Pour son exposition de rentrée, la galerie La Folie des Arts propose une
exposition exceptionnelle et inédite !
Pour la première fois à Nantes,
la création indienne contemporaine d'origine rurale et tribale est mise à
l'honneur et réunit près d'une centaine d’œuvres, sur toile, signées
par une quinzaine d'artistes. L'exposition s'intéresse à l'art de la
tribu Warli, dans l'Ouest de l'Inde qui est aussi connu que l'art des
aborigènes d'Australie et qui bénéficie d'une reconnaissance
internationale.
Marie-José Guillet-Pichelin sait accueillir ses visiteurs et parler avec enthousiasme de sa passion.
Cette exposition c'est une longue histoire, la galeriste est allée en Inde à la rencontre de cette tribu.
Elle a ramené avec elle des œuvres mais aussi des histoires de vie.
Il ne vous reste que très peu de jours pour découvrir cet art tribal plein de poésie, ces oeuvres subtiles et délicates.
Encore une exposition à ne pas manquer !
Quelques détails ....
Et un texte indispensable, écrit par la galeriste, pour tout savoir sur cet art si particulier :
8 % de la population indienne est d’origine tribale, soit plus de
100 millions d’individus répartis sur plus de 10 % du territoire. Ce
sont les Adivasi, littéralement les premiers habitants,
correspondant aux peuples aborigènes de l’Inde. Les Adivasi,
originellement animistes et donc hors-castes, furent les premiers
habitants à peupler le sous-continent indien bien avant l’arrivée
des Indo-Aryens qui apportèrent la langue sanskrite, le système des
castes, la mythologie védique puis brahmanique.
Les Warlis constituent l’une de ces nombreuses tribus (plus de 200
en Inde) et comptent environ 600 000 habitants vivant entre le
Maharashtra et le Gujarat à 200 km environ au nord de
Bombay. Leur territoire paisible, caractérisé par la plaine côtière
de la mer d’Oman, les collines, montagnes, forêts, ruisseaux, rizières
et structuré en villages, a permis aux habitants
de garder leur identité même si la modernité les touche
progressivement. Agriculteurs respectueux de leur environnement (warla
signifie parcelle de terre), ils attribuent une âme aux choses
comme aux êtres. Ils craignent les ancêtres, les fantômes, les
démons dont seuls leurs dieux peuvent les protéger s’ils les honorent
selon les rites dirigés par le Chaman.
La peinture Warli est l’héritière et le prolongement de l’art
pariétal ancestral observé dans les grottes de Bhimbetkta dans le Madhya
Pradesh et Sohagighat dans l’Uttar Pradesh, sites classés au
patrimoine mondial de l’UNESCO et qui remontent à 10 000 - 5000 av
JC.
A l’origine, La peinture des Warlis est un acte rituel et éphémère
pratiqué sur les sols, les murs extérieurs et intérieurs des maisons
construites en terre rouge et structures en bambou
entourées d’un enclos de branchages, par les femmes du village, de
façon collective. Elle est faite à l’occasion des mariages et de la
célébration de la récolte du riz. Réalisée par des filles
célibataires sous la direction de femmes mures et accomplies où le
Chaman n’occupe qu’un rôle mineur, cette œuvre collective s’enracine
dans des rites sociaux et sacrés où les thèmes majeurs sont
la fécondité, le lien et l’alliance à la tribu et à la famille et le
respect de la Nature. La place spécifique et le pouvoir des femmes
jouent un rôle essentiel dans la cohésion sociale et le
maintien de la tradition.
La peinture Warli, bicolore est un art subtil et délicat. Les
artistes peignent au sol, assis en tailleur, sans dessin préalable. La
palette de couleurs, simple, reflète l’association étroite de
la communauté avec la nature. Pour le fond, un mélange de terre et
de bouse de vache, cendres ou poudre de charbon donne des tonalités
allant de l’ocre rouge, au brun et jusqu’au noir. Les
dessins blancs sont obtenus à partir d’un mélange de farine de riz,
d’eau et de résine et sont placés à l’aide d’un bâtonnet de bambou
préalablement mâchonné en son extrémité afin de lui donner
une souplesse. Même si l’acrylique et les pinceaux sont de plus en
plus utilisés, l’apport de terre, de bouse de vache et de résines
naturelles restent les matériaux essentiels.
L’iconographie est construite autour d’un vocabulaire graphique
simple : le rond, le triangle nés de l’observation de la nature (la
lune, le soleil, la montagne…), le carré apparaît
comme une création de l’homme afin de délimiter l’enclos sacré (le
chowk), la parcelle de terrain. Les figures humaines, animales et les
divinités sont formées de deux triangles opposés par l’un
des angles avec une tête ronde et des membres filiformes. Les
animaux sauvages (tigres, singes, lézards, rats….) sont beaucoup plus
figuratifs. Malgré l’utilisation de simples figures
géométriques, les artistes excellent pour traduire le mouvement :
les personnages courent, dansent, marchent, portent une charge…. grâce à
une subtile différence d’inclinaison entre deux
triangles ou de l’ouverture plus ou moins importante de la ligne
brisée…
Les thèmes privilégient les scènes de la vie rurale (chasse, pêche,
travaux des champs, récoltes et ses différentes étapes…), le paysage où
l’arbre considéré comme sacré bénéficie d’un traitement
graphique attentif ainsi que les animaux sauvages ou domestiques à
forte charge symbolique voire divine. Mais les fêtes de l’année sont
aussi représentées démontrant une vie sociale à dimension
collective et conviviale où la danse rituelle Tarpa est toujours
mise en valeur. Les légendes, croyances, divinités relatent « un monde
enchanté » », un hymne à la vie et aux
forces de la Nature où aucune distinction n’est faite entre le
profane et le sacré.
Si la majorité des peintres poursuivent une vie agraire et ont
appris en regardant les Anciens, ils savent se dégager des schémas
iconographiques pour évoluer vers une expression plastique, un
désir d’innovation, plus de dépouillement, allant même jusqu’à des
motifs abstraits.
Les peintures narratives des Warlis sont expressives, délicates,
poétiques, d’une grande fraîcheur, authenticité et indépendantes des
modes qui puisent aux origines même de l’Art et s’inscrivent
dans une histoire Universelle. Elles questionnent notre rapport à la
Nature et à la mémoire collective et nous permettent d’ouvrir et de
poser un autre regard sur les œuvres venues d’ailleurs.
Pour la première fois à Nantes, La galerie La Folie des Arts
présente une exposition inédite, passionnante et d’une infinie richesse
en offrant un Voyage à travers la créativité rurale et tribale
de l’Inde.
LE SITE DE LA GALERIE
JOSEPH SAGE A LA GALERIE
(cliquer)
OUVERTURE PENDANT LES EXPOSITIONS
Jeudi : 14H00 - 18H30
Vendredi - Samedi - Dimanche : 14H00 - 19H00
Et sur rendez-vous.
16 bis rue du Chanoine Poupard
contact@foliedesartsnantes.org
06 75 22 28 87
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