Tout d'abord il y a eu le flyer tout particulièrement réussi avec le lumineux dessin de Patrick Chapelière.
Et puis un remarquable lieu d'exposition avec de belles salles et un grand salon en rotonde muni d'immenses miroirs permettant aux Lacoste d'être vus de tous côtés.
Enfin les œuvres, principalement celles de deux collectionneurs : Michel Leroux et sa collection "Art Obscur" et Michel Basset mais aussi des oeuves appartenant aux artistes.
De très belles peintures, de superbes sculptures, de très beaux dessins, parfaitement mis en valeur.
Un monde fou en ce samedi de vernissage et la présence bien réelle de la plupart des artistes. Le plaisir des rencontres ajoutant au plaisir de voir .
A noter aussi des cartels pour chaque artiste, indispensables pour connaitre le parcours de chacun .
Bref un très bel accrochage, une exposition à ne pas manquer !
"Vous connaissez Robert Tatin ?
Venez découvrir également les œuvres de Cahoreau, Cerisier, Chapelière, Fillaudeau, Girard, Hubert, Lacoste, Le Cour, Lorand, Monchâtre, Nitkowski, Paillard, Reumeau, Rigal, Robert, quinze autres créateurs originaux!
Ces artistes autodidactes, appelés aussi « Singuliers », « Bruts », « Naïfs » ou encore « Hors-les- Normes », sont présentés par l'association CNS 53 (Création Naïve et Singulière en Mayenne) au Musée-école de la Perrine"
Antoine Rigal
Jean-Louis Cerisier
Jacques Reumeau
Patrick Chapelière et Yvonne Robert
Cénéré Hubert
Yvonne Robert
Noël Fillaudeau
Alain Lacoste
Antoine Rigal
Marc Girard
Gustave Cahoreau
François Monchâtre
Noël Fillaudeau
Robert Tatin
Alain Lacoste
Marc Girard
Cénéré Hubert
Serge Paillard
Patrick Chapelière
Yvonne Robert
Gustave Cahoreau
Noel Fillaudeau
Stani Nitkowski
Patrick Le Cour
Joël Lorand
Robert Tatin
Pour accompagner mes photos aujourd'hui le texte que Michel Basset a écrit pour le catalogue :
ART BRUT, ART NAÏF, ART SINGULIER.
Et pourtant, même dans ce domaine aussi vaste, aussi varié, aussi multiple, aussi insaisissable qu’est l’univers de la création plastique, nous autres qui ne sommes que langage, [L’homme est un être parlé (J. Lacan)… et parlant.] sommes condamnés au sens en nommant toutes ces réalités. C’est ça ou le chaos.
Il convient donc d’essayer de clarifier le sens de toutes ces appellations et, si possible, d’en justifier la pertinence. Malheureusement, dans notre pays, préciser une notion, tenter de délimiter le champ de chacun de ces concepts, c’est encore trop souvent fabriquer quelques boîtes bien solides, aux contours bien délimités et aux volumes parfaitement clairs. Le flou, l’imprécis, l’indéterminé, l’incertain, l’approchant, le tangent doivent être bannis. Le travail de cet artiste dans la case art brut, celui-là dans la cellule art singulier, ce troisième dans le casier art naïf. Inutile de vous préciser que cette manière de procéder est source de querelles sans fin. Querelles non dénuées d’ailleurs d’arrière-pensées économiques. Un exemple : actuellement l’art brut a le vent en poupe. Oh ! la brise est encore légère mais tout de même : la dernière exposition d’art brut à la Maison Rouge (Paris) a rencontré un beau succès. Et les œuvres des auteurs historiques d’art brut sont maintenant cotées à des prix très élevés. Il n’est donc pas sans importance d’être reconnu sous cette appellation et cela se fait, le plus souvent, grâce au pouvoir de marchands peu scrupuleux.
Plus féconde me semble
être une autre manière de procéder pour approcher ces trois mouvances.
Soit un triangle équilatéral imaginaire dont chaque sommet représente vraiment
l’œuvre archétypale : l’une de la création brute,
l’autre de l’univers singulier, la troisième de l’invention naïve. Cette
mise en place étant faite, il est alors possible de placer, au mieux de
notre sensibilité, chaque œuvre à qualifier sur cette surface du
triangle : Ce travail-là est plutôt naïf, celui-ci très
proche du brut, ce troisième réellement singulier, etc. Cette manière
de procéder a le mérite d’éviter ces jugements inutilement trop rigides.
Il ne nous reste plus
maintenant qu’à qualifier, ici un peu rapidement, ces trois concepts
archétypaux que nous avons placés, par commodité, aux trois sommets du
triangle. Leurs créateurs ont tous une caractéristique commune et c’est
la seule : Ils sont tous autodidactes et,
de plus, produisent des œuvres en un style à nul autre pareil.Ajoutons
que beaucoup ont eu une vie très difficile avec, très souvent, une ou
plusieurs ruptures d’ordre social et/ou psychologique. Ceci expliquant
peut-être cela.
