LES GRIGRIS DE SOPHIE: DANS L'ATELIER DE DEMIN

C’est Danielle Jacqui qui, en 2014, m’a fait connaitre DEMIN (on se rappelle bien sûr le fameux « Accouchement » tristement censuré par la ville d’Aubagne).

Notre amitié facebookienne s’est concrétisée cet été car nous avons fait un détour par Rochemaure pour une vraie rencontre et une visite d’atelier.

Ce fut le choc attendu (et espéré !) avec une œuvre puissante et dérangeante.

Nous sommes face aux sculptures de DEMIN dans une constante dualité : attraction et répulsion, évidence et mystère, séduction et effroi. L’approche des différentes pièces rencontrées est fascinante.

L’homme est psychanalyste et sans doute peut-on chercher à retrouver dans ses sculptures les peurs, les fantasmes et les traumatismes qui lui sont contés.

Mais cela n'est il pas plus ancien, plus profond, plus VRAI ?

DEMIN ne raconte pas, il se raconte, il fait jaillir du plus profond de lui des anges déchus, des corps hybrides. Il est le démiurge qui assemble, il est celui qui fait lien, il est celui qui recrée, qui répare, il est celui qui dompte les forces occultes, qui engendre, qui accouche…

Je serais incapable de dire si je préfère ses bronzes, ses « Reliants » ou ses anges sexués. Chez DEMIN il n’y a pas une seule période, un seul talent car l’homme est forcément multiple. Il y a des œuvres abouties, des techniques maîtrisées (la terre, le bronze ou les deux mêlés).

DEMIN excelle pareillement dans les tout petits formats ou les grands.

Il y a un détail, pour moi, qui est très important et qui résume, je pense, l’état d’esprit de DEMIN. Il ne fait pas appel à un fondeur pour réaliser ses bronzes. Ses sculptures sortent entièrement de lui et il se fait géniteur et fondeur.

« Qui m’aidera à m’ensauver » demande une des machines de DEMIN et la réponse comme une évidence…

Artiste de la résilience et de la force, Icare blessé, Phénix magnifique, DEMIN est un artiste tout simplement doué.