RITVA NURMI A MIKKELI EN FINLANDE

Je n'ai pas eu le plaisir de rencontrer RITVA NURMI.
Son vaste espace d'exposition était ouvert aux visiteurs avec une belle confiance qui en dit long sur l'artiste.
Si l'impression première est celle de créations un peu hétéroclites, faites de bric et de broc, les détails et les gros plans des œuvres que j'aurai l'occasion de présenter au fil des jours surprennent par leur force d'expression.
Un travail qui mérite qu'on s'attarde ...

 

 

Isabelle Pulby, traductrice attitrée des Grigris, a traduit le texte de Minna Tuuva, traduit en anglais par  Kirsti Nurmela-Knox :

La Navettagalleria de Ritva Nurmi (Galerie de l'étable), à Mikkeli, est ouverte au public depuis 2003. Les meilleurs jours d'été, il peut y avoir jusqu'à 200 visiteurs. Le lieu d'exposition est ouvert en permanence et enchante chacun par son abondance d'art et de couleurs. Nurmi a donné à ses oeuvres des noms qui titillent l'imagination des visiteurs tout en se référant à leurs origines.

"Nurmilooppi" le bond d'herbe, "Korudaari" la bijouterie, et des centaines d'autres pièces sont faites à partir d'une grande variété de matériaux recyclés. D'un coup d'oeil, vous verrez des objets à qui on donne un nouveau souffle : arrosoirs, ustensiles de cuisine, CD, landaus de poupée, matelas pneumatiques vides d'air, bleus de travail, soutien-gorges, poupées, brosses pour toilettes, casques de vélo, poches à vin, paquets de café, bottes et enjoliveurs. Les voyages autour du monde sont également évidents dans les œuvres de Nurmi.

Nurmi commença sa carrière d'artiste dans les années 80, en peignant sur de l'écorce de boulot. Elle peignait sur l'écorce un motif qu'elle pouvait déjà voir à sa surface. Ces peintures lui ont appris les formes, les couleurs et la confiance en soi. Comme la sœur jumelle de Nurmi et son frère sont des artistes, elle hésitait à en devenir une aussi : "J'avais peur de faire de l'art car je ne suis pas née avec un pinceau à la main comme eux. Alors j'ai commencé à faire les peintures sur écorce qui sont très différentes de leur art."

Nurmi commença à faire de l'art à partir de matériaux recyclés en 1998. La Navettagalleria montre le premier coucher de soleil chamarré, fait de gants et de mitaines.

Nurmi sent qu'elle a été guidée dans sa création artistique. "On pourrait dire que je travaille comme un medium. On me dit quoi faire : je suis juste une exécutante. Je suis tellement reconnaissante de pouvoir travailler ainsi", dit Nurmi. Elle prie pour avoir la force de produire son art, et la pièce achevée est souvent une surprise même pour elle. Une création suit son propre chemin. Nurmi fait bénir l'oeuvre terminée afin qu'elle ait une vie et un esprit. Nurmi ne se considère pas vraiment comme une authentique artiste :  "Je ne pense pas être une artiste. Si vous insistez pour me donner un titre professionnel, je dirais que je suis une artiste ITE ou une artiste recycleuse."

Elle refuse de vendre ses oeuvres : "J'ai reçu le message qu'elles ne sont pas à vendre, que l'argent ne doit pas être impliqué. Ce doit être un lieu où l'on se sent bien, qui apporte du bonheur aux gens et leur offre des moments d'entente. Si l'argent était impliqué dans l'énergie de ce lieu, celui-ci changerait complètement. Je demande au pouvoir de me visiter chaque matin et chaque soir pour m'assurer que cela soit un lieu d'apaisement ".

Nurmi dit qu'elle est une prêcheuse laïque dont le travail est de rendre les gens heureux. Quand un groupe de visiteurs vient à l'étable, Nurmi prend chacun dans ses bras. "Mon message est 'rapprochez-vous les uns les autres'. Donnez de la chaleur et de l'amour. N'ayez pas peur des autres".

Elle dirige des chorales et encourage toujours les participants à être vrais envers eux-mêmes : "Ne rejoignez pas la foule des clones". Selon la philosophie de Nurmi, chacun possède son propre chemin et une vérité à laquelle il, ou elle, doit rester fidèle. C'est la voie vers la paix et l'harmonie.

"Vous pouvez trouver l'harmonie en étant heureux avec ce que vous avez. Je vis une vie très simple mais très riche. Je n'ai pas besoin de beaucoup de sensations fortes. Et j'ai aussi réalisé qu'il est incroyablement important de partager ce bonheur, de donner plutôt que de prendre, et d'oser montrer ce que vous ressentez. Oser toucher et prendre dans ses bras et montrer de la compassion aux autres. Je n'appartiens à aucune communauté religieuse. Mon frère m'a demandé quelle était ma religion. Je lui ai dit que c'était l'amour. Un amour qui est partout."


 RITVA NURMI ET ITE

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RITVA NURMI ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

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 (Photo ITE)