vendredi 19 novembre 2021

HOMMAGE A JABER

 

J'ai eu la chance de le rencontrer à Paris et à Gisors...

 




 J'ai eu la joie de le voir présenté dans différentes expositions, de lire le livre magnifique que lui a consacré son ami Bertrand Bellon (textes aussi de Françoise Monnin et photographies de Jacques-Yves Gucia) :

 

 

 

Et le petit ouvrage de Didier Simon :


 

Tous ceux qui étaient à Gisors en 2018 se souviennent du show mémorable de cet homme chaleureux et magnifique et de la qualité des œuvres présentées



 


***Bertrand Bellon a eu la gentillesse de me prévenir fin octobre mais bien sûr la nouvelle avait déjà fait le tour des  réseaux sociaux ...

 

Chers amis,Vous le savez certainement déjà, notre ami Jaber est décédé. Il était absent à nouveau, mercredi dernier, à sa journée de peinture dans mon atelier. Je suis allé à son domicile pour constater puis faire constater le décès. Mais tout porte à croire qu’il ne s’est pas réveillé de son sommeil. Aujourd’hui, Jaber repose en paix. Il sera enterré en Tunisie. Il nous reste à prendre en charge l’héritage d’artiste; le maître de la couleur; et celui du philosophe. On peut lui attribuer les deux apostrophes clé: « je cherche un homme » et, en même temps « ôte-toi de mon soleil ». Je n’ai pas l’impression d’avoir perdu, ni un parent, ni un ami, ni une célébrité... j’ai perdu davantage  « quelqu’un » ( = unique).


 
 
la dernière oeuvre de jaber d’il y a quelques jours et son autoportrait actuellement exposé dans le 6ème arrondissement de Paris
 
 
 
J'aimerais partager sur les Grigris aujourd'hui quelques photos et témoignages glanés sur Facebook 
 
 
 *** Les partages de Jean-Louis Faravel



***Les photos de Patrice Bouvier

 



*** Laurent Lefebvre 

Jaber Al Mahjoub (1938 - 2021)
Le petit garçon regarde droit devant lui, un regard intense et vif comme un trait de crayon incisif sur une page blanche, une ligne droite vers le nord : celle de l'exil : de Sousse à Tunis, de Marseille à Paris. L'homme mur au soir de sa vie sourit au passé, entre ces deux regards, combien de nuits ? combien de gestes répétés ? combien de jours ? à rire de tout, oser tout, ne jamais dire jamais, ne jamais dire je ne sais pas, ne jamais dire je ne peux pas ! une vie simple, une vie intense en créations, une vie remplie qui se reproduit à l'envie de l'aube à l'aube, une vie emplie du sol au plafond, une vie si singulière et une mission si peu ordinaire : apporter du bonheur aux autres. Merci Monsieur Jaber d'avoir émerveillé nos vies. Au delà des religions, des cultures, des races, Jaber aimait tout le monde et tout ceux et celles qui aimaient Jaber pourront lui rendre hommage.
 
 
 

 
 


***Patrick Moalic 




***Laurent Dachet 

 

 


 

*** Alexandre Donnat 

JABER EST MORT, VIVE JABER !

 

” Les peintures et sculptures de Jaber sont comme les sketches qu’il joue dans la rue : jonglant non plus avec les sons, les mots ou les accents divers, mais avec les formes, les symboles, le rythme des couleurs, en général elles racontent quelque chose, dans un coq-à-l’âne débridé, au premier abord difficile à déchiffrer. C’est un art élémentaire, populaire, naïf, direct, mais, comme diraient les classiques chinois, “habité par le mouvement de la vie”. Un art à l’état de nature, où l’on sent la fraicheur d’invention, toujours renouvelée, de la ” spontanéité perdue”.…En fait, par sa fraicheur et son sens de l’absurde, son côté narratif aussi, à la limite du délire, l’art de Jaber appartiendrait, si un tel concept pouvait exister, à une catégorie bien particulière, celles de comiques de l’art brut, ou alors on pourrait considérer Jaber comme une sorte de naïf brut, aux frontières de l’art populaire”.
Laurent Danchin
Extrait du texte du catalogue de l’exposition ” Jaber “, Paris – La Gaude, 1991
 

 


 *** Philippe Martinery  

 Hommage à mon ami Jaber

 

 


 

 *** Le Musée de la Création Franche

ll y a quelques jours Jaber est décédé. Quelle tristesse.
Il est un créateur phare de la collection, participant dès ses débuts à l’aventure Création Franche. Son œuvre est à l’image de sa personnalité, lumineuse et facétieuse. Nos pensées vont à ses proches ainsi qu’à celles et ceux qui croisaient régulièrement son chemin dans les rues parisiennes et à qui il va manquer.
Jaber c’est une vie de dingue, Jaber c’est la vie !
 
