mercredi 8 juillet 2015

LE MUSEE DE L'INSOLITE DE LORIOL SUR DROME


"Le personnage est unique ! 
Si vous visitez son musée de l'insolite, vous découvrirez un cabinet de curiosités invraisemblable. 
En prime, vous apprendrez tout de la vie du maître des lieux né, au milieu des années 1920, à Montélimar, d'un père... fabricant de nougat. Jusqu'ici rien d'original ! Sortant du nougat, Max devint peintre et voyagea, vécut à l'étranger, vécut à Paris, rencontra moult personnes célèbres ou non célèbres et engrangea cette collection qu'il partage aujourd'hui avec le public.
 Si comme peintre, il n'a qu'un sujet - la femme - comme collectionneur il est éclectique !
 Près de 10 000 pièces excentriques, inventaire à la Prévert, sont exposées dans une dizaine de salles : pipes anciennes, instruments de gynécologie, bagues de cigare, boites d’allumettes, affiches, bidets, , instruments de musique rares, épinglettes, art africain, affiches anciennes, objets humoristiques, objets personnels ayant appartenu au président Émile Loubet…
 La principale curiosité reste toutefois l’homme, Max Manent, qui accompagne votre visite dans son imaginaire et son passé. Le musée abrite aussi l’œuvre du maître et... son propre cercueil recouvert, comme d'un crucifix, du corps d’une femme, les bras en croix. La boucle est bouclée."














Un texte de  Clarisse ABATTU publié dans le Dauphine.com pour accompagner mes photos :

« L’insolite ? C’est toute chose inattendue. »
Max Manent maîtrise le sujet sur le bout de sa canne. Montilien d’origine et de cœur, il est devenu Loriolais lors de son installation en 1979 dans une belle demeure de la Grande Rue. Depuis, plus de dix pièces sont dévolues à la présentation de ses trésors. À 87 ans, il n’y a pas un jour où il n’en foule les marches pour en respirer cette odeur si particulière qu’ont les souvenirs. « J’ai eu la chance de commencer à voyager très jeune, vers les 15 ans, c’était rare à l’époque. » Des pérégrinations qui lui ont permis de réunir des collections hétéroclites. « Ce sont des pièces que j’ai ramassées de droite et de gauche », d’où ce musée de l’insolite dont il ouvre la porte, sur demande, aux curieux.

« Tout est à vendre sauf moi ! »
La visite commence par ses tableaux, car l’homme est artiste. Comment en aurait-il pu être autrement… « J’ai eu ma période bleue, verte et là c’est la période brune ». Des œuvres qu’il met en vente ? « Bien sûr que j’en vends, j’ai bien essayé de vivre d’amour et d‘eau fraîche… Mais ça ne marche pas », ajoute-t-il en riant. « Ici tout est à vendre… Sauf moi ! » Et il y en a du choix. Des centaines de milliers d’objets en tous genres, dont beaucoup dorment encore dans les cartons et autres cachettes secrètes. Des peaux de panthères et des papillons cobras cohabitent avec des photos en noir et blanc de femmes d’un autre siècle : « Elles ont été ramenées par mon père. Ben oui, elles ont les seins à l’air les Africaines, mais là-bas c’est normal et en France aussi maintenant. » Une pratique qui est loin de lui déplaire, nous en saurons d’avantage un peu plus tard. Les univers se côtoient, se bousculent comme celui du cinéma avec ses photos de starlettes ou ces bras et jambes articulés, vestiges de la guerre de 14-18.

La salle aux 1 000 crucifix
Autant de collections, autant d’histoires. « Voici un appareil acoustique d’un mètre de long utilisé dans un couple lorsque l’un était dur d’oreille et faisait lit à part. » On découvre aussi 10 000 à 12 000 bagues de cigares à l’effigie d’Hitler et Staline notamment. Et un violon à corps de femmes. « On dit que celui qui en joue fait pleurer d’amour la femme qui est à ses côtés. » Pas de démonstration, on le croit sur parole. Passage par un hommage appuyé au Montilien Émile Loubet, président de la République avec un baldaquin de porte qui lui a appartenu, entr’autres objets.
« On ne me donne que des bricoles. Le problème des musées privés c’est que les gens craignent que les dons ne soient revendus… Au contraire, mon musée me coûte de l’argent, je fais ça par passion et mes enfants ne veulent pas prendre ma suite. » Justement, en parlant de dernières volontés, entrée dans la salle aux 1 000 crucifix où trône son cercueil orné de silhouettes de femmes. « Je voudrais que ce soient des femmes aux seins nus qui me transportent jusqu’à ma dernière demeure. Et j’ai déjà des volontaires ! » Ultime provocation qui, dans cet univers, ne sonne finalement pas si insolite que ça…"

L’envie de sauver ces objets -les objets de l’ordinaire, du quotidien ou de l’inutile- de l’oubli pour en faire une œuvre d’art et la visite par l’artiste lui même font de cet endroit, un lieu attachant et unique.


28 Grande Rue 26270
 Loriol-sur-Drome

LE LIEN


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