" A l'origine et au commencement de tout, il y a Pierre, l'auteur et l'artiste.
A l'issue et au bout de tout il y a Pierre, l'artiste et l'auteur.
Entre ces deux temps, des histoires d'amitié, de fidélité, d'échanges, de coups de main et d'outils au service du rêve.
L'un burine, l'autre encolle, elle tapisse, il coud, elle agrafe, il assemble, elle noircit, il soude, il photographie, elle encourage, il gratte, elle visse....
Toutes et tous embarqués dans l’aventure de PIERRE DELLA GIUSTINA, démiurge de ses rêves, alchimiste de ses gestes et de son regard forgés à l'histoire des femmes et des hommes"
"La chapelle Sainte-Anne héberge de curieuses créatures, monumentales ou à taille humaine, les oeuvres du peintre Pierre Della Giustina. Cette exposition, inaugurée le samedi 9 septembre 2016 en présence du maire d’Arles et de nombreux élus, a été conçue par l’association Originart. Son président, Philippe Hamant, a rappelé l’importance de l’œuvre de Pierre Della Giustina pour l’existence même de l’association, qui s’est donnée pour objet de promouvoir l’art brut. Après avoir accueilli des œuvres de l’artiste dans des expositions collectives, c’est la première fois que la ville d’Arles et Originart l’invitent comme seul exposant.
Les sculptures, émouvantes dans le contraste qu’elles manifestent entre entre leur grâce, leur humanité et les matériaux qui les composent (débris de métal, de bois, de plastique), voisinent avec des gravures, des bas-reliefs et des photos de Christian Guy, qui retrace en images la préparation de cette exposition. L’artiste a d’ailleurs tenu à remercier ses amis auvergnats qui l’ont aidé tout au long de la réalisation des œuvres et de l’installation dans la chapelle. Toute une chaîne d’amitié qui, du Puy-de-Dôme à Arles, a insufflé l’élan vital à ces géants de bois brut."
"Travailler sur le vide, créer de la légèreté et de la dynamique"
L'artiste sera de permanence à l'exposition le samedi 1er octobre et le dimanche 2 octobre
Le journaliste Jean-Marc
Laurent a eu la chance de rencontrer l'artiste dans son atelier avant cette grande exposition :
"Du capharnaüm de la maison-atelier de Pierre Della Giustina à
Saint-Rémy-sur-Durolle (Puy-de-Dôme), sortiront dans deux mois les
grandes sculptures singulières de l’exposition de la chapelle
Sainte-Anne, à Arles.
Pierre Della
Giustina pousse loin l'art du recyclage. La matière première de ses sculptures
et tableaux provient des déchets, rebuts industriels et bennes de récupération.
Mais beaucoup de ses œuvres ont elles-mêmes eu plusieurs vies.
À l'image de
ces grandes toiles classiques où le laser nous révèle plusieurs versions
superposées, les compositions de Pierre Della Giustina portent la trace de
toutes leurs tentatives. Les portraits de toreros que l'on voit actuellement
dans son atelier étaient des gravures de corps de femmes il n'y a pas si
longtemps.
Dans une
autre pièce le géant qui est en train de trouver sa forme est né du buste de
l'empereur, devenu L'homme en marche. « Je démolis ou alors je recycle ce que
je ne vends pas », justifie le plasticien.
Dans le
bourg de Saint-Rémy-sur-Durolle (Puy-de-Dôme), les pièces d'habitation et
d'atelier de Pierre Della Giustina se confondent. Comme dans les sculptures qui
s'invitent dans tous les espaces, de la cave au grenier en passant par la cour,
l'exploration du bâtiment dévoile les strates de son occupation, depuis
l'atelier de coutellerie originel. En une dizaine d'années d'activités sur
place, Pierre Della Giustina a cependant pas mal brouillé les pistes en
stockant ici les coulées colorées de l'usine de plasturgie voisine, là une
collection de fonds de pots de peinture sauvée de la déchetterie, et là encore
un ensemble de sommiers métalliques piqués par la rouille.
Depuis
quelque temps, les visiteurs réguliers ont pu remarquer une tentative
d'organisation dans cet entassement, dans le contenu comme le contenant, en
recyclage permanent.
L'explication
se trouve dans le salon, dans la maquette de la chapelle Sainte-Anne d'Arles
(Bouches-du-Rhône). Pierre Della Giustina rêve en modèle réduit des grandes
pièces qu'il installera à la rentrée dans la grande nef de l'édifice,
transformée en espace d'exposition.
« C'est un
lieu impressionnant, qui peut devenir écrasant », remarque l'artiste.
Pierre Della
Giustina utilise les multiples niveaux de son atelier pour faire avancer
parallèlement la quinzaine d'œuvres qui constitueront le socle de son
exposition. « Jusqu'au bout je les toucherai, retoucherai », prévoit-il.
Pierre Della
Giustina n'a pas de certitudes. Sinon celle d'avoir défendu peut-être plus
longtemps qu'il n'aurait dû une vision radicale de l'art et de la vie. « J'ai
beaucoup détruit, reconnaît-il. Quelques œuvres ont été sauvées, parce que je
les avais vendues. »
Les doutes
de Pierre Della Giusta sont lisibles dans tous les aspects de ses œuvres en
chantier. Les matériaux, les techniques sont tressés dans des assemblages qui
dégagent déjà une force évidente. Le tronc d'un châtaignier, un crâne de veau
badigeonné de jaune crucifié sur un lit de ressorts, des tôles entrelacées, des
papiers cousus… qui n'en finissent pas d'être démontés et réassemblés.
Dans ces os
peints, dans ces cruxifictions on reconnaît les cicatrices de Barcelo. Ces
personnages, ces chats, ces chiens, la puissance de ces matières évoquent
Rebeyrolle. Et du sol au plafond l'âme de Jean Dubuffet plane.
La rencontre
avec les textes de Dubuffet a bouleversé le parcours et la vie de Pierre Della
Giustina, un jour à la bibliothèque du Centre Pompidou. « Une rupture de ban »,
confie-t-il. Doté d'un patronyme d'artiste italien du Quattrocento qui aurait
pu tracer sa voie, le gamin des Martres-de-Veyre était bien parti pour faire
carrière dans les arts déco. Quand Dubuffet et le mouvement contestataire CoBrA
l'ont fait bifurquer au début des années 1980 vers la Fabuloserie, à Dicy dans
l'Yonne, temple de l'art brut. Quelques années à rafistoler la collection
d'Alain Bourbonnais et remettre en marche l'étonnant manège de Petit Pierre
scelleront sa vocation d'« homme du commun à l'ouvrage », selon la formule de
Jean Dubuffet."
JUSQU'AU 8 OCTOBRE - PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
D'AUTRES PHOTOS
L'ARTICLE DE JEAN-MARC LAURENT
LE SITE DE L'ARTISTE
( cliquer)
( photo Christian Guy )
Pierre Della Giustina
4, rue de l’hôtel de ville
63550 Saint-Rémy/Durolle
4, rue de l’hôtel de ville
63550 Saint-Rémy/Durolle
Tél.: 04 73 94 39 01
Merci Patrick Michel pour cette belle idée de visite !
nous nous sommes croisés à arles? voir mon blog...bises
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