Été 2013 à Essaouira nous visitons les différentes galeries de la ville et découvrons un peintre que je ne connaissais pas BABAHOUM ...
Coup de cœur immédiat pour cet artiste qui, à 70 ans, s'est mis à dessiner sur des cartons d'emballage récupérés, des scènes de la vie quotidienne.
La simplicité des dessins de BABAHOUM est désarmante et vraiment émouvante, les hommes se mêlent aux animaux sans aucune perspective et avec une naïveté magnifique .
Grande joie aujourd'hui d'apprendre que la Galerie Six Elzévir propose une exposition BABAHOUM !
Il ne reste que deux jours pour admirer une cinquantaine d’œuvres (l'exposition se termine en effet le 12 octobre !)
Voici quelques visuels envoyés par Philippe Saada qui, je l'espère, vous donneront envie d'une visite ou d'une acquisition !
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT !
Voici aussi le texte que Pascal Guignard a écrit pour présenter cette exposition :
Et voici mes photos prises cet été là ....
" On pourrait croire qu'il n'a jamais quitté son village et ses collines arides plantées d'arganiers cruels et intouchables. Certes, il peint avec une splendide simplicité toutes ces scènes de la vie quotidienne, le souk, la caravane, les chèvres dans les arbres, les faiseuses d'huile, les paysans au travail et tous les animaux, mais il peint aussi ce que son imaginaire lui dicte et qu'il ne voit pas ou n'a peut être jamais vu, des créatures étranges, des murs de grande ville derrière des tentes, des lutteurs mais est ce bien des lutteurs ? Ici un paysage immense et fleuri, là un lac poissonneux dans une oasis fraîche et paisible, cette étonnante peinture qui ne connaît aucune perspective et qui force le poète à voir la mer dans le ciel, entraînant le spectateur dans un merveilleux voyage à la rencontre d'un monde dur mais chaleureux, où des vieillards édentés ronchonnent sur des ânes impassibles en agitant leurs cannes pour s'assurer le respect des femmes qui travaillent et des enfants qui se moquent . Babahoum utilise le bic pour ses dessins et l'aquarelle pour ses couleurs, une aquarelle sombre plus ou moins diluée dont il a le secret, il travaille souvent sur des cartons d'emballages récupérés, sa technique ne lui permet pas d'aller au delà du plat mais lorsque sa tête "s'envole" et que sa main frémit, ce qui jaillit alors est le plus pur et le plus vivant des trésors de l'art naïf et populaire. Déchaussez- vous et acceptez humblement l’hospitalité paisible et sans fards de la peinture de Babahoum ..."
LE SITE DE LA GALERIE
(cliquer sur le lien)
Six Elzévir
6 rue Elzévir. 75003 Paris
JUSQU'AU 12 OCTOBRE !
DE 12h à 20h le 11
ET DE 12h à 19h le 12
Merci à Michel Leroux pour l'annonce !
Merci à Philippe Saada pour son accueil !
Et pour terminer cet article trois superbes photographies de Babahoum
(photos Philippe Saada)
Coup de cœur immédiat pour cet artiste qui, à 70 ans, s'est mis à dessiner sur des cartons d'emballage récupérés, des scènes de la vie quotidienne.
La simplicité des dessins de BABAHOUM est désarmante et vraiment émouvante, les hommes se mêlent aux animaux sans aucune perspective et avec une naïveté magnifique .
Grande joie aujourd'hui d'apprendre que la Galerie Six Elzévir propose une exposition BABAHOUM !
Il ne reste que deux jours pour admirer une cinquantaine d’œuvres (l'exposition se termine en effet le 12 octobre !)
Voici quelques visuels envoyés par Philippe Saada qui, je l'espère, vous donneront envie d'une visite ou d'une acquisition !
A DÉCOUVRIR ABSOLUMENT !
Voici aussi le texte que Pascal Guignard a écrit pour présenter cette exposition :
Babahoum
de Mogador
Didon, la reine de Carthage, fonda un
port sur la côte des Chiadmas, au débouché de l’oued Ksob. Une
ville s’y étendit. Devant le port les Portugais érigèrent un
fort. Puis les Français entourèrent Mogador de murailles à la
façon de Vauban. Enfin les Marocains la reconquirent. Ils
l’appelèrent al-Suwayra (qu’on transcrit parfois Essaouira).
Là où les anciens Phéniciens étaient
venus pour fabriquer la pourpre du roi Juba, un vieux ferrailleur,
un jour, alors qu’il avait atteint l’âge de soixante-dix ans, se
mit à peindre. Il regarde ce qu’il a fait. Il est très embarrassé
par les images que ses mains ont produites. Il va au souk. Il montre
ses dessins dans les échoppes, disant : « C’est mon
neveu qui a fait ça. »
Un an après : « C’est moi
qui les ai faits. Vous en voulez d’autres ? »
Il s’appelle Babahoum.
J’aime ce nom. En français ce nom
évoque la dégringolade irrésistible. C’est l’origine chaotique
du monde. Le mot grec CHAOS signifiait jadis « bouche
ouverte ». En hébreu c’est le TOHU-BOHU.
Babahoum est né à une trentaine de
kilomètres du port d’Essaouira, avant la guerre, sur le bord de
l’océan Atlantique, dans un village entouré d’arganiers. Il a
vingt ans lorsque le sultan obtient l’indépendance. Le Maroc est
érigé en royaume. Il quitte le village. Il fuit les travaux
agricoles. Il se rapproche d’Essaouira, il tire sa carriole, il
devient ferrailleur. Puis c’est la brocante. Il approvisionne les
marchands du souk de tout ce qu’il ramasse un peu partout.
