Le
Collectif Événementiel Art et Handicap (CEAH) met en œuvre Absolument
excentrique. Art brut et singulier contemporain parisien. Après Exil,
présentée au Réfectoire des Cordeliers en 2011-2012, l'exposition montre
une sélection de productions réalisées au sein d'ateliers liés à des
structures médico-sociales. - See more at:
http://www.artpress.com/article/07/10/2013/absolument-excentrique--du-1er-octobre-au-9-novembre-2013--hotel-de-ville--paris/29038#sthash.puIyEZ0p.dpuf
Peut être n'est ce pas un hasard si j'ai retiré du titre de mon article l’appellation " Art Brut" mis en avant par la Mairie de Paris mais l'entreprise est louable, les œuvres touchantes (coup de cœur pour les grands panneaux de Philippe Lefresne) , la scénographie recherchée et il est important de regarder le film qui clôt ce parcours . Plus de 1000 visiteurs par jour et comme toujours pour les expositions proposées à l'Hôtel de Ville la gratuité bien sûr ...
Il ne reste que quelques jours (jusqu'au 9 novembre) pour visiter cette exposition !
" Absolument excentrique, une exposition d’envergure qui rassemble des œuvres pour la plupart inédites, issues de vingt-cinq ateliers de création médico-sociaux et associatifs parisiens.
Absolument excentrique donne à voir au grand public la créativité de plus de 160 artistes en situation de handicap mental et/ou psychique, excentrés du grand art. Ils sont vivants et nous rendent vivants. Ils sont tous absolument excentriques et cela nous enchante.
Absolument excentrique rend également hommage à Marc Ebershweiler, alias MEB.
Cette invitation à la découverte et à ta rencontre est au cœur de ce projet à caractère humaniste, guidé par cette évidence que ce n’est pas de I’art centré sur l’art, c’est de l’art centré sur la vie !
Absolument excentrique est une initiative du Collectif Événementiel Art et Handicap (CEAH, 2011). Il affirme son ambition collective en conviant différents acteurs des domaines de l’art à participer de cet événement pour valoriser avec talent et en synergie un monde hors norme, débordant de toute sa sincérité et de sa générosité."
" Le Collectif Événementiel Art et Handicap (CEAH) met en œuvre Absolument excentrique. Art brut et singulier contemporain parisien. Après Exil, présentée au Réfectoire des Cordeliers en 2011-2012, l'exposition montre une sélection de productions réalisées au sein d'ateliers liés à des structures médico-sociales.
Le concept d’« art brut ou singulier » qui est repris pour présenter
ces œuvres suscite l’incompréhension des acteurs parisiens familiers de
ce genre d’art (comme la Halle Saint Pierre ou la galerie Christian
Berst). Non que ces qualificatifs soient des marques déposées. Il s’agit
de tout autre chose : on replonge précisément dans la confusion dont
était sorti l’art brut. La manifestation, qui se place pourtant sous le
patronage de Jean Dubuffet, réduit, en effet, l’art brut à un art
« produit essentiellement dans des lieux médicaux », ce qui est inexact.
Personne ne nie l’intérêt pour des personnes en situation de handicap de pratiquer des activités artistiques, mais pour quel résultat ? Leur handicap, qui peut être physique ou mental, se définit d’abord comme un statut juridique qui ouvre droit à une prise en charge, dont la pratique d’activités artistiques peut faire partie. Mais celle-ci doit-elle aller jusqu’à l’organisation d’expositions et de manifestations prestigieuses ? Les expositions ou portes ouvertes in situ ne sont-elles pas suffisantes ?
Personne ne nie l’intérêt pour des personnes en situation de handicap de pratiquer des activités artistiques, mais pour quel résultat ? Leur handicap, qui peut être physique ou mental, se définit d’abord comme un statut juridique qui ouvre droit à une prise en charge, dont la pratique d’activités artistiques peut faire partie. Mais celle-ci doit-elle aller jusqu’à l’organisation d’expositions et de manifestations prestigieuses ? Les expositions ou portes ouvertes in situ ne sont-elles pas suffisantes ?
