dimanche 8 mai 2016

PHILADELPHIA WIREMAN DANS "LES VISAGES " DE JESSE KELLERMAN

DANS "LES VISAGES " DE JESSE KELLERMAN est évoquée une incroyable découverte, celle des oeuvres de celui qu'on appela PHILADELPHIA WIREMAN :

" Certains d'entre vous jugeront sans doute mes actes moralement répréhensibles. Avant de me condamner, pensez à cela : il est arrivé très souvent qu'une œuvre soit livrée au public à l'insu de son créateur et même contre son gré .
Le grand art exige un public; le lui dénier, voilà qui est immoral. Il suffit d'avoir lu un seul poème  d'Emily Dickinson pour en convenir .
Et puis on ne peut pas dire que les précédents manquaient. Prenez par exemple le cas du célèbre Wireman, le nom donné au créateur d'une série de sculptures en ferraille trouvées dans les poubelles d'une contre-allée de Philadelphia en 1982. Je les ai vues, c'est à vous donner le frisson : des milliers d'objets de récupération-cadrans de montre, poupées, boites de conserve-entortillés dans des tours et des tours de gros fils de fer . Personne ne connait l'identité de l'artiste ni ses motivations. On n'est même pas sur que ce soit un homme . Et tandis que la question de savoir si ces objets étaient conçus dés le départ comme des œuvres d'art reste à débattre, le fait qu'ils aient été retirés des ordures semble indiquer assez clairement qu'ils n'étaient pas destinés à la consommation publique.
 Ce doute n'a pourtant pas empêché les galeries de vendre ces pièces à des prix exorbitants; ni les musées des quatre coins des États Unis et d'Europe de montrer des expositions et les critiques de commenter le caractère "chamanique" ou "totémique" des œuvres et de spéculer sur leur similarité avec les grigris des guérisseurs africains . Ça fait beaucoup de blabla, d'argent et d'agitation générés par quelque chose qui était à deux doigts de finir à la décharge sans le regard aiguisé d'un passant anonyme.
Le fait est que, en créant ces objets, Wireman n'avait réalisé qu'une partie du travail et je dirais même une petite partie . Il avait fabriqué des choses. Il fallait ensuite des marchands pour transformer ces choses en art ."



















UN LIEN

SUR LE SITE DE LA FLEISHER OLLMAN GALLERY 


SUR WIKIPEDIA

(cliquer sur les liens)

The Philadelphia Wireman est le nom qui a été donné à un artiste américain d'art brut inconnu qui a réalisé environ 1 200 petites sculptures en fil de fer. Elles ont été trouvées dans la rue, dans des sacs et des cartons, par un étudiant à Philadelphie en 1982.
On ne sait rien de l'auteur ni de ses motivations, mais on pense que les pièces ont été abandonnées après sa mort. Elles évoquent l'art africain et ce fait ainsi que le quartier où elles ont été trouvées amènent certains commentateurs à penser que l'artiste était afro-américain
Les œuvres ont été données à la Fleisher-Ollman Gallery par l'étudiant qui les a trouvées. Il s'agit pour l'essentiel de sculptures en fil de fer à l'exception de quelques dessins abstraits qui rappellent tout à la fois Mark Tobey et J.B. Murry. Pour réaliser les sculptures, l'artiste a étroitement enserré de fil de fer des morceaux de plastique ou de journaux, des emballages, des noix, des pièces électriques, des pièces de monnaies et divers autres objets. Sur la base de ces matériaux, les sculptures ont été datées des années 1970
La collection a été montrée pour la première fois en 19854 et a depuis beaucoup circulé, aux États-Unis, au Contemporary Arts Center de Cincinnati, au San Jose Museum of Art, au Pittsburgh Center for the Arts, au Museum for African Art et au American Folk Art Museum de New York, mais aussi en Europe, au Musée d’Art Brut de Lausanne. Onze pièces sont également détenues par le LaM en France


Photos trouvées sur Google - Collection de sculptures du Philadelphia Wireman au LaM


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