samedi 18 janvier 2020

PATRICK LOSTE


Le cinéma réserve des doubles surprises et des doubles plaisirs.
J'ai regardé hier soir "Les envoûtés" , un film de Pascal Bonitzer sorti en décembre 2019 avec la très troublante Sara Giraudeau et le très dérangeant Nicolas Duvauchelle.

"Pour le “récit du mois”, Coline, pigiste pour un magazine féminin, est envoyée au fin fond des Pyrénées interviewer Simon, un artiste un peu sauvage qui aurait vu lui apparaître le fantôme de sa mère à l’instant de la mort de celle-ci... Interview qu’elle est d’autant plus curieuse de faire que sa voisine la belle Azar prétend, elle, avoir vu le fantôme de son père ! Simon, au cours de la nuit de leur rencontre, tente de séduire Coline, qui lui résiste mais tombe amoureuse…"

Dans ce film Duvanchelle est peintre.
Au générique j'ai découvert celui qui prête la puissance de ses œuvres au film, il s'agit de PATRICK LOSTE. Coup de coeur pour ses cieux qui se confondent avec la roche, pour ses apparitions fantomatiques, pour ses ocres et ses pigments gris bleuté. Du très beau travail.
Voici aujourd'hui sur les Grigris deux de mes passions mêlées : L'ART et le CINÉMA.



« A partir de thématiques intemporelles : Vénus, loups, tauromachie, paysages et arbres, Patrick Loste transcrit des lambeaux d’impression sans égard à la véracité des représentations. (…) « je ne fabrique pas des concepts mais du « percept » . En un mot, je suis plus près de la grotte Chauvet que de la philosophie. » « C’est plus une démarche viscérale où je ne me pose pas de questions, où je suis le pinceau… »









Patrick Loste n’illustre jamais le monde de chevaux. Il ne peint pas ses propres animaux (le mot est-il encore juste ?), qui vivent en semi-liberté sur sa terre de montagnard pyrénéen. Il ne fait pas d’images. Il peint d’inconnus cavaliers ,infimes passeurs d’immensité. À l’arrache, il peint des Saints Georges qui affrontent,des cavaliers qui chassent, des fauconniers qui regardent le ciel. Il ne cesse de peindre des fabuleux centaures, ses doubles impossibles. Autant de prétextes créatifs, autant de voies pour que le cheval peint puisse habiter enfin la terre innombrable. Après la peinture, chevaucher la bête le remet en selle….  Au centre de son art, le cheval centre l’homme.
Patrick Loste peint l’entité cheval-homme, celle qui crée l’étendue par sa foulée, qui fusionne l’homme aux sources de sa profonde et secrète animalité, qui incarne l’instinct de vie le plus profond, celle qui érotise l’intime relation de la bête humanisée au cavalier animalisé qui la monte, et celle enfin qui abolit pour un temps l’impensable distance qui sépare l’homme de sa nature.

Extrait d'un texte de  Christian Noorbergen












Patrick Loste, né en 1955, vit et travaille dans les Albères.
Le travail de création de Patrick Loste se fait sur des grandes toiles parfois sur du papier fait main. On observe qu’il y a une sorte de remise en question du support de la peinture car il n’y a aucun cadre ni châssis.
Travaillant dans son atelier des Pyrénées, il capture le paysage qui l’entoure dans sa peinture et y retranscrit les chevaux sauvages mais peint aussi des cavaliers inconnus. Sa peinture peut être qualifiée d’aqueuse et les paysages représentés se fondent dans une abstraction auquel il empreinte les couleurs des montagnes environnantes. Ses inspirations premières sont la nature et les chevaux.


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