mardi 22 avril 2014

JEAN-MICHEL CHESNE, PIERRE AMOURETTE ET SYLVIE ERRARD-DOUILLARD A CARQUEFOU

Pierre Amourette, Jean-Michel Chesné et Sylvie Errard-Douillard  ont été jusqu'au 13 avril les invités de l'Espace d'Exposition des Renaudières à Carquefou.
Une exposition que j'ai eu la joie de voir le dernier jour seulement  avec l'impossibilité de vous donner l'envie d'une visite  ...
Les expositions de Carquefou sont toujours réussies et valent le déplacement !

Les deux premières salles  étaient réservées à Pierre Amourette et Jean-Michel Chesné, dont j'avais  bien souvent croisés les  Maternités, Vierges à l'enfant délicates et mystérieuses et  les dessins dentelles  du second dans mes différents périples . Une salle entière consacrée  aux  dessins  noir et blanc de Sylvie Errard-Douillard, jeune artiste nantaise.

" Pierre Amourette nous présente des piétas en céramique, délicatement modelées, aux robes abondantes ciselées de glaçures vertes, bleues, jaunes. Jean-Michel Chesné travaille le dessin, des "dentelles" réalisés à l'encre blanche sur fond d'encre de Chine noire. On y retrouve des animaux, des personnages et des êtres hybrides issus de son imaginaire "composite". Reprenant le mythe de la caverne de Pluton, Sylvie Errard-Douillard nous présente des personnages qui tentent de se libérer d’un écrin plutôt oppressant."






Pierre Amourette
Sculpture en céramique
Pierre Amourette est né à Jersey en 1947. Il embrasse une carrière d'instituteur. Parallèlement, il démarre dans les années 80, un travail dans la pierre puis sculpte le bois. Puis la terre et la céramique s'imposent naturellement à lui et deviennent même une nécessité intérieure pour l'artiste.



Ainsi naissent de ses mains d'homme puissant mais attentif, de délicates maternités, de troublantes et mystérieuses piétas. Ce sont des pièces délicatement modelées, aux robes abondantes ciselées de glaçures vertes, bleues, jaunes qui habillent d’une grâce inattendue ces féminités. Il s’agit là d’un travail sensible sur la matière, et sur les visages.

Une œuvre singulière, un bouquet de beauté.


 




« Je ne suis pas catalogable et même si mes œuvres peuvent s'apparenter au domaine de l'iconographie religieuse, elles n'ont pas de visée conceptuelle. Elles sont un point de départ, un refrain, le début d'une histoire qui passe d'un lieu à l'autre et que chacun est libre d'écrire. J'avoue en revanche que j'apprécie qu'on puisse penser que mes œuvres ont déjà traversé les siècles, heureux d'imaginer qu'elles vont pouvoir en traverser de nouveaux. C'est ma manière à moi d'exorciser le temps et d'avoir une prise sur le devenir, et ça me va très bien ».








Jean-Michel Chesné
Dessin à l'encre
Né à Paris en 1959, Jean-Michel Chesné crée depuis plus de 30 ans. C'est en effet au début des années 80, après des études d'agriculture, qu'il se passionne pour l'art. Mais sa visite au Palais du Facteur Cheval à Hauterives en 1992 sera un véritable choc. Cela orientera définitivement son goût vers l'Art Brut et aura une incidence radicale sur son travail à tel point qu'en 1997, parallèlement à ses productions graphiques, il entame la construction d'un petit édifice au fond de son jardin. Une sorte de grotte-chapelle qu'il recouvre de mosaïques ainsi que les murs adjacents et ceux de la cour.



Vers 2008, son travail a pris une tournure particulière. Il s'agit de dessins qu'il appelle lui-même "dentelles" réalisés à l'encre blanche sur fond d'encre de Chine noire. On y retrouve des animaux, des personnages et des êtres hybrides nés de son imaginaire "composite". Une mythologie personnelle issue de l'accumulation d'images glanées depuis quelques décennies.

Des références et des influences très diversifiées : arts ethniques, dessins tribaux, certains contes et légendes.



D'autres thèmes plus personnels sont intégrés dans les compositions:

- le thème du double ou la gémellité.

- l'hybridation de personnages ou d'animaux.

- le thème de la matrice, de la gestation.

On notera l'omniprésence de la nature avec des animaux plus ou moins réalistes cohabitant dans une végétation luxuriante.

Une sorte de paradis perdu où trônent parfois fièrement des déités couronnées, des dignitaires coiffés.

De ces silhouettes émane une vibration, tension dynamique entre le noir et le blanc.

Les contours très découpés, très sinueux montrent des êtres statiques ou animés dont l'intérieur organique ne contrarie pas la grâce de l'ensemble.

On est là en présence d'un peuple fantasmagorique de créatures inquiétantes et séduisantes à la fois, émergeant du plus profond de l'artiste dans cet état particulier, entre concentration et rêverie.









« J'aime mieux dire que mes créations sont hors normes et je préfère me définir comme un créateur, un artiste outsider qui, dans un univers luxuriant, explore le mélange des genres jusqu'à créer sa propre mythologie. »



 
(Vous pourrez retrouver cette oeuvre de juin à octobre dans le cadre de l'exposition " Mycelium" proposée par Laurent Danchin à Auberives)



Sylvie Errard Douillard
Dessin au fusain et à l'encre de chine

Artiste nantaise, Sylvie Errard Douillard développe depuis quelques années une oeuvre singulière, toujours en recherche de nouveaux supports, de nouvelles écritures.

Elle nous présente aujourd’hui deux séries de travaux au fusain. La première série intitulée «Dans la caverne» fait écho au mythe de la caverne de Platon. La seconde série «Fleurir» est un hymne à la nature protéiforme.



« Après les Beaux-arts, je me suis enfermée dans mon appartement, afin de faire quelque chose pour moi, surtout pas dans le but d’exposer. J’ai essayé diverses techniques, et j’ai commencé les fusains.



J’avais de vieux papiers que m’avait donnés mon père. Ils dataient du temps où il était professeur technique dans la marine. Ce papier avait la particularité d’avoir en bas de la feuille une grille, et un avertissement : ne pas tracer dans cette partie. C’était parfait pour lâcher prise et c’est ainsi que j’ai commencé à projeter mon inconscient sur le papier. J’ai appelé cette série de fusains «Dans la caverne», en écho au mythe de la caverne de Platon.



Ce que j’en ai retenu, c’est que dans ce mythe, des hommes vivent dans une caverne, ils ont peur d’en sortir. Ils ne voient du monde extérieur que des ombres, sur lesquelles ils font des projections.



Un homme plus courageux va sortir, être ébloui par la lumière extérieure, et découvrir le monde réel. Il se trouve libéré de ses peurs. Il retourne dans la caverne pour éclairer ses compagnons qui refusent de le croire…»

Elle a exposé  en 2011 au Hang-Art à Saffré (44).







LE BLOG DE JEAN-MICHEL CHESNE 

LE SITE DE PIERRE AMOURETTE

UN LIEN VERS SYLVIE ERRARD-DOUILLARD 

( cliquer sur les liens)

Merci à Chantal Giteau pour ses expositions magnifiques, son accueil toujours si sympathique et les textes de cette exposition ...

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