mardi 7 juillet 2020

DAVID NICOLAS DJORDJEVIC


C'est à la GALERIE DOCK SUD de Sète et à Martin Bez son directeur,  que je dois une belle découverte à la YIA 2018, celle d'un jeune artiste franco-serbe de 25 ans : DAVID NICOLAS DJORDJEVIC .

J'avais fait un premier article sur cet artiste fascinant en novembre 2018  ICI

Le voici de nouveau sur les Grigris ...




 David Djordjevic, l'homme de l'Art.
 Le jeune homme (25 ans) de Montpellier est devenu un artiste. Il vit de plus en plus à Sète où il sera accueilli à la galerie Dock-Sud car ses œuvres trouvent place dans le mouvement de l'art contemporain tel qu'il s'est déployé après 1945. Rencontre singulière de ces œuvres riches d'humanité avec celles du mouvement qui voulait retrouver, au delà de toute convention, l'expression brute de la sensibilité des hommes.


David-Nicolas Djordjevic n'a pas suivi les cours de l'école des Beaux-arts. Passé le bac S, il a été conduit par d'autres aspirations que les études scientifiques. Priorité à l'horloge interne. Et dans son for intérieur, il cherchait à comprendre pourquoi la communication était difficile avec l'Autre. Problème qu'il tenta de résoudre en suivant des études de psychologie. Pour se faire entendre, ne faut-il pas comprendre ceux à qui on s'adresse ? Etudes décevantes car trop générales, sans doute peu opératoires. Et ce fut l'abandon en fin de master. Car une autre voie s'était ouverte, plus favorable à l'expression d'une vive sensibilité et d'une personnalité en devenir. Peindre, c'était déjà se construire en "s'appropriant un espace de vie". De plus, peindre était un moyen privilégié d'expression et apportait du plaisir. Alors, la peinture est devenue "quelque chose de nécessaire". Et la démarche fut confortée par des visites aux musées et l'apport de l'œuvre de Mathieu et de l'abstraction lyrique. L'influence du peintre Mathieu fut marquante pour sa structuration solide qui donne équilibre et harmonie à ses œuvres. Plus généralement, l'abstraction lyrique ouvrait la voie à la couleur, la lumière, la liberté.


Cette liberté d'expression que David Djordjevic développa le conduisit à faire sa jonction avec de grands artistes non conformistes, comme ceux qui, après guerre, veulent jeter "par-dessus bord tout patrimoine culturel" et puiser leur inspiration dans "des formes non contaminées par les normes et conventions de l'Occident". Comme le groupe CoBrA (dont Alechinsky, connu en France), au voisinage de Jean Michel Basquiat. Les œuvres de D. Djordjevic interpellent le spectateur : à pleine pâte, à pleines mains, il a dressé sur la toile les totems de l'espèce humaine. Ces personnages aux têtes zoomorphes sont tabous. Ils sont emblématiques de l'espèce humaine, valeur sacrée s'il en est. Sans doute sont-ils mortels, mais certains tableaux mexicains et les "fêtes de la mort" de ce pays nous disent que cela peut ne pas être effrayant. Et les tons bruts des couleurs accompagnent personnages et situations. Le rouge du sang humain cerne les silhouettes, rougit la victime de "La fin d'un combat", les os du trépassé qui doit franchir l'Achéron. Le fond du "Djinn ailé" est d'un jaune solaire. Celui de "La rencontre" montre un bleu profond, lumineux, d'une forte joie intérieure. "Le demi-dieu" surgit de l'éclaboussement des couleurs du monde.


David Djordjevic étonne : il éveille en nous des émotions primordiales. Celles qu'il a ressenties et qu'il nous transmet.


Hervé Le Blanche
Historien

 

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