Voici aujourd'hui sur
les Grigris l'exceptionnel hommage qu'Alain Golomb a rendu à son, à notre
très cher Laurent Danchin, le mardi 17 janvier, dans une église pleine à
craquer.
Et pour accompagner ce texte deux photomontages réalisés par Apolline Lepetit d'un Laurent au Royaume de Chomo .
J'ai eu la chance pendant vingt-cinq ans d'être un ami de Laurent et je voudrais dire en quelques mots ce qu'il représente pour moi.
D'abord une énorme puissance de travail. Il n'arrêtait jamais de penser, de parler, d'écrire, de se lancer dans de nouveaux projets. Ah ses milliers de petites fiches de papier recyclé griffonnées au crayon Bic noir ! Sa main automatique transcrivait tout. Conversations téléphoniques. Pensées attrapées au vol. Au réveil. Aux feux rouges. Les mots repos,vacances ne faisaient pas partie de son vocabulaire. Ne parlons pas du mot retraite, qui le faisait bondir !
Ce n'est pas ici le lieu pour détailler sa bibliographie complète mais elle est impressionnante. Articles, conférences, entretiens, émissions de télévision, de radio, expositions, vidéos. Et des livres. Sur Artaud, Dubuffet, Chomo, L'art Brut... Des livres qui comptent et vont rester.
Laurent a travaillé jusqu'au bout. A l'hôpital puis à la maison de soins palliatifs, il continuait d'une voix affaiblie mais avec une mémoire et une acuité intacte à poursuivre ses projets, à donner ses instructions comme un général alité entouré de son fidèle état-major.
J'aurais aimé avoir un prof comme lui et j'envie les quelques milliers d'élèves qui ont eu un pédagogue de cette envergure. Sa règle d'or : ne jamais s'ennuyer à son propre cours. Faire feu de tout bois. Surprendre. Pratiquer la digression. Sa parole était riche, rigoureuse et sensible, vivante, passionnante. Il clarifiait sans appauvrir. Il savait mêler la fulgurance et l'anecdote, la profondeur et les petites choses qui font si bien saisir les grandes.
Ce qui nourrissait cette parole, c'était sa prodigieuse curiosité. Pour les idées, pour les œuvres, mais surtout pour les gens. Il était toujours ouvert à la rencontre. Celle des artistes comme celle du premier venu. Le correspondant inconnu à qui il répondait longuement. L'épicier du coin, l'aide-soignante, le taxi kabyle avec lequel il philosophait joyeusement tout en allant à sa séance de chimio.
C'était un homme affamé d'humanité, un surdoué de l'amitié. « Ce beau mot d'amitié, disait-il, qui est la forme la plus désintéressée de l'amour et qui est ma seule religion. » Même débordé, même sur cinquante projets à la fois, il avait l'art de garder le contact, d'entretenir les liens, de fédérer les talents. Avec son grand ami Jean-Luc Giraud, il a créé Mycelium, ce réseau d'artistes invité, comme son nom l'indique, à champignonner gaiement. Pour changer de métaphore, Laurent a passé sa vie à construire des ponts. Relier, c'était sa religion.
Il ne gardait pas jalousement pour lui ses amis. Je lui dois de magnifiques rencontres. En un monde où chacun s'occupe à se vendre, Laurent se donnait. On n'en revenait pas de se trouver devant un être aussi désintéressé. D'où était-il tombé ? Il passait son temps à mettre en valeur le travail des autres. Il le reconnaissait lui-même, il n'avait aucun sens de la propriété. Il ne savait pas se faire payer. Il avait mieux à faire dans cette vie.
Normalien, agrégé, il a refusé la voix toute tracée de la carrière universitaire qui s'ouvrait à lui. Il a choisi d'enseigner dans un lycée de banlieue, à Nanterre. Il lui fallait sortir de l'entre-soi des centres-villes, des conforts mortifères de l'asphyxiante culture, dont parle Dubuffet.
