mardi 7 novembre 2023

LE MUSÉE DEPARTEMENTAL BRETON DE QUIMPER "MODES ET CLICHÉS"


 

Merci aux journées du Patrimoine qui permettent de voir et de revoir ! 

Voici aujourd'hui sur les Grigris un Musée que j'aime énormément et un nouvel accrochage tout particulièrement réussi. Ne manquez pas la salle des vidéos qui propose des archives de 1920.  



 

MODES ET CLICHÉS

"Nouveau parcours permanent autour des costumes traditionnels

Depuis le printemps 2023, le musée propose un nouvel accrochage croisant costumes et photographies intitulé "Modes et clichés".

Eh non, toutes les Bretonnes ne sont pas bigoudènes ! À travers les clichés de photographes comme André Le Chat, Jacques de Thézac, Yves-Marie Le Vot et des costumes présentés sur mannequins, le parcours invite à découvrir l'extrême diversité des modes en Cornouaille.

Habit de travail, ou plus quotidien pour aller au marché, costume de grande cérémonie pour un pardon ou un mariage, à chaque occasion, sa tenue. Cette variété s'inscrit aussi dans le temps : les modes évoluent sans cesse afin de se démarquer de ses parents ou de ses grands-parents.

Des clichés et des costumes...pour sortir des clichés autour de l'habit traditionnel breton.

A noter, une salle dédiée au costume du pays Bigouden, en partenariat avec le Musée bigouden de Pont l'Abbé."

















 

 



"Depuis le début du mois d’avril, le Musée départemental breton de Quimper propose une nouvelle exposition intitulée « modes et clichés ». L’occasion de partir à la rencontre des costumes traditionnels de la région.

Des idées reçues sur les costumes traditionnels bretons

À partir du 1er avril, le Musée départemental breton à Quimper présente un nouveau parcours permanent consacré aux tenues traditionnelles : « Modes et clichés ». Une fascinante plongée dans les tendances vestimentaires des « pays » de Basse-Bretagne.

Une exposition qui permettra aussi aux profanes de l’identité bretonne de remettre en cause certaines idées reçues : non, toutes les femmes bretonnes ne sont pas originaires du Pays Bigouden ! En explorant les photographies d’artistes tels qu’André Le Chat, Jacques de Thézac, Yves-Marie Le Vot et des vêtements exposés sur des mannequins, le parcours permet de découvrir la grande diversité des styles vestimentaires de la Cornouaille et du Leon notamment.

Tenue de travail, vêtement quotidien pour se rendre au marché, costume élaboré pour les pardons ou les mariages : chaque événement a sa propre tenue. Cette variété s’étend également au fil du temps, les tendances évoluant constamment pour se distinguer de celles de ses parents ou grands-parents. Des photos et des tenues… pour briser les stéréotypes autour des costumes traditionnels bretons.

Il est à noter qu’une salle est consacrée au costume du Pays Bigouden, en collaboration avec le Musée bigouden de Pont l’Abbé.

Des costumes traditionnels très codifiés

Dès le XVIIIe siècle, et de manière affirmée au 19e siècle, chaque pays breton crée sa mode vestimentaire, très diversifiée, notamment en Cornouaille, et évoluant au gré des générations. Soixante-six modes vestimentaires coexistent en Bretagne, dont 1 200 modèles de coiffes différentes ! Loin des a priori touristiques d’une coiffe unique portée à travers la la Basse-Bretagne…

En plus de donner une indication géographique, le costume répond à un certain nombre de codes : un âge de la vie, un rite de passage, un statut social, marital, un événement particulier. Dès la fin du XIXe siècle, des photographes ont su capter des scènes de vie prises sur le vif, qui contrastent avec les images posées, voire composées, des cartes postales illustrées alimentant les clichés folkloriques généralement associés à la Bretagne.

Ainsi, pour la vie domestique et le travail, l’habit doit permettre au corps aisance et praticité. Les vêtements quotidiens partagent les mêmes coupes que les costumes des grands jours. Ils sont fabriqués en matières moins nobles comme le chanvre, le lin ou le coton. Certains vêtements proviennent parfois de pièces du dimanche, rapiécées et reprisées.

Autre détail souvent ignoré lui aussi (y compris des Bretons), les couleurs dominantes des vêtements sont à l’origine du nom de certains pays comme glazig (bleu pour le pays de Quimper), rouzig (brun-rouge pour le pays de Châteaulin), duig (noir pour une partie de l’Aven) ou melenig (jaune pour Elliant).

Fréquemment détruites, vendues par leur propriétaire aux chiffonniers, les pilhaoueriens, il ne reste aujourd’hui de ces tenues ordinaires que peu de traces. Elles étaient paradoxalement les plus portées.

Rites de passage et jours de fête

Les costumes traditionnels bretons accompagnaient également la vie des gens du pays lors des rites de passage. À la naissance, les enfants sont emmaillotés de langes serrés. Le jour du baptême, l’enfant revêt son premier costume, de couleur blanche. Lors des premiers pas, garçons comme filles sont habillés d’une robe identique pour des raisons pratiques et financières, et d’un bonnet. Fermée dans le dos jusqu’à la taille, la robe est munie d’un ourlet et de plis ajustables au fur et à mesure que l’enfant grandit.

Un attribut orne parfois le bonnet, et distingue garçons et filles. Entre quatre et sept ans, lors d’une cérémonie familiale, les garçons endossent leur vêtement de petit homme composé d’un pantalon, d’un gilet, d’une veste et d’un chapeau. De même, les filles se parent de vêtements presque identiques à ceux de leurs mères. Après avoir passé leurs communions, vers treize ans, quand leurs cheveux sont assez longs et après avoir appris à le faire, elles portent la coiffe. Les âges peuvent être très variables d’un territoire à l’autre.

En pays bigouden, le port du chapeau ou de la coiffe s’opère très tôt alors que l’enfant porte encore la robe unisexe. Après l’enfance, le mariage marque le passage à l’âge adulte pour garçons et filles et l’union entre deux familles.

Quant aux  jours de fête, baptêmes, communions, mariages et pardons offrent l’opportunité de s’habiller en tenue de grande cérémonie. Ces habits d’apparat, richement ornés, constituent un véritable investissement réservé à une frange aisée de la population, le reflet d’un positionnement social. Le degré de richesse du propriétaire se lit dans les moindres détails. Choix des matières et des techniques, richesse et largeur des broderies, finesse de la dentelle, hauteur des bandes de velours, nombre de boutons, scintillement des bandes de feilh, motifs en cannetilles, chaque élément compte.

Cependant, pour la majorité de la population moins aisée, les tenues restent simples même lors des grands événements. La coupe vestimentaire reste identique. Il faudra attendre les années 1920 pour que l’accès au costume de cérémonie orné de perlages colorés s’ouvre à une frange plus large de la population féminine.

 À noter enfin que des films issus des Archives de la planète du Musée départemental Albert Kahn (Boulogne-Billancourt) seront projetés dans la salle vidéo du Musée départemental breton. La sélection proposée montre des scènes de rues, de marchés, de pardons ou de mariages, dans différentes villes et communes bretonnes, en écho avec les photographies présentées."

 

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