mercredi 21 septembre 2022

PRÉFÉTE DUFFAUT... MOI J'AIME

 

Voici une belle découverte facebookienne que je dois à Stella Stellae ...

  

"Préfète DUFFAUT est né le 1er Janvier 1923 à Cyvadier à 5 km. du port de Jacmel. En 1948, il entre au Centre d'Art que Dewitt Peters venait de créer à Port-au-Prince. Il est demandé par le groupe des plus grands pour exécuter une fresque à la Cathédrale de la Ste Trinité. Préfète DUFFAUT est sans doute le peintre haïtien le plus connu dans le monde. Il a exposé aux Etats Unis, à Zagreg, Paris, Rome, Nice, etc… Son œuvre sur un demi-siècle est présente dans tous les musées importants. Il nous a quitté le 6 octobre 2012. Il aurait eu 90 ans le 1er janvier 2013."

 















 

"Comme beaucoup de peintres haïtiens autodidactes, l'inspiration artistique de Préfète Duffaut est imprégnée de mysticisme. Il affirme avoir débuté la peinture suite à une apparition de la Vierge. La visée pieuse de l'artiste apparaît dans les objets de culte, les clochers, les symétries ou les routes sinueuses suscitant harmonie et cheminement spirituel. Il peint à l'huile ou à l'acrylique sur bois, sur toile, sur isorel ou sur des objets (même son cercueil) dans une abondance de couleurs. Ses premières œuvres manifestent des maladresses techniques typiques des artistes autodidactes mais dénotent déjà un sens subtil de la composition. Tel un urbaniste, il décline des topographies imaginaires dans d'innombrables paysages ; il divise l'espace en zones urbaines ou rurales, puis il s'attache aux réseaux de communication, routes, ponts, tunnels qu'il déploie jusque dans le ciel. Ses villes merveilleuses témoignent d'un intense désir d'harmonie communautaire. L'écrivain haïtien Jacques Stephen Alexis (1922 - 1961) appelait « réalisme merveilleux », cette iconographie mêlant le réel à l'imaginaire qui caractérise les peintres haïtiens à partir de 1930 ; un genre aux visées humanistes auquel Duffaut ajoute le thème urbain ; un genre salutaire dans le contexte de genèse identitaire postcoloniale puis de chaos politique et urbanistique. Toute sa vie, Duffaut a constitué des utopies topographiques merveilleuses à la mesure du drame haïtien ce qui lui vaut une renommée grandissante."

 








Enfant taciturne et renfermé, il aide son père, qui construit des voiliers pour les pêcheurs, et lui apprend le métier de " charpentier marin ". Contraint de quitter l'école jeune, il s'adonne au dessin.

LA VIERGE MARIE

Préfète Duffaut racontait que sa carrière d'artiste avait débuté à la suite d'une apparition de la Vierge Marie. Alors qu'il terminait un chantier sur la petite île de La Gonâve, à l'ouest d'Haïti, elle lui est apparue en rêve, perchée en haut d'une montagne en forme de pain de sucre, et lui a demandé de peindre sa ville de Jacmel. Tout au long de sa vie, il ne cessera de répondre à cette demande.

Collectionneur et propriétaire d'une des galeries les plus réputés d'Haïti, Michel Monnin l'a comparé au Douanier Rousseau. " Duffaut s'efforce de reconstituer dans un réalisme forcené rues sinueuses et verticales, maisons délicates et colorées construites au début du siècle qui caractérisent Jacmel ", observe-t-il. Son sens inné de la composition et son génie des couleurs le placent d'emblée parmi les grands de l'art naïf.

Impressionné par le talent de Duffaut, Bill Kraus, un journaliste américain de passage à Jacmel, le présente en 1948 à son concitoyen Dewitt Peters qui a créé le Centre d'art à Port-au-Prince. Il y rejoint les pionniers de l'art naïf haïtien comme Hector Hyppolite, Philomé Obin, Castera Bazile, Wilson Bigaud, Rigaud Benoît et André Pierre.

LA VILLE IMAGINAIRE

En 1950, il participe, avec plusieurs de ces artistes, à la réalisation des fresques de la cathédrale épiscopale Sainte-Trinité à Port-au-Prince. Ces œuvres majeures ont été partiellement détruites lors du tremblement de terre qui a dévasté la capitale le 12 janvier 2010.

Artiste mystique influencé par la mythologie vaudou, Préfète Duffaut n'a cessé de peindre des " villes imaginaires " inspirées de Jacmel. Ses toiles, souvent symétriques, font apparaître des ponts gigantesques reliant de hautes montagnes, où les hommes cheminent comme des colonnes de fourmis.

Exposés dans plusieurs musées en Europe et aux Etats-Unis, ses tableaux ont souvent été copiés. Devenu l'un des peintres les plus cotés de l'art haïtien, Préfète Duffaut a commencé à tenir un répertoire de ses œuvres une quinzaine d'années avant sa mort. " Je ne l'avais jamais fait auparavant, je suis incapable de dire combien j'en ai peint ni où elles se trouvent ", confiait-il alors.

 

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