Cette respiration, ce ressourcement dans les friches et les marges a été la grande affaire de sa vie. Sa passion pour l'art brut, son fil directeur. Ces artistes autodidactes, marginaux, hors-normes, il a consacré le plus clair de son temps à se battre pour les faire reconnaître à leur juste place. Il s'est fait le porte-parole des humiliés et des sans-voix. Il leur offert son attention, son enthousiasme. Ses mots.
Et ils étaient violents, parfois, car c'était un homme de combat. Il a pourfendu l'art contemporain officiel, nihiliste chic, ludique et luxueux, pseudo-rebelle et subventionné, l'art institutionnel, ministériel, qui excluait les sans-grades et les hors-circuits. Oui, il était en colère, une saine, une sainte colère contre l'imposture, contre le silence injuste qui frappait des artistes inspirés, visionnaires, porteurs d'une puissance qui dérange et qui éclaire.
Certains penseront peut-être qu'emporté par l'amitié et l'admiration, je suis en train de célébrer ici le culte de Saint Laurent. Non ! Même s'il y avait au fond de lui, pourquoi le cacher ?, une sincère aspiration à la sainteté, il n'avait pas le ridicule de se prendre pour un saint. Il se savait humain, trop humain. Pas toujours facile à vivre au quotidien, épuisant par sa surabondance, capable de rudesse et même tyrannique à l'occasion, plein de frustrations et d'impatiences, anxieux et tourmenté, voire un peu parano sur les bords et souffrant toujours malgré les innombrables preuves d'affection qu'il recevait, d'un déficit de reconnaissance.
A partir d'avril 2015, j'ai découvert une autre dimension de Laurent : le courage.
Lui qui ne s'était jamais écouté, jamais reposé, lui qui n'avait jamais été malade (il ne se souvenait dans toute sa vie que d'une coqueluche à l'âge de dix ans !), le voilà frappé d'une maladie terrifiante.
Il ne se laisse pas dévaster. Son opération, sa radiothérapie, ses chimiothérapies, les médecins humains et les monstres froids, tout lui est matière à réflexion.
Il tire des leçons de tout.
Il me dit : « C'est la curiosité pour tout ce qui m'arrive, et qui m'est inconnu, qui me tient chaque fois que je dois affronter la médecine... J'ai une curiosité infinie à découvrir le monde des malades, moi qui ne l'ai jamais été, parce que c'est l'occasion de revisiter la vie sous un angle qui ne m'a jamais été familier. »
Il ajoute : « "Il n'y a que la vie qui compte, c'est pourquoi il faut parvenir à trouver de la vie même dans la mort."
Avec une grande délicatesse, il épargne ses proches, minimise ce qui lui arrive.
Il ne s'apitoie pas sur son sort : « Dans le domaine de la souffrance, parfois infinie, il y a tellement pire autour de nous que j'aurais bien mauvaise grâce à me plaindre aujourd'hui. »
Il se lance dans un récit autobiographique. Pour la première fois de sa vie, il ose parler enfin écrire sur lui-même.
De janvier à septembre 2016, nous enregistrons une centaine de petites vidéos de quelques minutes chacune où il répond à mes questions, où il reprend des thèmes qui lui sont chers.
Il se met à exprimer davantage ses sentiments. « Tu ne peux savoir, me dit-il, le plaisir que j'éprouve à dire aux gens que je les aime. » De Francine, sa femme, il écrit : « Elle est plus extraordinaire que moi, parce qu'elle supporte tout ce qu'il y a d'effrayant dans ce cauchemar rempli de bienfaits et de grâces, sans jamais montrer le moindre signe de défaillance. »
A des amis américains, il confie : « Je me sens plein d'une immense gratitude envers la Nature ou Dieu ou appelez cela comme vous voulez, Chomo disait « L'Invisible » ou « Les forces qui nous gouvernent »- de m'avoir embarqué dans cette violente tourmente avec assez de force intérieure pour pouvoir l'affronter. »
Il fait face à l'adversité avec un détachement, un humour extraordinaire.
