Voilà longtemps que j’avais envie d’y aller car Saint-Ouen-sur-Iton est
célèbre pour une particularité architecturale, ses cheminées qui
tire-bouchonnent et pour son "phare" !
"En un demi-siècle, le petit bourg du Pays Aiglon a
connu une incroyable aventure avec son maire Désiré Guillemare :
généreux, ambitieux et un rien mégalo.
Saint-Ouen-sur-Iton dispose d'une curiosité unique en France
qu'elle n'a peut-être pas encore su bien exploiter pour attirer les
touristes : des cheminées en tire-bouchon ! À la fin du XIXe
siècle, un maire bâtisseur, hors du commun, décida un jour que son
village ne serait pas comme les autres. Chaque maison construite serait
surmontée d'une cheminée torsadée en brique de pays. Né en 1820 à la Jarcière,
Désiré Guillemare, maire de 1852 à 1904, fut le doyen des maires de
France, réélu à chaque scrutin, à l'unanimité des votants. Fils unique
de petits propriétaires agriculteurs aisés, Désiré Guillemare vivait de
ses rentes et d'un commerce de bois. Ce qui lui laissa le temps et
l'argent pour penser à sa commune et à la célébration de sa propre
gloire !Désiré Guillemare avait de l'ambition pour Saint-Ouen-sur-Iton mais aussi de la générosité. Il investira une grande partie de sa fortune personnelle. Il réunifiera aussi les trois hameaux du Buat, de Saint-Aubin et de Saint-Ouen pour obtenir ce titre de « fondateur du bourg ».
En près de 30 ans, il fera bâtir une mairie, maison d'école, des commerces, un bureau de poste, un petit musée, un marché couvert. Et des maisons individuelles au style si particulier, car flanquées des fameuses cheminées torsadées.
Il fera même fabriquer une cloche pour qu'elle sonne aux inhumations aussi bien pour les riches que pour les pauvres. En avance sur son époque, il édifiera le phare Sollerot afin d'offrir aux Audoniens, l'éclairage public grâce à cette colonne de 14 mètres qui, avec ses lampes à acétylène, éclairera trente maisons du centre bourg jusqu'à 22 h. Sur cette colonne sont indiquées les bontés du maire avec quelques coups de gueule aux grincheux s'estimant « être au-dessus des critiqueurs qui n'ont rien fait pour être utiles à la sosiété » (les fautes d'orthographe sont nombreuses sur les plaques !). Et au sommet du phare, la statue de Monsieur le Maire tendant la main vers sa mairie.
Mais ce n'est pas tout, à chaque fête locale, il y avait le couronnement de la rosière, avec une vraie jeune fille vierge, de 15 à 30 ans, qui recevra de son bienfaiteur, un dot de 400 francs de l'époque. Il créa l'institution des rosières à perpétuité. Hélas, la coutume a vite disparu car la dernière rosière donna naissance à un charmant bébé peu avant son couronnement !
À chaque 14 juillet, le maire offrait aux garçons en fin d'étude, une casquette afin de le saluer à son passage. Enfin, le jour de ses obsèques, le 23 février 1904, des petits bustes du maire furent distribués aux fidèles.
La plupart des maisons anciennes du bourg sont flanquées de ces célèbres cheminées. Mais à quelques kilomètres de L'Aigle, on retrouve trace de ces cheminées sur la maison du « Castel-Pont » à Aube. Quatre cheminées torsadées surplombent la demeure construite par le maître de forge, M. Mouchel, en 1858, soit 14 ans avant le début de la création du bourg de Saint-Ouen. Désiré Guillemare ne serait-il pas venu à Aube repérer cette bâtisse pour y reproduire les cheminées dans son bourg ? Il y a une commune concurrente : la poste de Gréasque (Bouches-du-Rhône) possède une cheminée identique. Mais avec ces cheminées en tire-bouchon, Désiré Guillemare a gagné son pari, il ne sombrera pas dans l'oubli, Saint-Ouen-sur-Iton non plus."
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