jeudi 4 novembre 2021

HOMMAGE A JOEL BAST

 

Un bien terrible message a été écrit par Joël sur Facebook le 27 octobre annonçant un cancer incurable :

"Ce fut un bon voyage ensemble mais vlà mon terminus héhé bonne Vie à vous"

 Et lundi l'annonce de son décès  fait par sa fille Julie...

Aujourd'hui jeudi 4 novembre à 14h aura lieu la crémation.

Julie a eu la gentillesse de refaire un message :" Nous ne ferons pas de cérémonie sur place, ça ne lui ressemble tellement pas ! Je suis en contact avec la mairie de Grabels qui va m'aider à organiser une belle fête au Château pour célébrer Joël Bast et son sourire qui a tant marqué les gens qu'il a croisés..."


 Joël j'avais eu la chance de le rencontrer à Grabels en 2019 (Voir ICI)







Les messages, les témoignages se comptent par centaines ....En voici quelques uns ...


* Moss

 Adieu l'Ami Joël... Pour ici. On va se revoir ailleurs, c'est certain. Je t'aime frère

 

 


* Christine Fayon qui l'aimait tant

*Eric Fleury

Triste de dire bon voyage à Joël et ses "présences" 



 * Cécile de Bournet 

Pour Julie. Des bons souvenirs avec ton Papa.

 

 



* Pascale Lopez 

Banne 2009...
Les Présences, gardiennes des écuries.
 
 

 



 

* Florence Joly

Il y a des Présences qu'on n'oublie pas !
Il y a des êtres qu'on aime instantanément !
Merci Joël

 


Jean-François Veillard

 


* Christian Past

Joël on t'embrasse très fort on pense à toi
Toi le façonneur de présences merveilleuses dès le début tu nous as tant aidés pour 22V'la Georges et Cap Brassens tu nous as tant manqué cette année...
On vous souhaite vous le premier cercle autour de Julie et sa maman beaucoup de courage en vous envoyant beaucoup d'amour. Que pourrions-nous faire pour vous ?...Voilà un merveilleux artiste qui mériterait d'être présent au milieu de ses présences quelque part à Sète ou ailleurs... dans son musée à ciel ouvert dans le Quartier des Présences...
 
 
 
 
 



 
 * Pascal Larderet
 



* Alison Berkey 
 
Bon voyage Joël.  Merci d'avoir créé la beauté et l'émerveillement dans ce monde.
 
 

… à bientôt Joël
souvenir de 2018

 

  

* Flo Clos de Miège

 




 * Jean-Claude Cesar

Poète ta Présence sanctifie le monde.

Joël  créateur des Présences vient de nous quitter.
Merci Joël pour ton regard d'enfant qui reste si vivant

 

 * Fitaki Linpé

Un texte qui devait servir de préambule à une exposition photos des œuvres de Joël et de Joël lui-même. Je pensais qu'il y assisterait. Le texte, vous le verrez, il l'a lu
et y ajoute sa propre voix à la mienne.
 
Rares ceux que les présences dérangent…Il en est bien sûr que la grande immobilité rebute . D’autres s’effarouchent au contact d’un personnage oublié. Quant à d’autres, s’ils se laissent agacer, c’est seulement par l’apparence ou l’identité d’une figurine. D’autres présences les laissent intacts.

Je préfère m’intéresser à ceux que les présences captivent ou simplement intriguent. Ceux qui au-delà de la surprise, des rires moqueurs et des selfies, devinent qu’il se passe autre chose, que la poésie est au rendez-vous de chaque installation.

Car bien obligé de dire que cet art fonctionne, que son grand mérite est d’échapper au silence des musées ou des livres. Sculptures légères et mobiles qui se mêlent avantageusement à toutes les situations sociales. Art modeste, singulier et populaire qui prête à sourire, interroge et fascine.
C’est cette fascination que je questionne, et surtout après tant d’années, mon absence de lassitude.
Grandit aussi mon « intérêt » pour cet artiste encore plus modeste que son art.
La grande idée de Joël c’est la mobilité des œuvres. Faites pour être déplacées
 sur de longs trajets sans trop de risques. Faites aussi pour changer d’endroit lors des installations
 et modifier ainsi la vision générale du lieu. Leur taille est un atout majeur dans l’art de la surprise et de l’attraction. Elles épousent toutes, à de très rares exceptions la stature humaine. En cela elles se confondent bien avec le public faisant une étrange et toujours nouvelle alchimie.

Cela ne suffit pas à expliquer l’adhésion quasi complète de tous les publics. Il faut aller la chercher ailleurs. Aussi bien dans le processus créatif, que dans la poésie des personnages.

Pour la plupart, des petites gens, garagiste, mamie, homme au chien, vieux pêcheur…mais aussi 
Artistes connus, Brassens, Ferrat, Delteil et j’en passe…mais aussi quelques archétypes:l’ homme bleu, l’amoureux, le poète…et pour finir, si je ne laisse aucune catégorie dans l’ombre, des personnages plus aériens, plus fantomatiques, à l’identité floue, mes préférés sans doute.