Il déclare à ses médecins:«C'est pas parce qu'on a une maladie mortelle qu'on doit faire une gueule d'enterrement.»
Nous continuons à plaisanter comme autrefois. Comme toujours. N'hésitant pas à ré-écrire la Bible, je proclame: «Tu aimeras ton Danchin comme toi-même!»
Chose incroyable, c'est lui qui me remonte le moral chaque fois que je lui téléphone ! J'en ressors revigoré alors que tant de gens qui n'ont que des bobos me plombent par leurs jérémiades.
Depuis l'enfance, Laurent est nourri des paraboles du Christ. Il a lu les textes bouddhistes, Krishnamurti. Il est revenu aux auteurs de l'Antiquité, Marc-Aurèle en particulier. Il a toujours cherché dans ses lectures des phrases qui font du bien. Mais il n'en reste pas aux phrases.
Dans ses dernières semaines, il tient à renouer avec ceux avec qui il était en froid, à nettoyer ses toiles d'araignée, comme il dit.
Dans nos dernières conversations, il me confie : «Comment, quand on est un artiste, créer sans être ouvert aux forces qui nous gouvernent, qui sont en nous et nous élèvent et nous irriguent comme la sève d'un arbre ? »
Il est serein: «Si on me dit, ton heure est venue, je dis d'accord, je suis prêt, ma valise est prête... La mort, c'est passer du connu à l'inconnu. Et moi, l'inconnu ça me passionne. »
Voilà l'homme que nous enterrons aujourd'hui.
L'homme qui concluait ainsi le communiqué écrit à ses amis juste après son opération :«Merci à tous de votre amitié. Ne cultivez pas la tristesse et portez-vous bien. Vivez en paix.»
Et pour accompagner ce texte deux photomontages réalisés par Apolline Lepetit d'un Laurent au Royaume de Chomo .
J'ai eu la chance pendant vingt-cinq ans d'être un ami de Laurent et je voudrais dire en quelques mots ce qu'il représente pour moi.
D'abord une énorme puissance de travail. Il n'arrêtait jamais de penser, de parler, d'écrire, de se lancer dans de nouveaux projets. Ah ses milliers de petites fiches de papier recyclé griffonnées au crayon Bic noir ! Sa main automatique transcrivait tout. Conversations téléphoniques. Pensées attrapées au vol. Au réveil. Aux feux rouges. Les mots repos,vacances ne faisaient pas partie de son vocabulaire. Ne parlons pas du mot retraite, qui le faisait bondir !
Ce n'est pas ici le lieu pour détailler sa bibliographie complète mais elle est impressionnante. Articles, conférences, entretiens, émissions de télévision, de radio, expositions, vidéos. Et des livres. Sur Artaud, Dubuffet, Chomo, L'art Brut... Des livres qui comptent et vont rester.
Laurent a travaillé jusqu'au bout. A l'hôpital puis à la maison de soins palliatifs, il continuait d'une voix affaiblie mais avec une mémoire et une acuité intacte à poursuivre ses projets, à donner ses instructions comme un général alité entouré de son fidèle état-major.
J'aurais aimé avoir un prof comme lui et j'envie les quelques milliers d'élèves qui ont eu un pédagogue de cette envergure. Sa règle d'or : ne jamais s'ennuyer à son propre cours. Faire feu de tout bois. Surprendre. Pratiquer la digression. Sa parole était riche, rigoureuse et sensible, vivante, passionnante. Il clarifiait sans appauvrir. Il savait mêler la fulgurance et l'anecdote, la profondeur et les petites choses qui font si bien saisir les grandes.
