mardi 30 avril 2019

EXPO 25 AU HANG ART DE SAFFRE : QUELQUES OEUVRES



Pour cette expo 25 le HANG ART présente 8 artistes :

Hanna Chroboczek, Béatrice Elso, Jean-Pierre Faurie, 

Jean-Luc Giraud, Joël Lorand, MDA, Jean-Luc Tintorri

et Guy Bujo en intrus invité.




 Jean-Luc Giraud





 (photo du Hang Art)

 Béatrice Elso




 Hanna Chroboczek





 Joël Lorand



 Jean-Pierre Faurie






 Jean-Luc Tintorri






 Guy Bujo



 MDA







LE SITE DU HANG ART

LE HANG ART ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

LES ARTISTES DE L'EXPO 25

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10 le Moulin Roty 44390 Saffré


JUSQU'AU 9 MAI 

lundi 29 avril 2019

LE MUSÉE D'ART CONTEMPORAIN SINGULIER (MACS) AU CANADA


Moi qui rêve du Canada voici aujourd'hui sur les Grigris une nouvelle raison de partir pour ce magnifique pays : LE MUSÉE D'ART CONTEMPORAIN SINGULIER de Marsonville et pour y retrouver les œuvres de différents amis et une intrigante collection de crucifix.












 Catherine Ursin








Un musée sur la frontière

Le   M.A.C.S,
Musée d’Art Contemporain Singulier



  Au cours de leur histoire, les deux mots, « Région » et « Art », ont tissé des liens avec tous les domaines. Lors des premières dissections, des peintres dessinent les premières planches anatomiques, créant ainsi les cartes d’une géographie du corps. Dans les débuts de cette exploration, on commence à parler des régions du corps, faisant écho aux régions de l’âme dont la littérature mystique de l’époque imagine les contours. On n’a jamais parlé de régions de l’art, mais la plasticité du mot qui désigne autant des zones bien délimitées que des espaces aux frontières insaisissables suggère des correspondances avec la façon dont se définissent différents territoires dans le domaine de l’art,  comme avec la notion d’art contemporain qui semble parfois se réduire à celle d’art conceptuel. Au Québec, une région est une entité administrative mais l’immensité du territoire impose des réalités bien différentes selon qu’on habite plus ou moins vers le Nord et dans une proximité ou un éloignement des grands centres culturels que sont Montréal et Québec. L’éloignement peut être un avantage car il force à une ouverture et une indépendance d’esprit. Le festival du film en Abitibi en est la démonstration par son ampleur et sa créativité.  Il semble que la proximité, surtout de Montréal, fasse davantage courir le risque de penser de façon régionale. Or, si cela est pertinent pour des artisans et des artistes paysagistes ou animaliers s’inscrivant dans une production et une diffusion locale, cela ne saurait être le cas pour l’art qui ne se laisse pas définir par un pays ou même un continent.     
      
Ouvert en 2018, le M.A.C.S, « Musée d’Art Contemporain Singulier » expose des artistes découverts pour la plupart à Montréal, quelques uns montréalais de naissance, mais bien d’autres venus de régions du Québec, d’autres encore de différentes provinces du Canada et même d’Amérique centrale , du Moyen-Orient et d’Europe. On peut y découvrir en permanence environ 440 œuvres, dessins, peintures, tapisseries et sculptures. Il est le premier musée de ce genre au Canada et d’une certaine façon le premier en Amérique du Nord, ceux de New-York, Chicago et Baltimore mêlant ce courant singulier avec le Folk Art, ce que ne fait pas le MACS.
Ce musée est installé dans une ancienne église de Mansonville, village collé à la frontière américaine, dans les Cantons de l’est du Québec.  Cette position géographique a une valeur symbolique, car l’art contemporain est singulier quand il fait de la frontière un pays. Cela signifie que l'artiste singulier n’habite aucun territoire délimité par le marché de l’art et l’Histoire de l’art, mais qu’il porte en lui de quoi transformer ce qui sépare en ce qui unit et créer ainsi son propre espace métissé . L'artiste singulier est aussi celui qui explore ses propres frontières, il est un migrant dans son monde intérieur.