L’artiste naïf, lui, est
en admiration devant la nature ou les scènes un peu extraordinaires de
la vie courante (une fête, un mariage, une fanfare…) Contrairement à
tous les artistes, le naïf essaie de reproduire la réalité mais, faute
de formation technique, échoue dans sa tentative et, malgré lui, crée un
univers plastique digne d’intérêt. Dans cette exposition, Yvonne Robert
est très près de l’artiste naïf (regardez ses personnages.) mais,
contrairement à celui-ci, s’autorise à écrire une ou deux phrases sur
l’œuvre elle-même. C’est une singulière et non une naïve proprement
dite.
L’auteur
d’art brut, lui, ne sait pas qu’il crée une œuvre, ne fait pas ‘’du
beau’’, ne montre pas son travail et, bien évidemment, ne vend pas.
(Très souvent son travail n’est découvert… et commercialisé qu’après sa
mort.) Il crée sans cesse et, s’il ne le fait pas, s’effondre
psychologiquement (Soyons quelque peu incorrects, c’est l’art des
personnalités ‘’perturbées’’.) Son travail doit être approché non pas en
prenant comme critère la beauté plastique, mais doit être regardé sous
l’angle du mystère. Ici, Gustave Cahoreau est quasiment un artiste brut.
Voilà plus de quarante ans qu’il répète inlassablement, tous les jours,
des heures durant, pratiquement le même dessin… qu’ensuite, il lui
arrive de détruire. Mais pourquoi fait-il cela ? Que cherche-t-il à
dire, à faire ? Il y a quelque chose de fascinant dans le travail de ces
auteurs d’art brut et cela, d’ailleurs, d’autant plus que l’on connaît
la vie de ces personnages si particuliers. Regardez aussi ici le travail
de Serge Paillard. Mais que cherche-t-il dans ces univers minuscules,
ce singulier très proche de l’art brut ?
Le créateur singulier,
lui, s’invente un univers plastique en ne tenant compte que de son
propre imaginaire. Contrairement à nombre de peintres amateurs ou
professionnels, il ne peut être rattaché à aucune école reconnue. Il ne
refuse pas de montrer son travail et vend ses œuvres sans difficultés.
Malheureusement, très souvent, lui aussi a une personnalité singulière
et parfois un contact avec autrui qui n’est pas toujours des plus
faciles. Dans cette exposition, Alain Lacoste et Joël Lorand sont
vraiment des singuliers dont l’importance est reconnue par nombre
d’amateurs de notre pays et d’ailleurs. (Lausanne, Londres, New-York.) Chacun
développe un style tout à fait original, qu’on ne peut confondre avec
aucun autre. Voyez aussi, ce retour à l’enfance que l’on devine dans les
maisons, nimbées d’un peu de mystère, de Jean-Louis Cerisier.
Hélas, il faut bien le
dire, la mode aidant, nombreux sont les créateurs se réclamant de l’art
singulier, mais beaucoup de leurs travaux ne présentent que peu
d’intérêt.
Enfin, il convient de ne
pas passer sous silence cette éternelle mais fort légitime
revendication de tous les créateurs. Aucun ne supporte d’être reconnu
dans la filiation d’une mouvance ou d’une école. Pour le dire un peu
brutalement, tous ressentent leur style comme unique. Bref, aucun
n’accepte d’être nommé c’est-à-dire classé. Et nombre s’en ressentent
profondément humiliés. A peine certains vont-ils reconnaître avoir été
influencés voire seulement encouragés par tel ou tel de leurs pairs, et
encore seulement au début de leurs travaux. (Faut-il le préciser :
l’auteur d’art brut, lui qui ne sait même pas qu’il fait œuvre, est
étranger à la querelle.) A mon avis, celle-là n’aura pas de fin. Tout en
sachant parfaitement que son essai d’analyse n’épuise en rien l’œuvre,
le commentateur classera et le créateur protestera…"
CNS 53 " CRÉATION NAÏVE ET SINGULIÈRE EN MAYENNE"
SERGE PAILLARD ET LES GRIGRIS
YVONNE ROBERT ET LES GRIGRIS
JOËL LORAND ET LES GRIGRIS
PATRICK CHAPELIÈRE ET LES GRIGRIS
ROBERT TATIN ET LES GRIGRIS
FRANÇOIS MONCHATRE ET LES GRIGRIS
GUSTAVE CAHOREAU ET LES GRIGRIS
NOËL FILLAUDEAU ET LES GRIGRIS
LA MAYENNE ET LES GRIGRIS
ALAIN LACOSTE ET LES GRIGRIS
JEAN-LOUIS CERISIER ET LES GRIGRIS
LA COLLECTION "ART OBSCUR"
(cliquer sur les liens)
10 allée Adrien Bruneau
Musée-école de la Perrine
53000 Laval
Entrée libre
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