Ce qui nourrissait cette parole, c'était sa prodigieuse curiosité. Pour les idées, pour les œuvres, mais surtout pour les gens. Il était toujours ouvert à la rencontre. Celle des artistes comme celle du premier venu. Le correspondant inconnu à qui il répondait longuement. L'épicier du coin, l'aide-soignante, le taxi kabyle avec lequel il philosophait joyeusement tout en allant à sa séance de chimio.
C'était un homme affamé d'humanité, un surdoué de l'amitié. « Ce beau mot d'amitié, disait-il, qui est la forme la plus désintéressée de l'amour et qui est ma seule religion. » Même débordé, même sur cinquante projets à la fois, il avait l'art de garder le contact, d'entretenir les liens, de fédérer les talents. Avec son grand ami Jean-Luc Giraud, il a créé Mycelium, ce réseau d'artistes invité, comme son nom l'indique, à champignonner gaiement. Pour changer de métaphore, Laurent a passé sa vie à construire des ponts. Relier, c'était sa religion.
Il ne gardait pas jalousement pour lui ses amis. Je lui dois de magnifiques rencontres. En un monde où chacun s'occupe à se vendre, Laurent se donnait. On n'en revenait pas de se trouver devant un être aussi désintéressé. D'où était-il tombé ? Il passait son temps à mettre en valeur le travail des autres. Il le reconnaissait lui-même, il n'avait aucun sens de la propriété. Il ne savait pas se faire payer. Il avait mieux à faire dans cette vie.
Normalien, agrégé, il a refusé la voix toute tracée de la carrière universitaire qui s'ouvrait à lui. Il a choisi d'enseigner dans un lycée de banlieue, à Nanterre. Il lui fallait sortir de l'entre-soi des centres-villes, des conforts mortifères de l'asphyxiante culture, dont parle Dubuffet.
Cette respiration, ce ressourcement dans les friches et les marges a été la grande affaire de sa vie. Sa passion pour l'art brut, son fil directeur. Ces artistes autodidactes, marginaux, hors-normes, il a consacré le plus clair de son temps à se battre pour les faire reconnaître à leur juste place. Il s'est fait le porte-parole des humiliés et des sans-voix. Il leur offert son attention, son enthousiasme. Ses mots.
Et ils étaient violents, parfois, car c'était un homme de combat. Il a pourfendu l'art contemporain officiel, nihiliste chic, ludique et luxueux, pseudo-rebelle et subventionné, l'art institutionnel, ministériel, qui excluait les sans-grades et les hors-circuits. Oui, il était en colère, une saine, une sainte colère contre l'imposture, contre le silence injuste qui frappait des artistes inspirés, visionnaires, porteurs d'une puissance qui dérange et qui éclaire.
Certains penseront peut-être qu'emporté par l'amitié et l'admiration, je suis en train de célébrer ici le culte de Saint Laurent. Non ! Même s'il y avait au fond de lui, pourquoi le cacher ?, une sincère aspiration à la sainteté, il n'avait pas le ridicule de se prendre pour un saint. Il se savait humain, trop humain. Pas toujours facile à vivre au quotidien, épuisant par sa surabondance, capable de rudesse et même tyrannique à l'occasion, plein de frustrations et d'impatiences, anxieux et tourmenté, voire un peu parano sur les bords et souffrant toujours malgré les innombrables preuves d'affection qu'il recevait, d'un déficit de reconnaissance.
A partir d'avril 2015, j'ai découvert une autre dimension de Laurent : le courage.
Lui qui ne s'était jamais écouté, jamais reposé, lui qui n'avait jamais été malade (il ne se souvenait dans toute sa vie que d'une coqueluche à l'âge de dix ans !), le voilà frappé d'une maladie terrifiante.
Il ne se laisse pas dévaster. Son opération, sa radiothérapie, ses chimiothérapies, les médecins humains et les monstres froids, tout lui est matière à réflexion.
Il tire des leçons de tout.
