Construire un collage, est ce ne pas vouloir peindre, dessiner ou photographier ?
Construire un collage, c'est un choix.
Construire un collage, c'est regarder et installer autrement l'image, appréhender tactilement des formes, couleurs, textures déjà données, inventer grâce à des morceaux d'ailleurs, construire avec des bribes éparses des parcelles de monde en proposant une lecture personnelle, poétique, sensuelle et peut être politique de réalités contemporaines.
Mon collage n'est ni dans un autre temps, ni hors du temps Il est l'image construite d'un temps actuel par d'autres temps/images qui ne sont pas les miens mais que je m'approprie avec précaution et attention. Quant à appartenir à un mouvement défini ou adhérer à un courant artistique précis, les interrogations existent et les réponses sont multiples et parfois contradictoires.
De ce fait, il ne m’apparaît pas antinomique de m'inscrire dans la filiation de Magritte, Max Ernst, Prévert ou de Matisse.
Je propose l'esthétique de rencontres pseudo-hasardeuses entre des images récupérées, abîmées, oubliées ou abandonnées et une combinatoire personnelle et subjective à la recherche d'un nouveau sens: une rencontre alchimique entre une intention et la réalité des images hétérogènes pour rassembler ce qui est épars vers une forme d'équilibre intellectuel et sensoriel. Je colle quand j'arrive à ce moment étrange et jubilatoire où j'estime rencontrer une forme de justesse, voire de beauté.
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