 
 
 



 
 

*** Sophie Bourbonnais

 


***Un artiste d’exception nous quitte : Jaber le magnifique 

Par Meysem MARROUKI 

 

Une vie plus que mouvementée et riche en événements de cet artiste repéré par le fameux peintre et sculpteur français, Jean Dubuffet, qui le considérait comme le tout dernier artiste brut.

 


 «Jaber, l’artiste, l’infatigable marcheur qui arpentait les rues de Paris n’est plus ! Bertrand, qui l’attendait rue du Retrait pour peindre, ne le guettera plus comme chaque mercredi, il ne descendra plus la rue des Pyrénées pour aller voir Jean-Charles. Il ne se rendra pas sur les quais pour voir David, le roi Jaber n’ira plus baguenauder du côté de Beaubourg pour rendre visite à ses amis du parvis… C’est ainsi, ses amis ne le verront plus ! Jaber a pris une autre rue, celle qu’il cherchait pour faire rire son amie Zouille quand il interpellait les passants : «La rue du Paradis s’il vous plaît ?», c’est ainsi que le décès de l’artiste Jaber Al Mahjoub fut annoncé, il y a quelques jours sur les réseaux sociaux, par son biographe, l’auteur français Laurent Lefebre.

Jaber Al Mahjoub est de ceux qui ne se refont pas, singulier, original et authentique, il a vu son nom s’inscrire dans le courant de l’histoire de l’art occidental pour figurer parmi les protagonistes de l’art brut, mieux encore pour en être le dernier représentant. Artiste multiple, il est né en janvier 1938 dans le village de Msaken.

Il se considérait, lui-même, comme un artiste «direct» et instinctif, offrant la plupart de ses peintures de la veille pour toujours recommencer le lendemain. Boulanger à ses débuts, chanteur, puis boxeur, parlant plusieurs langues (dont certaines de son invention !), joueur d’un oud (luth) à 3 cordes («son luth final» comme il disait). Ceux qui ont eu la chance de croiser sa route parlent d’un personnage attachant, spontané, jovial et très expressif. Des traits qui se reflètent dans son œuvre, joyeuse, colorée, pleine d’humour et de fantaisie. Son univers est unique, identifiable par son traitement naïf, ses couleurs primaires et ses symboles : oiseaux, chats, ânes, vaches, chameaux, poissons, cœurs, inscriptions de chiffres et de mots très souvent humoristiques…

Dispersée, instinctive et multiple à son image, son expression plastique se déploie, spontanément, à travers différents médiums et autres techniques : gouaches, acryliques, dessins, sculptures en bandes plâtrées ou en papier mâché. Il est de ceux qui aimaient semer la joie autour d’eux, pourtant l’homme n’a pas eu toujours la vie facile. Orphelin à 3 ans, il embarque pour Marseille à l’âge de 18 ans. Une enfance difficile qui ne lui a pas ouvert les portes de l’école : son père, déjà âgé à la naissance de Jaber, quitte le foyer familial alors qu’il n’a que 2 ans, pour un travail de subsistance à la montagne. A l’âge de trois ans, Jaber perd sa mère paysanne berbère. Il est placé chez son oncle à Sfax où il n’était pas vraiment bien traité.

A 10 ans, il s’installe à Tunis pour vivre chez la famille de sa mère. Puis à quinze ans, il commence à travailler, à La Goulette, avec un juif boulanger. A 18 ans, il embarque pour Marseille puis à Nice où il exercera son métier de boulanger. En 1960, il part à Paris pour exercer le même métier et se démarque par ses petits pains et autres pâtisseries en forme de poissons, d’oiseaux, de fleurs, etc. Il devient par la suite boxeur et se lie avec Mohamed Ali Clay, avant de s’improviser comédien-chanteur, exerçant parfois ses talents sur le parvis de Beaubourg (on l’appellera d’ailleurs le «Roi du Beaubourg»). Enfin, il part aux Etats-Unis pour épouser une riche Américaine rencontrée à Paris (dont il divorcera deux ans plus tard) et obtient le premier prix du Plainfield’s Annual Festival of Art de New York en 1971.