Plus tard, pendant plusieurs années, il
s’occupe d’un pressoir à olives actionné par un dromadaire.
Il y a trois époques dans l’oeuvre de
Babahoum. Dans un premier temps le « roi de la récup »
dessine avec des Bic noir, rouge, vert, au verso de feuilles usagées
qu’il a mises de côté. Ou encore sur les revers vierges de
notices d’entretien. On lit par transparence : « Un pays
ami est gouverné par le président Bourguiba. » Ou encore :
« L’Allemagne est un pays spécialisé dans les appareils
d’optique. »
Dans un deuxième temps il abandonne le
verso des feuilles imprimées et choisit des cartons d’emballage
plus épais. Babahoum détoure d’un trait plus épais les
silhouettes avec un feutre noir. Il les sépare les unes des autres.
Il passe un peu de gouache pâle à l’intérieur des formes qu’il
a cernées.
Très peu de couleurs pures - délayées
mais pures - bleu, jaune, marron, rose.
Dans un troisième temps, c’est du
vrai papier, c’est de l’aquarelle.
Son sens de la mise en page est inné,
impérieux, immédiat, absolu. C’est la première chose qui m’a
immobilisé quand Philippe Saada m’a entraîné dans le souk de
Mogador, dans les boutiques étroites, obscures, où il exposait.
Babahoum emplit l’espace de figures qui ne se touchent pas, sans
ombre, posées de plus en plus loin les unes des autres, qui
irradient. Aucune perspective ne les assemble ni ne conflue. Tout est
frontal, tout est équilibré, tout est tranquille, tout fait
silence.
Les chèvres sont dans les arbres.
Les vieillards agitent leur canne vers
le ciel.
L’espace se peuple d’ânes, d’oasis,
de canards, de puits, de souks, de tisserandes, de tapis, de
palmiers, de murailles sombres.
Des scènes anciennes, plus ou moins
inspirées par celles qu’on peut lire dans l’Ancien Testament et
dans les sourates du Coran, reviennent, se réinterprètent, ou
s’évadent. La baleine de Jonas dévore une barque. Le serpent se
retourne contre le buffle. La gazelle s’effondre dans le sable.
En 2014 il ne parle plus. Mohamed
Babahoum est hospitalisé pour une pneumonie. Il vit entre l’hôpital
et la maison de son fils. Il n’arrête pas pour autant de dessiner,
d’avancer sa main sur la page, de peindre.
Ici, à la galerie SIX ELZEVIR, c’est
la première exposition de Babahoum, du 7 au 12 octobre 2014.
Vernissage le mercredi 8 octobre de 18 heures à 22 heures.
" On pourrait croire qu'il n'a jamais quitté son village et ses collines arides plantées d'arganiers cruels et intouchables. Certes, il peint avec une splendide simplicité toutes ces scènes de la vie quotidienne, le souk, la caravane, les chèvres dans les arbres, les faiseuses d'huile, les paysans au travail et tous les animaux, mais il peint aussi ce que son imaginaire lui dicte et qu'il ne voit pas ou n'a peut être jamais vu, des créatures étranges, des murs de grande ville derrière des tentes, des lutteurs mais est ce bien des lutteurs ? Ici un paysage immense et fleuri, là un lac poissonneux dans une oasis fraîche et paisible, cette étonnante peinture qui ne connaît aucune perspective et qui force le poète à voir la mer dans le ciel, entraînant le spectateur dans un merveilleux voyage à la rencontre d'un monde dur mais chaleureux, où des vieillards édentés ronchonnent sur des ânes impassibles en agitant leurs cannes pour s'assurer le respect des femmes qui travaillent et des enfants qui se moquent . Babahoum utilise le bic pour ses dessins et l'aquarelle pour ses couleurs, une aquarelle sombre plus ou moins diluée dont il a le secret, il travaille souvent sur des cartons d'emballages récupérés, sa technique ne lui permet pas d'aller au delà du plat mais lorsque sa tête "s'envole" et que sa main frémit, ce qui jaillit alors est le plus pur et le plus vivant des trésors de l'art naïf et populaire. Déchaussez- vous et acceptez humblement l’hospitalité paisible et sans fards de la peinture de Babahoum ..."
LE SITE DE LA GALERIE
(cliquer sur le lien)
Six Elzévir
6 rue Elzévir. 75003 Paris
JUSQU'AU 12 OCTOBRE !
DE 12h à 20h le 11
ET DE 12h à 19h le 12
Merci à Michel Leroux pour l'annonce !
Merci à Philippe Saada pour son accueil !
Et pour terminer cet article trois superbes photographies de Babahoum
(photos Philippe Saada)
Bonjour, je suis un habitué d'Essaouiraparce que je possède la bas une petite maison;
RépondreSupprimerUn jour dans la Galerie Dangard ou il exposait et ou le propriétaire FredericDangard l'a repéré mafemme voit ses tableaux et tombe sous le charme? Depuis nous avons une dizaine de tableaux soit en =france soit dans notre maison d"eassaouira . Un jour je décide de le rencontrer et j'ai eu la chance qu'il l'accueille chez lui. Mon but était de faire un petit film sur lui. Malheureusement l'interprete que j'avais emené avec moi nous a completement brouillé les pistes . Je n'ai pu tiere que quelques minutes utiles sur son inspiration et aussi j'ai un passage sur sa main qu dessine et c'est tres emouvant.J'habite à lyon c'est bien dommage parce que je me serai précipité.