dimanche 27 décembre 2020

MARC PEREZ ...MOI J'AIME

 

Je ne cesse de croiser son travail et de m'émerveiller ....















 



 

On me demande parfois “quelques mots” sur mon travail. De bonne grâce je m’y essaye, à chaque fois, me doutant bien pourtant que l’on ne peut écrire ou parler qu’uniquement et seulement à côté de son travail. Parvenir à dire précisément ce que l’on fait, reviendrait, dans le fond, à avouer que les mots peuvent suffire. Lorsqu’on essaye de peindre, lorsque l’on décide de se lancer vers cette  aventure de la peinture, c’est aussi pour aller là où les mots ne vont plus… Je suis souvent surpris de constater que les mots vous rattrapent. Peut être ont-t-ils quelques choses de plus rassurants que les formes ?…Je ne sais pas.

Malgré cette difficulté de parler de ce que je fais, je me réjouis lorsque d’autres décident de prendre mon travail comme sujet de leur texte. J’accepte cela comme une forme d’éclairage, et plus que ça encore, sur ce que je fais…

Je peux, bien sûr, parler des quelques idées qui construisent mon travail. Sans me tromper je peux dire qu’il essaye à travers mes personnages de mettre en forme, en lumière, ce qu’il y a de terrible dans cette aventure humaine que l’on traverse tous partagés entre le désespoir et la foi en en « dieu sait quoi »…

Je peux dire que j’ai décidé, à moins que ce soit ma peinture qui l’ait décidé à ma place, de figurer l’humain comme pour aller plus directement au cœur de mes questions. Mais disant cela j’ai le sentiment de ne rien dire ou si peu…

C’est à travers la forme que les choses se jouent, que tout ce joue… et comment parler du langage de la forme par le langage des mots. Toutes les traductions  se trompent…

Je passe des heures, des journées, à chercher la juste matière, le juste rythme, la bonne couleur, le bon geste, cela me semble si difficile, que j’en arrive à trouver cela absurde.

Dans ces moments je comprends  ceux qui ont décidé de jouer seulement avec les concepts et les idées évitant de se torturer avec la forme. Certes là se trouve aussi le plaisir, plaisir que seules les mains sales vous donnent lorsqu’elles modèlent, sculptent, caressent ou griffent la matière. Plaisir aussi d’être surpris par ce que les mains vous révèlent.

«Lorsque la forme faiblit c’est qu’il y a insuffisance de contenu » Cette phrase simple d’Aragon m’a souvent aidé à tenir le cap, je l’ai inscrite sur le mur de l’atelier comme un soutien de chaque moment.


Ainsi c’est la manière de dire les choses qui finit par amener du sens, certains parlent de style. Tout se déroule comme s’il était vain de chercher à mettre à tout prix du sens dans ce que l’on fait, puisque qu’il finit par surgir seul, mystérieusement parfois, lorsque la forme est juste… »

En réalité, tout cela est bien sûr mêlé intimement, d’une manière compliquée, mais pour atteindre cette simplicité, cette évidence, qu’offre toute œuvre réussie que l’on rêve de faire, désespérément.…

Marc Perez évoquant son travail en 2012


MARC PEREZ ET LES GRIGRIS

LE SITE DE MARC PEREZ

LE SITE DE LA GALERIE FELLI

(cliquer)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire