Emery Blagdon, du Nebraska,  faites "de cuivre, fil de fer, papier d'alu, rubans, perles, pierres magnétiques, combinées avec des peintures abstraites aux cibles concentriques, de façon à générer une énergie électromagnétique pour alléger la douleur et prévenir la maladie."


Mais mon total coup de coeur je le donne  aux sculptures de Calvin  et Rudy Black , au  film incroyable sur un lieu aujourd'hui disparu, l'étrange voix de fausset du créateur est saisissante et à côté de ces drôles de poupées il y a....  un cerf ! 

Le lieu est bien utilisé : Ratier dans les cabines de douches, les sculptures des Black sur une estrade, d'autres œuvres présentées dans des placards, les parquets sont en bois, les peintures désuètes ...

En revanche, car il y a quand même quelques réserves, l'accrochage est parfois un peu confus et on peine à savoir l'auteur d'une œuvre, les photos sont interdites ( les photos qui suivent ont été glanées de ci delà sur internet )et une amende de 1000 euros demandée (j'ai cru à une plaisanterie car il y a un décalage entre l'esprit bon enfant de l'exposition et cette interdiction- rappelons qu'au LAM les photos sont autorisées ! )  , le catalogue est à  un prix exorbitant (80 euros ) et est tout en anglais ce qui est bien dommage car il serait agréable de garder trace des textes passionnants   en français présentés dans les différentes salles, le prix d'entrée n'est pas très élevé mais le site parle de donation ce qui est jouer sur les mots puisqu'un droit d'entrée est bel et bien réclamé .

Le catalogue évoque les œuvres d'Augustin Lesage, Madge Gill, Carlo Zinelli, Morris Hirshfield, Fleury-Joseph Crépin ... je ne les ai pas vues mais tout cela n'a pas réussi à ternir ma visite .

Je suis ressortie enthousiaste et ravie !

Courrez vite visiter THE MUSEUM OF EVERYTHING ! 

Il reste à peine plus d'un mois avant que cette exposition quitte Paris pour de nouveaux horizons  ....









"Attirés par le parcours fléché et la typographie manuscrite, ils entrent en famille  dans ce bâtiment oublié du 7e arrondissement. A l'intérieur, des centaines d'œuvres étonnantes sont réparties sur trois étages, poupées à l'esprit vaudou, aquarelles de petites-filles suicidaires, autels lumineux, gravures gigantesques, constructions en métal recyclé... Orchestré par Marc-Olivier Wahler qui a dirigé le Palais de Tokyo de 2006 à 2012, ce musée d'un genre nouveau " participe à l'expansion de la conscience poétique ". Libérés des filtres habituels qui lui permettent de juger  de la qualité d'une œuvre, les visiteurs sont saisis par surprise. Ne sachant rien des artistes qu'ils découvrent, ils ne disposent plus que de leurs émotions pour décrypter ce qu'ils voient. Une spontanéité rarement expérimentée."
" Dans un autre monde, les choses auraient été simples. On vous aurait présenté James Brett comme un
 « collectionneur d’art brut ». Sauf que s’il y a bien une chose que James Brett n’aime pas, c’est le qualificatif de « collectionneur », en lequel il ne se reconnaît pas : « J’achète depuis dix ans des œuvres qui me plaisent, c’est tout. Et j’essaie de les rassembler pour comprendre ce qu’elles disent. Je n’ai aucune espèce de pensée ou d’arrière-pensée pour le marché de l’art. »
Et l’art brut, ou l’art outsider comme on l’appelle aussi, qui semble innerver son goût ?
« C’est une case. Une étiquette explosive, qu’il faut manier avec précaution. J’ai tendance à croire que chaque fois qu’on taxe un peintre d’art brut, on l’enferme dans une catégorie – celle des déficients, des fous – et que cette case, si elle permet de faire surgir les œuvres, empêche aussi de les voir, de les lire. »
Pour faire voir les œuvres, cet Anglais d’une quarantaine d’années, portant une longue barbe poivre et sel et une élégance pointue, n’a rien trouvé de mieux que de les montrer. La vaste collection personnelle de James Brett circule de façon itinérante depuis maintenant trois ans sous le nom de Museum of Everything. Le Musée de tout, pas un musée de n’importe quoi, à partir du moment où James y voit de l’art."


 "Depuis 10 ans, James Brett collectionne les oeuvres d’autodidactes et d’illustres inconnus. Producteur et réalisateur de clips, l’ami de Nick Cave et Jarvis Cocker aime les artistes de l’ombre. C’est pourquoi il a eu la bonne idée d’imaginer un musée original et nomade pour présenter son impressionnante collection. Se présentant comme un véritable amateur, James Brett veut sortir l’art des galeries feutrées et des musées classiques."
" Depuis bientôt 3 ans, le dandy esthète parcourt le monde avec pour ambition d’offrir un nouvel espace à l’art et aux artistes méconnus. A Paris, c’est dans une ancienne école de 1000 m2 que vous pourrez découvrir les 500 oeuvres qui constituent le cabinet de curiosité de James Brett. De Willem van Genk à Henry Darger en passant par Guo Fengyi, la collection de James Brett regroupe des oeuvres aussi singulières que percutantes allant du XIXè à nos jours. De l’art brut de décoffrage !"



