" L'écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l'auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
C'est après une éprouvante traversée de l'océan Pacifique qu'elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
A la façon d'un chœur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées ... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire ... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre. Et l'oubli."
... "Certaines ont coupé leurs cheveux pour les offrir à la déesse de la fertilité afin qu'elle leur fasse concevoir un enfant, mais malgré tout, chaque mois, elles saignaient toujours . Et nos maris avaient beau nous répéter que cela ne faisait aucune différence pour eux d'être pères ou pas - tout ce qu'ils voulaient, disaient -ils, c’était vieillir à nos côtés - , nous ne cessions de songer aux enfants que nous n'avions pas eus . Chaque nuit je les entends qui jouent dehors, dans les arbres."
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