Il s’agirait de permettre aux personnes handicapées d’être reconnues,
mais utiliser l’art pour donner leurs lettres de noblesse aux exclus
semble forcément voué à l’échec. L’art n’est pas un moyen d’intégration
ni même de thérapie. Croire à une intégration sociale par la créativité
artistique, c’est oublier qu’à Paris même, de très nombreux artistes
occupent des squats, vivent dans une grande précarité et sont toujours
en quête de reconnaissance.
On confond trop souvent en France une politique du care, de
l’empathie ou de l’attention portée à l’autre, avec la cure, le soin
spécialisé, qui relève du ministère de la Santé. La maladie mentale
(qu’elle soit curable ou non) et les diverses formes de handicaps
nécessitent qu’une politique soit menée au nom de l’égalité des droits.
Mais le monde de l’art reste celui des valeurs aristocratiques
concurrentielles où prévalent l’argent des amateurs et le talent des
artistes.
Le titre de l’exposition Absolument excentrique est en
décalage avec ce qui nous est montré. L’excentricité des créations d’art
est le plus souvent le fait d’artistes « normaux », qu’ils soient
avides de provoquer ou simplement désireux de remettre en question des
modes de faire usuels et usés, alors que les productions plastiques
faites dans la plupart des ateliers obéissent le plus souvent à un grand
nombre de conventions implicites.
Il serait utile de réfléchir davantage aux conditions de travail
proposées dans ces lieux et à la finalité recherchée, qui n’est sans
doute pas la création d’art. Définissant l’art brut, Dubuffet avait
voulu supprimer la notion romantique d’artiste. Il n’y est pas parvenu.
Faire de la maladie ou du handicap mental les sources d’une création
hors normes est devenu de nos jours un lieu commun, depuis que la folie
de Vincent Van Gogh a été exemplifiée par Antonin Artaud en « suicidé de
la société ». Henri de Toulouse-Lautrec serait-il aujourd’hui considéré
comme un « artiste en situation de handicap » ? Si l’art doit servir à
intégrer des personnes en leur offrant un moyen de reconnaissance, c’est
forcément au détriment de sa part maudite. Le simple fait de montrer au
public le résultat de leurs pratiques artistiques n’ouvre aucun droit
pour ces personnes à une reconnaissance en tant qu’artistes. Les gens
dit « normaux » – ceux qui constituent le public – se contentent de
regarder leurs « œuvres », même médiocres et sans intérêt, mais ils
redoutent de communiquer directement avec elles. Pas question de les
intégrer à leur cercle. Elles restent absolument excentriques."
Claire Margat
Le Collectif Événementiel Art et Handicap (CEAH) met en œuvre Absolument excentrique. Art brut et singulier contemporain parisien. Après Exil, présentée au Réfectoire des Cordeliers en 2011-2012, l'exposition montre une sélection de productions réalisées au sein d'ateliers liés à des structures médico-sociales.
Le concept d’« art brut ou singulier » qui est repris pour présenter
ces œuvres suscite l’incompréhension des acteurs parisiens familiers de
ce genre d’art (comme la Halle Saint Pierre ou la galerie Christian
Berst). Non que ces qualificatifs soient des marques déposées. Il s’agit
de tout autre chose : on replonge précisément dans la confusion dont
était sorti l’art brut. La manifestation, qui se place pourtant sous le
patronage de Jean Dubuffet, réduit, en effet, l’art brut à un art
« produit essentiellement dans des lieux médicaux », ce qui est inexact.
Personne ne nie l’intérêt pour des personnes en situation de handicap de pratiquer des activités artistiques, mais pour quel résultat ? Leur handicap, qui peut être physique ou mental, se définit d’abord comme un statut juridique qui ouvre droit à une prise en charge, dont la pratique d’activités artistiques peut faire partie. Mais celle-ci doit-elle aller jusqu’à l’organisation d’expositions et de manifestations prestigieuses ? Les expositions ou portes ouvertes in situ ne sont-elles pas suffisantes ?
