mardi 15 novembre 2016

KARL BEAUDELERE A OUTSIDER ART FAIR PARIS 2016


J'avais parlé de lui sur les Grigris, j'avais manqué son exposition à Chartres en aout 2015 et joie immense  j'ai retrouvé le fabuleux travail de KARL BEAUDELERE à OAF cette année !

C'est la Galerie Hervé Courtaigne qui proposait une belle mise en valeur des œuvres de notre artiste masqué préféré !
Des dessins au mur et un book somptueux aux très nombreux dessins : un régal !

Françoise Monnin avait , elle aussi, écrit sur cet artiste dans le n°125 du magazine Artension :
«  Il n'est pas de plaisir plus doux que  de surprendre un homme en lui donnant plus qu'il n'espère  »  : Lorsque Charles Baudelaire écrit ces mots, dans le «  Spleen de Paris  », il n'imagine pas combien un dessinateur marseillais – né 98 ans après la mort du poète parisien – puisera dans de telles phrases la force de sublimer l'existence. Et de devenir un artiste. Ô combien étonnant.  »
KARL BEAUDELERE est donc "né à Marseille, il a été restaurateur de meubles, brocanteur et agent de sécurité. Autodidacte et sans le sou, il aime le mystère, la voyance et Baudelaire dont il emprunte le nom. Un jour  il a commencé à dessiner, traquant son visage encore et encore, avec son stylo-bille. Exercice imposé, exercice répété, patiemment, dense, avec ses distorsions, son étrangeté. De la douceur en tension, des milliers de traits rouges, bleus, verts, noirs. Drôles d’oeuvres. "

KARL BEAUDELERE fait partie des artistes sélectionnés pour exposer à la Biennale Internationale d'Art Sacré à Lyon à l'automne 2017.
Et en 2017, huit œuvres de Karl BEAUDELERE entrent dans la Collection de l'art brut de Lausanne (Suisse).

Qu'on se le dise ! 







 "Je voulais ne garder que les traits des formes, construire des sortes de squelettes. J'ai d'abord copié des images mais elles n'étaient jamais asses précises. Alors je me suis regardé dans une glace, suspendue sous ma mezzanine, près de ma table, comme un cocon. Mon premier autoportrait a été celui d'un extra terrestre. Avec une antenne. Pour signifier  : Je suis là mais je ne fais pas partie de vous. Je suis autre."





 « j’ai feuilleté les Fleurs du mal, c’est peut-être exacerbé mais son histoire, sa création, c’est dans la douleur, et c’est aussi mon histoire, mon vécu, les traumatismes de ma vie ».




" Karl aime le mystère, la voyance, l'astrologie et la numérologie, qui lui permet d'échafauder des corrélations entre lui et... Baudelaire ".








 














 

 

 Dominique Cozette a écrit en mars 2015 un texte que KARL aime beaucoup : 

"Qui se cache sous ces étranges masques ? Un artiste pas comme les autres, qui s’efface pour mieux s’incarner. Et comment mieux s’incarner qu’en se portraitisant à l’infini. L’infini du chiffre 8, son chiffre peut-être, adepte qu’il est de la numérologie. Mais aussi l’infini du trait de ses stylos bille dont il remplit les grandes feuilles de ses carnets de croquis, sortes de gribouillages emplissant peu à peu les blancs, surlignant les traits déjà faits pour créer les noirs, imprimant un itinéraire de courbes et de cercles qui, magiquement vont composer une tête. Et quelle tête !
La sienne ? Non. Celle de Karl Beaudelere, son nom d’artiste. Ces immenses faux autoportraits « gribouillés » de façon saisissante le représentent en somme très peu. Ils donnent l’image d’un homme âgé alors qu’il vient d’avoir cinquante ans. Mais son visage — qu’il dévoile sans problème dans la vie courante — son allure, son style cuir-punk et sa voix enjouée le classeraient plutôt parmi les jeunes quadras.
Pourquoi le masque ? Parce qu’un jour , il a repris la vie de Charles Baudelaire là où elle s’était arrêtée. Comme il le dit dans une vidéo, « je suis re-né à travers lui qui est peut-être moi ». Et comme il me le dit en riant « je suis un peu schizo, je ne sais pas si je suis sa réincarnation, je ne sais pas si je suis son entité, je ne sais pas si je suis Charles Baudelaire mais quand je porte ce masque, vous parlez à Baudelaire, ou plutôt à KX17, sa réincarnation ».
A part ça, rien que du très normal, l’homme est direct, chaleureux et gai. Derrière lui, un portrait grand format, au stylo bille comme tous les autres mais entouré de fleurs aux couleurs vives. Parce qu’il avait rêvé qu’il ferait un portrait aux fleurs. Sinon, il continue de dessiner juste la tête qu’il voit dans son miroir, qui n’est pas forcément la sienne puisqu’elle change tous les jours. Et qui n’est pas forcément entière car il n’y a plus de place sur la page.
Au départ était le street art, le pochoir, pour remplir ses insomnies, dues à son grand chagrin d’amour. Puis il se mit au Bic et comme il était fauché, il a acheté des sacs de stylos au rabais dans un bazar à six sous. Heureusement que ce ne furent pas des feutres car ceux-ci s’effacent avec la lumière et le temps. Le stylo, c’est du costaud, du durable. De l’impressionné impressionnant.
Karl Beaudelere n’a pas la vision de ce qu’il va faire. De ce que ça va donner. De ce qu’il veut rendre. Il commence toujours par un œil. Et sa main tourne sur la page. Parfois ce sont plutôt des traits que des courbes, alors il dit qu’il fait du mikado. Le tout est de ne pas rater la dernière ligne droite ou ronde : s’il se plante pour mettre un dernier éclat dans le regard, si l’œil se ternit, c’est le dessin entier qui est fichu. Pas moyen de rattraper. Pas de repentir possible, on n’est pas dans la peinture.
 Chez lui, que du grand format. Il est dans le geste ample, il faut que la bille se balade, qu’elle prenne ses aises sur les grandes étendues blanches, qu’elle ait le loisir d’aller, venir, passer, repasser encore.
Sa première œuvre, la rouge ci-dessous, est, avec les fleurs, atypique, car non seulement la tête semble posée sur un semblant de cou, mais encore elle est ornée. Notre Dame de la Garde, la belle Marseillaise qui a accompagné sa vie, a scellé ses premiers pas d’artiste. Et quelques vers du grand poète en ont composé le décor.
 L’artiste avoue ne pas savoir dessiner. Il est autodidacte, n’a suivi aucune méthode, n’a copié aucun savoir faire, il ne sait exprimer son art que selon cette technique qui tient de la mission impossible. Il lui faut en moyenne un mois pour réaliser un portrait. Alors comment fait-il pour que ses traits de Bic donnent autant de finesse et de modelé à ses œuvres ? Comment ne perd-il jamais confiance, comment n’a t-il pas la tentation de zébrer ou de sabrer les visages ?"


KARL BEAUDELERE SUR FACEBOOK

COZETTE VIDE SA PLUME

KARL CHEZ ARALYA 

UNE VIDÉO

UNE AUTRE

Galerie Hervé Courtaigne
 53 rue de Seine 
75006 Paris  ICI

(cliquer)

ET DU 24 NOVEMBRE AU 23 DÉCEMBRE 
A LA GALERIE HERVE COURTAIGNE A PARIS 





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