Il m’est difficile aujourd’hui d’interroger la création, n’ayant jamais vu faire l’artiste. Si je sais 
les étapes de l’élaboration d’une présence classique, j’ignore à quel moment précis, est ce dans le squelette de grillage, ou la dernière touche apportée au regard, que l’âme pénètre dans la présence ?
Car il faut bien le dire, les présences de Joël Bast ont une âme. Sinon pourquoi les baptiserait il, parlerait il d’elles et de leurs relations, serait il capable de rapporter leurs histoires ?


Connaissant un peu l’homme, je suis certain qu’il communique à ses sujets, autrement qu’avec ses mains, un souffle de vie. Voilà tout le travail du poète. 
Une vie où le mouvement semble absent. Comme c’est curieux ! Seul le vent, et les déplacements quotidiens, leur donnent une mobilité. 

Ainsi, forçant mon interrogation, et me refusant à vouloir percer le mystère de la création j’en arrive à me dire que la grande force d’une installation, outre le nombre et la qualité des présences, siège peut-être dans leur immobilité. 

Les gens passent, elles restent parfois longtemps à la même place. L’imagination alors peut se déployer en fonction de ceux qu’elle côtoie, de ce qu’elles contemplent. La grande magie est sans doute là dans cette méditation qui les anime, sans laquelle elles ne seraient pas présence, mais juste représentation.

Je parlais l’autre jour dans un court poème, de l’anti musée Grévin. Ce n’est pas la ressemblance
 qui fait la présence, ni la parfaite construction de la figurine. C’est l’inachèvement, un certain flou
 dans l’identité, la maladresse parfois et l’accident aussi sur la forme, aussi l’amour du créateur pour le choix de l’œuvre. Mais pour moi, c’est l’immobilité peu comparable à celle d’une statue, immobilité provisoire, devrais je dire , qui force l’adhésion. Si les présences touchent, c’est qu’elles laissent le temps d’être aimées. Elles vont jusqu’à changer notre regard sur le monde, sur ceux surtout que le mouvement habite le temps d’un passage, le temps d’une vie. 
Les présences, même quand elles provoquent, effrayent un peu, interrogent toujours notre tendresse à l’endroit des choses humaines.


Il y a quelques jours, Joël a pris congé du monde. Tout est allé très vite. Un dernier salut à tous ses amis et il s’est endormi. J’ignore si l’exposition photo que j’envisageais aura lieu.
Je me dois juste de dire qu’après lecture de ce préambule, Joël , par message privé, ajouta avec la bienveillance et l’humour que l’on connait de lui :
« AHAH, ça commence mal , très mal même , sachant que l'Art se doit de déranger me vlà privé du statut d'artiste , !: m'enfin passons ....Et en plus sérieux je comprends mieux ton interrogation sur les Présences , ayant quand à moi un scepticisme dubitatif quant à l'existence d'une "âme" que certains localiseraient vers le cœur au grand dam des disséqueurs de tous poils je ne demande moi aussi qu'à comprendre à quel moment je l'introduis dans les Présences d'autant qu'un ressenti profond m'incline à penser qu'elles ne l'acquièrent que par l'adoubement du public , une Présence finie n'a peut-être pas d'âme tant qu'Elle n'a pas de public , c'est le regardeur qui fait le tableau et puis cette immobilité c'est: "tu verras bien qu'un beau matin , fatigué, j'irai m'assoir sur le trottoir d'à côté , tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi assis par terre comme ça lalalala " , Elles sont spectatrices et l'inconnu qui les croise , qui les toise, ne sait tous ses semblables qu'elles ont vu virevolter dans le tourbillon des vies courant d'air .Elles sont vacuité , réceptacle à pensées et titilleuses impassibles d'imaginaire , bon j'ai tu t'en doutes grand plaisir à lire ton ressenti vis à vis des Présences et de leur auteur.


et puis cela encore pour terminer :
et après le sourire nait , sourire de s'être berné soi même ,
oui , c'est même le plus important à mes zieux , l'air de rien elles suscitent des réactions et on leur prête vie là j’me dis qu'elles sont un peu comme des voitures en libre utilisation , chacune ses caractéristiques , tu peux choisir de monter dans telle ou telle et après tu vas où tu veux sur les chemins de l'imaginaire , dans une fiction réelle
mais t'es déjà un peu contraint canalisé par les caractéristiques du véhicule , tout terrain ou limousine racé
jm'occupe de la carrosserie en kêk sorte
parce que je copie les modèles existants pour les rendre plausibles
souvent j'ai eu comme retour que passer un temps avec les Présences faisait qu’après on a un regard différent sur nos congénères
déjà on ose les regarder
oui mais surtout dis toi bien que j'aime ton texte , là c'est juste que je tombe dans le piège des mots , pour moi elles existent sans que je m'interroge plus pour Elles que pour moi du pourquoi et du comment
quand tu es assis et ne bouge pas après un une bande de Présences le passant te zieute sans vergogne comme il le fait avec des non-humains , c'est fabuleux de croiser ce regard posé sur toi le temps d'un instant

 Et ces photos glanées sur Facebook ...

 









Nous sommes nombreux à avoir le cœur en chagrin en ce début du mois de novembre. 

LONGUE VIE A TES CRÉATIONS JOËL !


 "Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants" 

Jean D'Ormesson

 

 Pour Julie et sa maman ... et pour ceux qui ont croisé sa route ...

 

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