Quoi de plus urbain qu’un musée d’art contemporain ? En créer un dans un village entouré de forêts et de montagnes à perte de vue, c’était la chance de faire sentir un décentrement dans l’esprit même de cette création, tenir à distance les grandes instances culturelles qui, malgré leur créativité, reproduisent sans en avoir conscience un cloisonnement hiérarchisé de l’art allant jusqu’à la formation de ghettos dans son Histoire et dans ses composantes, notamment ethniques, l’art dit « inuit » en étant l’exemple majeur.
Découvrant ce que les Inuits étaient capables de sculpter dans l’ivoire d’une dent d’ours de phoque de morse ou dans le bois d’un caribou, de petites sculptures soit à usage chamanique, soit pour commercer avec les baleiniers, en 1948, un Blanc, James Huston, leur ouvre des carrières de pierres, leur apporte des outils et crée une coopérative qui s’engage à leur acheter leurs œuvres. De grands sculpteurs vont surgir, au moins une quinzaine, ce qui est incroyable pour un peuple  si peu nombreux et en si peu de temps. Il y a là des Rodin, des Giacometti, qui s’appellent Karoo Ashevak, Judas Ululaq, Barnabus Arnasungaaq et qui n’ont jamais eu leur place avec les Blancs dans l’Histoire de l’art parce qu’ils ont été folklorisés, dans l’appellation « art inuit ».
Aux fous aussi, on a apporté de quoi peindre et dessiner mais  on a cherché ce que la folie faisait découvrir de son monde invisible et non pas le talent. Dubuffet a sorti ces œuvres des hôpitaux psychiatriques pour les enfermer dans ce qu’il a appelé « art brut ». Or, l’art travaille contre l’enfermement et ceux que cette notion d’art brut enferme en les excluant de l’art  et de son Histoire sont justement les spécialistes de l’évasion et de la migration clandestine. Je parle ici de ceux qui ont un réel talent et même du génie mais que la notion d’art brut indifférencie de ceux qui n’ont pas ce talent ou ce génie. Être inscrit dans l’art brut me paraît une stigmatisation.
Même si la majorité des artistes exposés dans le musée sont autodidactes et qu’ils connaissent la marginalité et la souffrance, leurs œuvres n’expriment pas une création spontanée; ils ont tous mené une  réflexion sur leur travail et l'ont fait évoluer. N'ayant comme école ou université que les musées et les galeries, ces artistes ne cessent de se former, sans jamais se contenter de ce qu'ils ont déjà créé.
Exposer des sculptures de Barnabus Arnasungaaq  ou des tableaux de tel peintre qu’une schizophrénie enferme dans la marginalité sociale avec tous les artistes classés comme autodidactes, démontre la volonté du MACS de proposer aux artistes et aux amateurs d’art une occasion de s’évader hors de tels ghettos en ne se laissant prendre que par la force des oeuvres.

