dimanche 28 septembre 2014

LE JARDIN DE RENE ESCAFFRE A ROUMENS




























Et pour accompagner mes photos aujourd'hui un texte écrit par Jean-Louis Bigou en novembre 2013 et découvert sur son blog " De l'art improbable aux jardins insolites dans l'Aude et les environs" :


Le monde selon René


" Dans le monde de René Escaffre, le temps s'est arrêté. Tous les habitants du village, se sont donnés rendez-vous dans son jardin, devant sa maison pour être immortalisés. Ils sont tous là, figés dans le ciment, chacun dans son rôle, dans sa fonction immuable, comme au temps d'avant. Le maçon, truelle à la main, monte un mur de briques (un autoportrait?) la fileuse file du bon coton, la gaveuse d'oies gave ses oies à cœur joie, le forgeron forge et le régisseur chapeau sur la tête, accompagné de son   chien, surveille son petit monde. Le facteur tend une lettre à une petite fille, qui joue au cerceau. Sous un arbre, un couple de retraités, assis sur un banc, elle tricote, lui regarde le temps passer. Le laboureur laboure avec ses bœufs, la vache, fraîchement repeinte, nourrit son veau et le meunier essaie de faire avancer son âne. Un paysan et sa femme, vont au marché vendre leur chèvre et un canard dans un panier. Une femme tire de l'eau d'un puits, une autre lave son linge, une troisième cuisine dans un chaudron.  
Tout est pour le  mieux dans le meilleur des mondes de René. Chacun est à sa place et rien ne bouge.
Faut dire que chez René, on est maçon de père en fils depuis plusieurs générations. Et depuis sa disparition en 2008, c'est son fils, maçon lui aussi (6 ème génération) qui entretient l’œuvre paternelle et la repeint régulièrement.
En dehors de l'enclos réservé à son petit monde d'autrefois, mais toujours devant la maison, c'est le côté exotique de René qui s'exprime. On y voit un cerf grandeur nature, une biche, un lion à l'air patibulaire mais presque et une girafe (d'après Mme Escaffre) à sa taille de naissance. Légèrement à l'écart un éléphanteau semble un peu perdu.
Adossée à la maison, une belle sirène, les seins nus, une main levée  vers le ciel et l'autre posée sur un parchemin, apporte une touche de mystère à l'ensemble. Ses aréoles sont en forme de coeur, mais c'est son fils qui a ajouté ce détail, ce n'est pas l’œuvre de René.
C'est à l'âge de 60 ans, après la retraite, que René, comme beaucoup d'artistes autodidactes, s'est mis à créer avec du grillage et du ciment, son petit monde, que l'on peut voir en plein centre du village, à Roumens dans le Lauragais."

LE BLOG DE JEAN-LOUIS BIGOU

( cliquer sur le lien)



RENE ESCAFFRE A ROUMENS (HAUTE GARONNE-31)
Au cœur du village
Visible de la route 


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