De 1976 à 1979, il séjourne au Canada, au Maroc, en Égypte et en Arabie saoudite avant de retourner à Paris. La vie était plus que mouvementée et riche en événements de cet artiste repéré par le fameux peintre et sculpteur français Jean Dubuffet.

Un style artistique théorisé, baptisé et introduit par lui, Dubuffet, et qui désignait les productions de marginaux ou de malades mentaux. Des personnes exemptes de culture artistique qui proposent un art très personnel qui se détache de toute influence des arts traditionnels et dont ce dernier reconnaît s’être lui-même largement inspiré. Longtemps dénigré par les critiques d’art et autres acteurs de la scène artistique française du XXe siècle, l’art brut est, de nos jours, reconnu et exposé dans les musées. Une manière de contraster avec l’élitisme et l’inaccessibilité de l’art contemporain et donc de toucher un large public. Un courant dans lequel Jaber a trouvé sa place, lui qui se voulait au-delà de toute norme artistique, peignant par instinct, faisant presque dans l’éphémère, se détachant facilement de ses productions qu’il pouvait offrir généreusement au gré de ses rencontres. Et des rencontres il en a fait, celle avec Coluche qui était un client de la boulangerie parisienne dans laquelle il avait travaillé à une période de sa vie, avec le grand boxeur Mohamed Ali Clay, avec Jacques Chirac avant qu’il ne devienne président. Séduit par son originalité, ce dernier l’aide à exposer dans un haut lieu parisien de l’art brut. C’était en 1997 et l’exposition intitulée «Jaber International s’expose» fut un réel succès.

L’artiste au parcours impressionnant et atypique a vécu très modestement, à Paris, cette ville qu’il aimait tant et à laquelle il a consacré un bon nombre de ses oeuvres. Outre les nombreuses expositions collectives ou personnelles à son actif, son œuvre est présente dans des collections spécialisées publiques à Amsterdam, Bègles, Boston, Bruxelles, Berlin, Chicago, Dicy, Gand, La Gaude, Lagrasse, Lausanne, Monastir, Neuilly-sur-Marne, Oslo, Paris, Saint-Pétersbourg, Villeneuved’Ascq, Zwolle.

Adieu l’artiste !

 

 ***Laurent Lefebvre propose une exposition à Brest

Une exposition en hommage à notre ami Jaber présente un bel ensemble de grandes toiles des années 90 à la librairie Dialogues de Brest.


Et ce matin un nouveau message de Bertrand Bellon : 

 Chers Amis, 

L’enterrement de Jaber a eu lieu en Tunisie comme prévu. Sa nièce Nadine Bouhlel nous donnera un récit plus détaillé lors de l’hommage ci-après.
Plusieurs hommages sont prévus du côté français.
Le premier aura lieu ce dimanche à 11 heures à la Halle Saint Pierre à Paris. Vous y êtes cordialement invités.

Dimanche 21 novembre à 11 heures, à l’Auditorium de la Halle Saint Pierre à Paris

Nous aurons l’usage de l’auditorium. 
Il n’y a, naturellement, pas de programme préétabli.
  • Ceux et celles qui voudront dire un mot pourront le faire (en restant assez concis)
  • Nous pourrons passer quelques films court-métrages parmi tous ceux qui existent.
  • Ceux qui le désirent peuvent apporter leur tableau préféré qu’on posera dans l’auditorium pendant la rencontre (aucune possibilité d’accrochage véritable)
  • Nous partagerons enfin un verre de l’amitié

Qu'on se le dise !


L'ARTICLE SUR LA PRESSE. TN

JABER ET LES GRIGRIS DE SOPHIE

MONSIEUR JABER

 UNE VIDÉO DE PATRICE VELUT


(cliquer)

Je serais heureuse de publier vos photos ou vos témoignages 

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