  Bon, il était temps de parler de ceux  à qui un musée s’adresse, les amateurs d’art. Ceux-là, on ne les enferme pas, on ne leur dit pas à l’entrée des musées : pour les diplômés de l’Histoire de l’Art, vous avez accès au premier et au second étage, pour les diplômés des Beaux-Arts, vous devez rester au premier ; quant aux autodidactes, ils doivent suivre la visite guidée des sous-sol. Encore que le nom d’amateur peut faire croire qu’on ne peut s’intéresser à l’art qu’en l’aimant, surtout si être amateur signifie ne pas avoir la qualification des professionnels. Pourtant, quand on regarde une peinture, ce n’est pas l’art qu’on regarde, mais plutôt ce qui nous regarde dans cette peinture-là, ce qui nous dérange, fait effraction en nous. Ça se passe dans une intimité étrangère à la notion d’art. Au Moyen-Âge, même le mot peintre n’existait pas, on les appelait des « imagiers », ceux qui, en créant des images, recréent la Présence. Cette mémoire religieuse est encore agissante, il n’est pas rare d’entendre des visiteurs du musée dirent en regardant une peinture : « on sent une présence ». 
Quand bien même il s’agirait pour certains d’une formule toute faite répétée avec affectation, ces mots font entendre que l’essentiel face à une œuvre est de vivre une expérience. Au MACS, il est toujours proposé aux visiteurs une sorte de « visite guidée »  qui ne cherche pas à les instruire et encore moins à les éduquer, mais qui les accueille par des histoires sur la création du musée, la rencontre avec les artistes et leurs œuvres. Se faire raconter une histoire est peut-être ce qui invite le mieux à entrer dans une expérience intime face à une oeuvre puisqu’on renoue ainsi avec l’expérience peut-être la plus fondamentale qui nous a initié à l’imaginaire dans notre petite enfance et que dans cette reviviscence, on est, quelque soit notre savoir, le découvreur autodidacte de notre regard. « Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît car tu ne pourrais plus t’égarer ». Je crois que ce conseil vaut pour chacun de nous dans son rapport  à l’oeuvre d’art.

Avoir un chemin à parcourir géographiquement nous rend aussi contemporain d’une mémoire ancienne, celle de gens d’il y a plusieurs siècles qui parcouraient l’Europe, à cheval ou à pied, pour aller voir des peintures ou des sculptures qui, elles, ne voyageaient pas et quand ils arrivaient devant ces œuvres dont nulle reproduction n’avait affaibli la singulière nouveauté, ils ne consommaient pas de l’art, ils vivaient une expérience où ils découvraient en eux-mêmes un  regard inconnu. C’est un peu l’ambition folle du MACS, aider à quitter la consommation sociale de l’art pour entrer dans l’expérience intérieure de la confrontation à une œuvre. Par le fait que ce musée ne permet cette rencontre qu’au bout de la route, sur la frontière, son éloignement des grands centres donne au visiteur l’occasion de remettre ses pas dans ce chemin-là.
     
Patrick Cady

307 Rue Principale,
Mansonville, QC J0E 1X0
tel 1-514-344-4560
patrick.cady48@gmail.com

 Les samedi et dimanche : 9h00–17h00


LE SITE DU MUSÉE 


LES ARTISTES EXPOSES


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dimanche 28 avril 2019

LA MAISON COLORÉE DE NADINE MEHLY A CHARVONNEX


C'est par le plus grand des hasards qu'en juillet 2018 nous nous sommes arrêtés chez NADINE MEHLY en découvrant au bord de la route menant à Annecy sa maison colorée.
L'accueil fut chaleureux et il fut bien difficile de repartir.





"C'est une façade devenue une véritable curiosité. En Haute-Savoie, entre Annecy et La Roche-sur-Foron, au bord de la route nationale, la maison colorée fait ralentir les automobilistes. Rencontre avec Nadine Mehly, la propriétaire des lieux... un personnage haut en couleurs.

 Impossible de ne pas la remarquer. Sur la route nationale entre Annecy et la Roche-sur-Foron, la "maison colorée", comme on la surnomme, attire les regards des automobilistes.

 "Ca fait connaître la commune de Charvonnex", sourit la propriétaire, Nadine Mehly. "Les gens s'arrêtent, ils prennent des photos. Ils viennent de Marseille, du Nord... Même de l'étranger, d'Irlande par exemple. Ils me laissent des petits mots pour me remercier de la chaleur que ça apporte, ils trouvent que c'est très bien parce que ça met de la gaieté sur cette nationale qui est quand même meurtrière".

Tout commence il y a 18 ans, lorsqu'elle s'installe dans cette maison avec son mari. Elle commence par peindre la porte de sa maison... puis le mur. Elle ne s'est plus arrêté depuis ! "Pendant ce temps, mon mari était parti à la Rochelle. Quand il est revenu, il est passé devant la maison et il a continué son chemin... Il ne l'a pas reconnue !"

Depuis, les pierres du mur ont été recouvertes de peinture, ainsi que le balcon, et les palettes qui clôturent le terrain. "A une époque où on a du mal à vivre, de la couleur ça fait du bien, pour moi c'est un plaisir", explique cette infatigable créatrice toujours en quête de nouvelles idées.

Reportage de Grégory Lespinasse, Gilles Ragris et Azedine Kebabti




















"Impossible de la rater sur la route d’Annecy, où ses couleurs vives et ses masques font ralentir les automobilistes. Dix-huit ans après son arrivée, Nadine Mehly a transformé sa maison en vraie curiosité. Elle nous dévoile l’envers du décor.
Elle a eu plusieurs noms. « Maison Smarties, maison des fous et maintenant c’est la maison colorée », raconte Nadine Mehly. À 61 ans, elle habite la plus célèbre maison du village, au bord de la route d’Annecy. Ancienne caissière, sans emploi depuis la fermeture de Tati à Seynod et aujourd’hui en invalidité, la propriétaire des lieux a créé là son univers. « Je suis une Lorraine, j’ai plus le sens du carnaval et du folklore qu’ici. »

Tout a commencé en 2000, lorsqu’elle a quitté Voiron pour rejoindre son mari, dont elle est aujourd’hui séparée, à Charvonnex. Dès 2001, elle fait les choses en grand pour Halloween en installant une citrouille et un Frankenstein géants. « Les mômes avaient tous peur », se souvient-elle.

C’est en 2003 qu’elle a décidé de faire un sort à la façade de sa maison. Alors que son époux biker, fan comme elle de Harley-Davidson, part en vadrouille, elle en profite pour montrer sa fibre artistique. « Je devais juste peindre la porte et j’ai pas pu retenir la main ni le pinceau. Quand il est revenu, il n’a pas reconnu sa maison ! »

Du rouge, du jaune, du bleu, du vert, Nadine Mehly a fait de sa devanture une grande fresque colorée, parsemée de dizaines de masques et de crânes, mais aussi un véritable mur d’expression. Elle y parle de ses revenus très modestes, affirme son soutien à Charlie Hebdo ou encore écrit ses conseils de vie (Faut rien regretter…). « Je cherche à créer avec des choses qu’on jette. »

1250 cailloux au départ, puis 160 palettes, peintes en 2016 et 2017, viennent parfaire le décor en guise de clôture. « Je ne réfléchis pas, c’est à l’inspiration », explique-t-elle. « Je ne veux pas être comme les autres. »

L’intérieur est dans la même veine avec de nombreux crânes moulés, des masques, des têtes de poupées amassés autour de sa cuisine, de son petit salon et de son bureau où se côtoient les feutres et les pinceaux. Au plafond, on aperçoit de fausses araignées géantes et… des paires de tongs ! « J’ai une petite maison que je mets en valeur. Ça change des grandes maisons sans âme. »

Que pense-t-elle des mauvaises langues qui trouveront sa maison trop extravagante ? « J’accepte », confie-t-elle, tout en précisant avoir surtout des retours positifs. « Des gens ont mis des petits mots de compliments dans ma boîte aux lettres. »

Durant l’été, la bâtisse devient même une petite attraction touristique. « Les gens s’arrêtent et demandent à la prendre en photo. » Sa maison, mais aussi elle et ses nombreux tatouages. Nadine Mehly, qui vit entourée de ses animaux (deux cochons vietnamiens, trois chiens, un chat, des poules…) ne se fait pourtant pas d’illusions. « Le jour où je vais mourir, ils vont certainement la raser. » En attendant, elle prévoit de redonner un coup de peinture fraîche cet été."

    

SUR FRANCE INFO

SUR L'ESSOR SAVOYARD

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1324 route d'Annecy 
74 370 Charvonnex 

Visible de la route


JUILLET 2018