" SINGULIÈRES - PLURIELLES " : LES FEMMES DANS LA COLLECTION DE MICHEL LEROUX "ART OBSCUR"

 

Il y a un an, au début de la crise sanitaire, mon ami Michel Leroux avait  eu plaisir à partager plusieurs séries d’œuvres d’Art Brut et apparentés (dont une série sur « l’art posté » ou mail art) sur Facebook.
Depuis quelques semaines il continue ses partages et  propose une nouvelle série.
" SINGULIÈRES - PLURIELLES ".

Voici donc aujourd'hui sur les Grigris quelques  femmes de la collection "Art obscur" ... 

 

 

 

* Marie HÉNOCQ 

 

« Dans mes dessins, je pars d’un corps. Ensuite je m’appuie sur les bras, sur les jambes, là où il y a le plus de graphisme. Ce sont les états de transe qui m’intéressent. Arriver à ce que le corps ne soit plus vraiment humain. »

« Je crache souvent dans mes peintures. La salive est chaude, en ébullition. Le noir adhère d’une façon étrange au liquide. Et puis, ça me fait complètement saliver de dessiner. »

 

 

 

 

 

*  Anne BILLON (dite Ruzena)

« Je dessine depuis toujours. C’est pour moi un exutoire ; cela devient une nécessité en période d’adversité ou de désarroi. Par temps calme et ensoleillé, c’est un plaisir qu’il ne faut pas me retirer trop longtemps. Je pense toujours que mes dessins ne sont pas assez remplis. Je ne sais pas m’arrêter (à temps ?). »

« Je suis tiraillée entre l’envie de montrer mes dessins, et celle (grandissante de jours en jours) qu’on me fiche la paix. J’essaie, avec la dernière énergie, de ne pas céder à la petite vanité. Je veux continuer à gribouiller dans mon coin. L’incognito me va très bien : je montre ce que je fais mais ne me montre pas moi. »

 

 

 

 * Yvonne ROBERT (1922 - 2018)


Vous êtes plusieurs à apprécier les créations d’Yvonne. Je vous propose donc un petit ‘focus’ sur son œuvre. Les roulottes des bohémiens étaient un de ses thèmes favoris !

Yvonne a peint ses rêves, nous l’avons vu précédemment avec ses roulottes. Elle a également peint ses drames. Cette œuvre fait référence au décès accidentel de son fils. « Par un beau jour de printemps, il s’en allait heureux, sans croire que c’était son dernier jour. La mort l’attendait au détour du chemin.

Devant une peinture d’Yvonne nous sommes d'abord fascinés par ses jeux de couleurs ; véritables feux d'artifice. Mais souvent, dans un petit coin du tableau, se cache une douleur.

 

Tous les vendredis matin, Yvonne allait faire son marché à L’Aiguillon-sur-Mer : « Bonjour Céleste, tu as encore de ta belle sardine posée sur un lit de fougères ». Yvonne aimait le poisson, et plus particulièrement les fruits de mer.

 

Yvonne vivait dans un petit village en Vendée ; au pays de la mogette. Fille d’agriculteurs, puis agricultrice elle-même, on peut facilement imaginer que dans cette gouache elle se représente arrachant les mogettes avec son mari René. Yvonne aimait beaucoup les mogettes.

 

« Aimez vous » nous dit Yvonne, quelque soit la couleur de notre peau : blanche, jaune ou noire.

 

« Enfant, j’aimais les roulottes. J’aimais les gens qui habitaient les roulottes. Je les enviais parce qu’ils s’en allaient d’un endroit à l’autre, et moi je ne pouvais pas partir. J’ai aimé les bohémiens, beaucoup ! Tout le monde les critiquait, alors moi je me suis mise à les aimer. »

 

 

 

MICHEL LEROUX ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

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