"Quand on le visite, le parcours commence par Henry Darger, par allégeance à celui qui fut le plus obscur et reclus des artistes américains. Le reste de cette expo nomade se décline en une dizaine de salles d’une classe folle, où l’art et l’obsession ne font qu’un. Où des artistes, chaque jour, ont tapé sur un seul et même clou, ont développé une œuvre le plus souvent pour eux-mêmes, sans chercher à avoir de retours du monde de l’art, inconscients de leur génie et laissant tout leur génie dialoguer avec leur inconscient. Ce qui n’enlève rien à l’importance de leurs forfaits.
Un artiste noir américain qui était esclave, un autre qui dormait dans la rue et dont les œuvres ont été retrouvées dans une maison abandonnée, un Autrichien enfermé dans un asile au début du siècle peignant chacun de ses compagnons de cellule, un sculpteur aveugle qui ne fabrique que des appareils photo ou cet ancien scientifique féru de numérologie qui recoupe la présence du chiffre 9 dans les grandes catastrophes du xxe siècle."

Philippe Azoury évoque un musée libre et écrit "« Leur parcours est fascinant, indéniablement, mais cela compte moins à mes yeux que leur travail. C’est pour cela que je suis attaché à ouvrir le parcours du Museum of Everything avec Darger. Pour moi, chacune de ses œuvres est le fragment d’un seul et même tableau constitué en récit, et dont j’essaie, après cinq ans de recherches, de présenter le déroulé narratif. C’est comme ça qu’il faut montrer Darger et c’est comme ça qu’il n’a jamais été montré. »
Cet attachement au déroulé narratif, James Brett le tient de son passé dans la production et la réalisation de clips, à Londres. Il en a gardé des amitiés avec Nick Cave, David Byrne ou Jarvis Cocker qui, comme Damien Hirst ou John Baldessari, ont répondu à son invitation et se sont transformés en curateurs de son musée. « L’idée, c’est le plaisir. Car je continue de tout faire en amateur : on est à deux semaines d’ouvrir et je change encore la date du vernissage, c’est le côté bricolé du truc, la grande liberté de ne dépendre d’aucune institution. » Un amateur qui a fait de son Museum of Everything le plus beau des cabinets."





Museum of Anything
Museum of Anything DR














(LE SITE)

Une vidéo passionnante à regarder:





George Widener: “Typewriter” (Foto von: Courtesy Galerie Susanne Zander, Köln)
© Courtesy Galerie Susanne Zander, Köln -George Widener: “Typewriter”


George Widener: "I Was Born" (Foto von: Courtesy Ricco/Maresca Gallery, NY)
© Courtesy Ricco/Maresca Gallery, NY-George Widener: "I Was Born"

Guo Fengyi (credits: Christoffer Rudquist) (le site)

( en suspension oeuvre d'Emery Blagdon- Le Site) 



© A.C.M., Architecture inachevée. Don de l’artiste en 2003, LaM













William Dawson -le site








 
 MORTON BARTLETT, untitled, c 1950/60 -PHOTO: NICOLAS KRIEF © THE MUSEUM OF EVERYTHING- le site



Sister Gertrude Morgan, 'Untitled', 1966 / © The Museum of Everything






Henry Darger, 'Untitled', c. 1960 / © The Museum of Everything- le site

( Hiroyuki Doi- le site )










(une oeuvre  d'Edmund Monsiel non présentée dans le musée -  LE SITE) 
 

 
 (oeuvres d'Alexander Pavlovich Lobanov non présentées dans le Musée  - LE SITE )

" Leur travail nous parle à tous bien qu'il ne soit jamais adressé qu'à eux même" Annette Messager

  L'ARTICLE du Nouvel Obs

QUELQUES PHOTOS SUR LE SITE "LE BEAU VICE"....

 
LE SITE DU MUSEE

LA LISTE EXHAUSTIVE DES ARTISTES 

SUR CALVIN ET RUBY BLACK 

(cliquer sur tous les liens soulignés - le mot "SITE" qui renvoie aux blogs consultés )





Museum of Everything
14 boulevard Raspail, Paris 7ème
du mercredi au vendredi de 11h à 19h
jusque 20h le samedi et le dimanche  
jusqu'au 24 FEVRIER 2013


 PROLONGATION EXCEPTIONNELLE JUSQU'AU 31 MARS 2013 !
ENJOY !!!! 

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