samedi 14 décembre 2013

MAHJOUB BEN BELLA ET SA COULEUR INCANTATOIRE A L'HOSPICE COMTESSE A LILLE

Je connais MAHJOUB BEN BELLA depuis de nombreuses années ...
J'ai eu l'immense bonheur d'être invitée dans son atelier.
Je ne pouvais hélas être présente pour le vernissage de " LA COULEUR INCANTOIRE" mais j'ai pu ce week end partir à la découverte  de cette superbe exposition  !
A NE PAS MANQUER !









" Lille : à l’hospice Comtesse, Ben Bella, maître polyphonique

"L’alignement des grands formats dans la salle des malades de l’hospice Comtesse explose littéralement. Évocations de la musique de jazz, références aux grands maîtres – Picasso et Guernica, Goya et le Tres de Mayo, Delacroix et les Femmes d’Alger –, d’autres encore, plus sobrement nommées Triptyque, Traces noires ou Rouge.

La couleur est ici omniprésente, joyeuse et généreuse, « incantatoire » dit le titre de l’exposition. Peinture concertante, symphonique, polyphonique que celle de Mahjoub Ben Bella, en ce sens où elle relève d’un foisonnement comme certaines pages de Stravinski ou de Charlie Parker dont il est très familier quand il travaille. C’est-à-dire tous les jours. Pour sa première exposition lilloise – l’affaire paraît étonnante mais c’est ainsi, « une erreur désormais rectifiée ! », souligne Bruno Girveau, directeur du palais des Beaux-Arts –, Mahjoub Ben Bella a investi quasiment tous les espaces de l’hospice Comtesse (sauf la chapelle et la cour), seule manière pour Delphine Rousseau, commissaire de l’exposition, de se sortir de l’épineuse question du choix. « Mahjoub nous a ouvert son atelier, ses dizaines de cahiers de dessins, et on s’est retrouvé bien gênés » souligne, amusée, la jeune conservatrice, chargée des collections du XXe siècle au palais des Beaux-Arts.

Une production phénoménale. Peut-être, comme il le confie en arpentant l’hospice Comtesse, est-ce l’attitude qui lui reste de son statut de jeune immigré débarqué en France au milieu des années soixante où « tu devais être constamment sur la brèche, attentif à ce qui pouvait se présenter : si tu n’y étais pas, ça t’échappait ». Produire pour survivre.



Les grands formats sont assez récents, les gravures, aquarelles et dessins présentés dans les salles à l’étage parfois plus anciens. Des univers différents : abstraction lyrique pour les huiles, monde de la Méditerranée pour les aquarelles et les arts graphiques, l’enfance en Algérie, l’hommage à sa mère (le signe qu’elle traçait sur le pain avant de le cuire dans le four du village).

Mahjoub Ben Bella ne déteste pas confier qu’il laisse « ses tripes travailler ». Mais ce côté animal, cette graphie « en dilatation permanente », comme le souligne Delphine Rousseau, ne doit pas masquer le constat que rien, dans sa peinture, n’est laissé au hasard. « Tout est très structuré, organisé, serré, on peut facilement trouver les axes de construction dans ses toiles. » Par contre, chacun insiste là-dessus, Ben Bella le premier, les graphies qu’on pense déceler n’ont aucune signification, c’est une pure invention de l’artiste qui joue de sa liberté de réinterpréter constamment un langage qui lui est propre. Cette rétrospective de Lille – à croiser avec l’exposition présentée à Roncq – montre tous les chemins d’un artiste qu’on peut penser familier, en proximité, continue de révéler, quand on sait y regarder de près, des facettes méconnues."
JEAN-MARIE DUHAMEL pour LA VOIX DU NORD




 (Signes noirs -2006)



" Installé à Tourcoing depuis 1975, toujours inspiré par ses origines algériennes, Mahjoub Ben Bella a reçu un enseignement artistique dans les écoles des Beaux-Arts de Tourcoing et de Paris. Après la rétrospective « Mahjoub Ben Bella, Musique et couleur des signes. Peintures de 1990 à 2010 », que lui a consacré le MAMA, Musée d'Art Moderne et contemporain d'Alger à l’été 2012, le Musée de l’Hospice Comtesse est heureux de présenter la première exposition personnelle consacrée à l’artiste à Lille, rassemblant des oeuvres de Mahjoub Ben Bella jamais montrées au public.

L’exposition dévoilera une soixantaine des dernières peintures de l’artiste. Richesse chromatique, force du geste, diversité des motifs et des signes et variété des formats, les œuvres réalisées ces dernières années sont autant de traces d’une période de plein épanouissement artistique et de recherches thématiques, ponctuée d’hommages à quelques chefs d’œuvres de l’histoire de l’art. Mahjoub Ben Bella est plus connu du public pour ses peintures que pour ses dessins, qu’il pratique cependant depuis ses débuts. C’est dans la seconde partie de l’exposition que la richesse de cette impressionnante collection d’aquarelles conservées dans des carnets ou sur feuilles libres se révèlera, permettant d’apprécier la grande maîtrise technique de l’artiste ainsi que son sens délicat de la couleur."



 ( Demoiselles d'Avignon d’après Picasso -2012 -détail)


 (Tiraz- 1975)

 (Hommage à Nelson Mandela- 1987)


 (Château blanc cageot -2011)


 (Mort de Sardanapale(bis) d'après Delacroix -2012 -2013)



 ( Avec Souhir -2013)


 ( Traces noires -2011)


 ( Quatre masques -2004)




( Hommage à Roberto Matta -  1984 et Hypergraphies -1980)


(Sacre du printemps - 2012)


 (Traces X - 2006)

 (photo de l'artiste extraite du catalogue)

( dessin d'un enfant dans le livre d'or)



Jusqu’au 12 janvier
le lundi de 14 h à 18 h, du mercredi au dimanche de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h
au musée de l’Hospice Comtesse
32, rue de la Monnaie à Lille.
03 28 36 84 00.

LE SITE DU MUSÉE

A noter : Une autre exposition dédiée à l’artiste se tient à Roncq du 13 octobre au 15 décembre 2013, réunissant une soixantaine d’œuvres, peintures sur bois, sculptures et totems réalisés entre 1976 et 2010. L’exposition est présentée aux Anciennes Ecuries, 2 rue de la Latte à Roncq.



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