dimanche 2 septembre 2018

HUSTON RIPLEY ARTISTE VISIONNAIRE

Encore une exceptionnelle découverte facebookienne !













































Isabelle Pulby est partie du site de l'artiste, a  traduit quelques textes et réécrit ces quelques lignes pour les Grigris :

Huston Ripley commença à dessiner sur des serviettes en papier dans les cafés et restaurants où il travaillait comme serveur à Philadelphie dans les années 80. Au fil du temps, ses dessins ont évolué jusqu'au vocabulaire visuel qui constitue son travail actuel. Ripley a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie. Il dessine avec un stylo à bille à pointe fine noire, sur des feuilles de fin papier japonais, certaines aussi grandes que des affiches, pliées comme des serviettes. La densité de l'image combinée à la légèreté et la simplicité du matériau forme une belle combinaison. Sa maîtrise et son attention au détail sont impressionnantes. Son travail a été largement exposé et ses dessins font partie de collections aux Etats-Unis, en Europe et en Australie. 

Huston Ripley crée des compositions structurées et hachurées de façon serrée. Généralement symétriques, elles ont des bordures rectangulaires concentriques, comme celles des tapis orientaux. Elles sont remplies d'éléments figuratifs : têtes et corps nus de femmes aux longs cheveux et d'hommes barbus, organes sexuels humains, serpents, oeufs, crânes... éléments sortis de l'inconscient de l'artiste mais appartenant à l'imagerie collective. 
Leur densité rappelle à la fois les mandalas bouddhistes et les sculptures des portails des cathédrales gothiques. Elles empruntent d'ailleurs les symboles de différentes religions : serpent, vierge, Christ, rivières, louve... 

Bien qu'ils soient très sexuels, ses dessins ne sont pas sexistes. Les figures féminines ne sont pas réduits à des objets sexuels, mais sont plutôt présentes en tant que  personnes fortes et sûres d'elles. Mâle et femelle, sexe et mort, peur et amusement sont liés de façon complémentaire dans l'oeuvre de Ripley. 
Le motif de l'oeuf ne renvoie pas seulement à la renaissance ou à la créativité, mais aussi à la nourriture. Nous devons détruire quelque chose de façon à pouvoir manger, pour devenir un avec lui, de façon à pouvoir vivre. Il y a quelque chose de très ancien et de contemporain à la fois dans ces dessins. Le fait que ce processus prolifique commença sur des serviettes de bars et restaurants rend ce travail un peu post-moderne et le lie à nouveau à la nourriture et au sexe.

Ces dessins peuvent être qualifiés de visionnaires, métaphysiques ou psychédéliques. Par leur aspect répétitif, ils sont hypnotiques, addictifs même, à regarder. Cet effet envoûtant vient en partie d'une identification avec l'absorption de Ripley dans le processus du dessin. Son approche peut être assimilée à une prière ou un chant de méditation qui provoque une ouverture de la conscience ordinaire vers une dimension transcendantale.
L'humeur de Ripley est cosmique mais de façon sincère. Il ne fait pas la satire des clichés inspirés, possiblement pharmaceutiques, de la romance New Age. Suivant sa propre voie vers le bonheur absolu, il tisse une tapisserie captivante visuellement et contagieuse spirituellement.

 
LE SITE DE L'ARTISTE

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