Personne ne nie l’intérêt pour des personnes en situation de handicap de pratiquer des activités artistiques, mais pour quel résultat ? Leur handicap, qui peut être physique ou mental, se définit d’abord comme un statut juridique qui ouvre droit à une prise en charge, dont la pratique d’activités artistiques peut faire partie. Mais celle-ci doit-elle aller jusqu’à l’organisation d’expositions et de manifestations prestigieuses ? Les expositions ou portes ouvertes in situ ne sont-elles pas suffisantes ?
Il s’agirait de permettre aux personnes handicapées d’être reconnues,
mais utiliser l’art pour donner leurs lettres de noblesse aux exclus
semble forcément voué à l’échec. L’art n’est pas un moyen d’intégration
ni même de thérapie. Croire à une intégration sociale par la créativité
artistique, c’est oublier qu’à Paris même, de très nombreux artistes
occupent des squats, vivent dans une grande précarité et sont toujours
en quête de reconnaissance.
On confond trop souvent en France une politique du care, de
l’empathie ou de l’attention portée à l’autre, avec la cure, le soin
spécialisé, qui relève du ministère de la Santé. La maladie mentale
(qu’elle soit curable ou non) et les diverses formes de handicaps
nécessitent qu’une politique soit menée au nom de l’égalité des droits.
Mais le monde de l’art reste celui des valeurs aristocratiques
concurrentielles où prévalent l’argent des amateurs et le talent des
artistes.
Le titre de l’exposition Absolument excentrique est en
décalage avec ce qui nous est montré. L’excentricité des créations d’art
est le plus souvent le fait d’artistes « normaux », qu’ils soient
avides de provoquer ou simplement désireux de remettre en question des
modes de faire usuels et usés, alors que les productions plastiques
faites dans la plupart des ateliers obéissent le plus souvent à un grand
nombre de conventions implicites.
Il serait utile de réfléchir davantage aux conditions de travail
proposées dans ces lieux et à la finalité recherchée, qui n’est sans
doute pas la création d’art. Définissant l’art brut, Dubuffet avait
voulu supprimer la notion romantique d’artiste. Il n’y est pas parvenu.
Faire de la maladie ou du handicap mental les sources d’une création
hors normes est devenu de nos jours un lieu commun, depuis que la folie
de Vincent Van Gogh a été exemplifiée par Antonin Artaud en « suicidé de
la société ». Henri de Toulouse-Lautrec serait-il aujourd’hui considéré
comme un « artiste en situation de handicap » ? Si l’art doit servir à
intégrer des personnes en leur offrant un moyen de reconnaissance, c’est
forcément au détriment de sa part maudite. Le simple fait de montrer au
public le résultat de leurs pratiques artistiques n’ouvre aucun droit
pour ces personnes à une reconnaissance en tant qu’artistes. Les gens
dit « normaux » – ceux qui constituent le public – se contentent de
regarder leurs « œuvres », même médiocres et sans intérêt, mais ils
redoutent de communiquer directement avec elles. Pas question de les
intégrer à leur cercle. Elles restent absolument excentriques.
Claire Margat
(Ingrid Baumier-la natation)
(Stéphanie Edeau- l'araignee)
( Sylvie Collin - Bleu-2009)
(Philippe Lefresne -Jean-Paul Belmondo -2013 )
(Ces photos appartiennent aux artistes et ne sont pas libres de droit)
Hôtel de Ville de Paris
12 Rue du Parc Royal
75003 Paris
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12 Rue du Parc Royal
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Hôtel de Ville de Paris
12 Rue du Parc Royal
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12 Rue du Parc Royal
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*** Le Collectif Événementiel Art et Handicap (CEAH)
*** DES PHOTOS SUR LA FLÂNEUSE ( et une vidéo)*** D'AUTRES PHOTOS
(cliquer sur les liens)
Entrée libre
Tous les jours sauf dimanche et jours fériés de 10h à 19h
*** Portes ouvertes et exposition vente
ESAT et CAJ Ménilmontant
40 rue des Panoyaux
75020 Paris
le vendredi 6 décembre de 10H à 20H et le samedi 7 décembre de 11H à 18H30
renseignements : 01 47 97 80 62
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