Alain Cadet a eu la gentillesse de m'envoyer ses publications sur ARTHUR VANABELLE. En voici un aperçu sur les Grigris aujourd'hui.
Arthur Vanabelle, 1922 – 2014, agriculteur et artiste, est né il y a cent ans
Arthur Vanabelle est très connu des amateurs d'Art Brut... notamment
dans les pays Anglo-Saxons. Mais il aura passé toute sa vie à
Steenwerck. Cette année 2022 est celle du centenaire de sa naissance.
Arthur Vanabelle en 2010. Photo Alain Cadet
Arthur Vanabelle est né en
1922. Le 2 décembre prochain, il aurait eu tout juste cent ans. Aussi
haut en couleurs que les œuvres avec lesquelles il avait décoré sa
ferme, Arthur était connu de tous les habitants du canton de Bailleul.
Mais sa renommée allait bien au-delà. Pas un Lillois n’ignorait où se
trouvait sa « Ferme aux Avions », que l’on aperçoit depuis
l’autoroute qui va de Lille à la Côte. Arthur était aussi une célébrité
internationale de l’Art brut… au plus grand étonnement du principal
intéressé.
Pour aller voir Arthur il fallait emprunter un chemin étroit et
boueux. Au bout d’une impasse, barrée par le gros trait de l’autoroute,
on avait atteint la fin du monde : 50°41’55.44, Nord et 2°48’26.99″,
Est, qui définissait la Ménegatte, une ancienne casemate de la
ligne Maginot. Arthur avait chipé l’appellation pour désigner la vieille
ferme où il aura passé toute sa vie. Quand on avait de la chance on le
voyait apparaître, encadré par ses deux chiens et si on était vraiment
très chanceux, il était de bonne humeur et acceptait de vous parler.
« Je suis allé à l’école à Steenwerck. A douze ans et demi, j’ai
eu le certificat d’études…facilement ! Après, je suis devenu cultivateur
et j’ai fait ce métier toute ma vie. Je n’ai jamais fait mon service
militaire. En 1940, j’étais trop jeune et, en 1945, j’étais trop vieux !
Pourtant j’ai vu la guerre : les troupes anglaises qui remontaient sur
Dunkerque, la débâcle et les troupes allemandes qui sont venues ensuite.
Il n’y avait pas besoin d’aller bien loin : tout le monde passait
devant la ferme !», glissait-il en guise d’autobiographie. Les
raisons de son investissement dans le domaine de l’Art sont
mystérieuses… à commencer pour l’intéressé. « J’étais toute la journée dans mon champ, d’abord avec un cheval, puis un tracteur Renault », confiait-il. « Dans
les années qui ont suivi 1945, on trouvait un tas d’objets divers dans
les champs dans les chemins et ailleurs. J’en ai fait un tas qui est
devenu de plus en plus gros. Vers les années 60, j’ai commencé à souder
tout cela et à en faire des avions, des tanks et des canons. J’ai
pratiquement tout assemblé et tout imaginé seul ! Ne me demandez pas
pourquoi ! Je n’en sais rien ! »
Arthur, dans les années 2000, alors qu’il était encore
capable de monter sur les toits pour y fixer des engins d’un poids
déraisonnable. Photo Francis David
Prochainement, un nouvel espace sera créé dans l’enceinte du « musée de la Vie rurale ». Il
sera entièrement consacré à Arthur. Les visiteurs pourront y venir
voir son travail, découvrir ou redécouvrir l’œuvre d’Arthur Vanabelle
qui faisait de l’Art brut sans le savoir. En passant devant sa ferme
beaucoup de ceux qui l’ont connu… et même les autres, auront peut-être
une petite pensée pour le disparu. Certains iront aussi sur la Toile consulter
les articles et les vidéos qui lui sont consacrés. Avec de la chance,
il est même possible que le musée d’Art moderne de Villeneuve-d’Ascq,
qui, en 2010, s’était intéressé à l’Œuvre, au point de commander une
maquette de la ferme du temps de sa splendeur, expose quelques une de
ses œuvres à titre provisoire… voire définitif. Ce serait la première
fois qu’Arthur rentrerait dans le musée. De son vivant, il n’avait
jamais répondu à ses invitations… à cause de ses genoux qui, disait-il, « lui faisaient mal ».
La maquette de la Ménegatte réalisée en 2010. Elle
se trouve actuellement dans la cafétéria du LAM de Villeneuve d’Ascq. Si
on est intéressé par le sujet, on peut consulter sur ce même blog un
article intitulé : « Franck Ghesqière, Gabriel Levieuge et Sébastien Loutreau, Architectes » Photo : Voix du Nord
Le tank d’Arthur dans les années 2000. Photo A F P.
Le tank en 2022, Photo Alain Cadet
Les « épouvantails » d’Arthur Vanabelle du musée. De son vivant, Arthur les appelait ses « tirailleurs sénégalais ».
Bernard Vanlaten qui restaure les oeuvres d’Arthur au musée
de la Vie rurale de Steenwerck, devant « les Tirailleurs sénégalais » à
qui il va donner un beau visage. Photo, Alain Cadet
LES DIFFÉRENTS LIENS D'ALAIN CADET
(cliquer)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire