vendredi 5 mai 2017

Un musée des arts singuliers va s’installer dans un hôpital psychiatrique, à Rouen

 

 C'est avec plaisir que je relaie aujourd'hui sur les Grigris le texte de Gwendoline Kervella : 

Un musée dédié aux arts singuliers dans un hôpital psychiatrique : c’est le projet, pour 2017, des organisateurs du festival Art et déchirure, à Rouen. Un appel aux dons est lancé.



Un musée va ouvrir en 2017 dans un hôpital psychiatrique : les organisateurs du festival Art et Déchirure veulent créer un lieu permanent dédié aux arts singuliers au centre hospitalier du Rouvray, près de Rouen (Seine-Maritime) et lancent un appel aux dons pour concrétiser ce projet.

« Amener la folie hors des murs »

Le festival Art et Déchirure a été organisé pour la première fois en 1989. C’était une idée de José Sagit et Joël Delaunay qui travaillaient à centre hospitalier du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen, suite à des animations menées avec les patients.
Nous voulions amener la psychiatrie dans la cité, la folie hors des murs. À l’époque, ce n’était pas si facile. 
Une aventure qui dure jusqu’à aujourd’hui. Les deux infirmiers sont partis en retraite, mais ont continué à faire vivre le festival, qui s’est taillé un nom bien au-delà de Rouen. Il se déroule tous les deux ans, pendant une dizaine de jours, et fait venir des  milliers de visiteurs.

Un festival d’art singulier

 Les cimaises du festival, dédiées au départ aux artistes issus du milieu psychiatrique, se sont ouvertes au fil du temps à d’autres artistes « éloignés de l’art conventionnel ». Principal critère des programmateurs : « des œuvres chargées d’émotion », avec toujours « un lien avec la déchirure humaine » : ce qu’on appelle l’art singulier, « hors des sentiers balisés de l’art dit culturel ». « Les artistes doivent nous raconter quelque chose de fort, avoir une impérieuse nécessité de peindre. »

Un lieu permanent

L’association cherchait à ouvrir un lieu plus permanent. « Jean-Yves Autret, le nouveau directeur du centre hospitalier a accueilli l’idée avec beaucoup d’enthousiasme », explique Joël Delaunay. Art et déchirure s’est donc vu proposer un bâtiment désaffecté, mais en bon état.
Cette ancienne unité de l’hôpital, construite au XIXe siècle, est intéressante à plus d’un titre. Son architecture elle-même évoque « une psychiatrie à l’ancienne, et la notion d’enfermement, avec ce grand couloir… » et garde « une charge émotionnelle importante ».  Dans le fait de l’ouvrir au public et d’y exposer des œuvres d’art, « il y a une part de détournement ».



Un appel aux dons pour les travaux

Le lieu est vaste (deux salles de 100m2, une de 45 m2 et ce grand couloir de 120 m2), et dispose d’un grand parc. L’association Art et déchirure a d’ailleurs dans l’idée de profiter de l’espace extérieur pour la soirée de lancement, en juin.
Si le bâtiment est en très bon état, il a besoin de quelques travaux : la mise aux normes pour l’accueil du public, la réfection de l’électricité, les structures d’exposition. Pour financer ces investissements, l’association Art et déchirure lance un appel aux dons, via une plateforme de financement participatif. L’objectif est de recueillir 15000 euros.
Le lieu accueillera le prochain festival en novembre 2017, mais aussi des expositions, des débats, des rencontres. « On fait les choses par étape » : l’idée est d’ouvrir les lieux une fois par semaine pour l’instant. « C’est intéressant d’amener le public dans l’hôpital, c’est une manière de casser les codes. »



 Une œuvre d’Adam-Nidzgoskin, issue de la collection d’Art et déchirure.


 Une œuvre d’Alissa Thor.


 Une œuvre d’Eric Demelis.


 Une œuvre de Sandrine Lepelletier.


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Merci Isabelle 

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