Il me dit : « C'est la curiosité pour tout ce qui m'arrive, et qui m'est inconnu, qui me tient chaque fois que je dois affronter la médecine... J'ai une curiosité infinie à découvrir le monde des malades, moi qui ne l'ai jamais été, parce que c'est l'occasion de revisiter la vie sous un angle qui ne m'a jamais été familier. »
Il ajoute : « "Il n'y a que la vie qui compte, c'est pourquoi il faut parvenir à trouver de la vie même dans la mort."
Avec une grande délicatesse, il épargne ses proches, minimise ce qui lui arrive.
Il ne s'apitoie pas sur son sort : « Dans le domaine de la souffrance, parfois infinie, il y a tellement pire autour de nous que j'aurais bien mauvaise grâce à me plaindre aujourd'hui. »
Il se lance dans un récit autobiographique. Pour la première fois de sa vie, il ose parler enfin écrire sur lui-même.
De janvier à septembre 2016, nous enregistrons une centaine de petites vidéos de quelques minutes chacune où il répond à mes questions, où il reprend des thèmes qui lui sont chers.
Il se met à exprimer davantage ses sentiments. « Tu ne peux savoir, me dit-il, le plaisir que j'éprouve à dire aux gens que je les aime. » De Francine, sa femme, il écrit : « Elle est plus extraordinaire que moi, parce qu'elle supporte tout ce qu'il y a d'effrayant dans ce cauchemar rempli de bienfaits et de grâces, sans jamais montrer le moindre signe de défaillance. »
A des amis américains, il confie : « Je me sens plein d'une immense gratitude envers la Nature ou Dieu ou appelez cela comme vous voulez, Chomo disait « L'Invisible » ou « Les forces qui nous gouvernent »- de m'avoir embarqué dans cette violente tourmente avec assez de force intérieure pour pouvoir l'affronter. »
Il fait face à l'adversité avec un détachement, un humour extraordinaire.
Il déclare à ses médecins:«C'est pas parce qu'on a une maladie mortelle qu'on doit faire une gueule d'enterrement.»
Nous continuons à plaisanter comme autrefois. Comme toujours. N'hésitant pas à ré-écrire la Bible, je proclame: «Tu aimeras ton Danchin comme toi-même!»
Chose incroyable, c'est lui qui me remonte le moral chaque fois que je lui téléphone ! J'en ressors revigoré alors que tant de gens qui n'ont que des bobos me plombent par leurs jérémiades.
Depuis l'enfance, Laurent est nourri des paraboles du Christ. Il a lu les textes bouddhistes, Krishnamurti. Il est revenu aux auteurs de l'Antiquité, Marc-Aurèle en particulier. Il a toujours cherché dans ses lectures des phrases qui font du bien. Mais il n'en reste pas aux phrases.
Dans ses dernières semaines, il tient à renouer avec ceux avec qui il était en froid, à nettoyer ses toiles d'araignée, comme il dit.
Dans nos dernières conversations, il me confie : «Comment, quand on est un artiste, créer sans être ouvert aux forces qui nous gouvernent, qui sont en nous et nous élèvent et nous irriguent comme la sève d'un arbre ? »
Il est serein: «Si on me dit, ton heure est venue, je dis d'accord, je suis prêt, ma valise est prête... La mort, c'est passer du connu à l'inconnu. Et moi, l'inconnu ça me passionne. »
Voilà l'homme que nous enterrons aujourd'hui.
L'homme qui concluait ainsi le communiqué écrit à ses amis juste après son opération :«Merci à tous de votre amitié. Ne cultivez pas la tristesse et portez-vous bien. Vivez en paix.»
MERCI , Sophie - Pierre Albasser
RépondreSupprimerGrand merci à Sophie LEPETIT de nous avoir communiqué le magnifique texte/hommage d'Alain GOLOMB à son ami Laurent DANCHIN. Un très beau texte à méditer, dans le souvenir de notre Cher Disparu..
RépondreSupprimerLouis Guyard